Je suis allongée. Je suis dans un endroit chaud et doux, mais que je ne connais pas. Tout est si sombre, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe. Je ne ressens plus rien, je ne ressens plus rien mis à part un sentiment de confort. Je me sens bien ici. C'est doux, chaleureux, j'ai l'impression d'être déjà venue ici, d'être chez moi. Doucement, je pose mes pieds sur le supposé sol, ou plateforme sous mes pieds, et me lève, regardant atour de moi. Il n'y a rien. Particulièrement, rien. J'ai l'impression d'être coincée dans une toile noire, il n'y a aucune lumière.
Je n'ai rien à perdre, alors j'avance.
J'entends mes pas raisonner, comme si je marchais sur un carrelage. Il n'y a apparemment pas d'odeur, et semble n'y avoir personne puisque à part l'écho de mes cris, il n'y a rien. C'est étrange, ça doit être une sorte de cauchemars, mais je suis bien ici.
- Clémentine ?
Je me retourne en sursautant, il y a quelqu'un. C'est un homme, enfin j'ai l'impression, et malgré le noir je le vois comme si il brillait. Sa tête est littéralement...brumeuse ?
- Je suis tellement désolé Clémentine.
Il s'approche de moi et me tire dans une étreinte tendre et chaleureuse. A ce contact, je remarque que je suis petite, comme une enfant. Un peu perplexe, je passe mes mains sur son dos pour le serrer doucement.
J'aurais sûrement du crier, hurler, ou le repousser. Ou même le frapper ? Mais ça n'était qu'un rêve de toute façon, et puis il est, d'une étrange manière, si rassurant. C'est lui, le garçon que je vois toujours dans mes rêves. Lentement, je sens ses doigts effleurer ma peau, et alors que je voulais parler, un cris lointain me coupa.
- Benjamin ? Viens là, et ramène là aussi !
Cette voix à le pouvoir de me donner la chaire de poule, et semble effrayer « Benjamin » qui me resserre contre lui.
- Je suis tellement désolé. Clémentine, tout ce que je fais c'est pour ton bien, tu m'entends? Clémentine...Clémentine !
- Clémentine ! Réveille toi !
La voix grave de Benjamin finis par se mélanger à la voix inquiète de Charlie, laissant l'étrange monde dans lequel j'étais s'effacer et se dissoudre comme de la fumé. J'ouvre les yeux, voyant mon amie penchée au dessus de moi, accompagnée de l'infirmière de l'orphelinat ainsi que de sœur Barbara. Je me redresse difficilement, ma tête bourdonne encore et je vois trouble, mais c'est moins pire qu'avant.
- Clémentine tu es enfin réveillée ! Tout va bien ? Comment tu te sens ?
- Du calme Charlie, laisse lui le temps de se réveiller.
- Oui désolée...
Je prends encore une bonne minute à me reconnecté à la réalité. Je regarde autour de moi tout en frottant mes doigts contre mes pouces. L'infirmière me ramène un verre d'eau ainsi qu'un médicament, que je bois et prends sans hésiter, avant d'enfin rompre le silence.
- Je vais bien, je suis désolée, je ne voulais pas vous inquiéter... Je ne sais même plus ce qu'il s'est passé...
- Pendant la prière tu es devenu pâle, puis d'un coup, tu t'es effondré devant l'autel de seigneur Axel ! Ça fait 3 heures que tu dors! Tu as mangé ce matin et ce midi ? J'étais si inquiète !
Elle me prend dans le creux de ses bras, et sans attendre, je la sers contre moi à mon tour, passant ma main dans ses cheveux courts. Elle est la seule à me rassurer autant avec ses étreintes, la seule a qui j'accepte aussi facilement le contact. Doucement, je m'écarte d'elle en lui souriant affectueusement.
- Je suis désolée, je ne voulais pas t'effrayer. J'ai bien mangé pourtant aujourd'hui, et j'ai assez dormis...
- Charlie? Pourrais-tu me laisser seule avec Clémentine un instant mon enfant ?
Bien qu'elle ne semble pas très ravie, mon amie hocha la tête. Avant de partir, elle pose son regard sur l'infirmière, sur sœur Barbara puis sur moi, visiblement inquiète. Je ne comprends pas pourquoi elle l'est, de toute façon, on ne conteste jamais les demandes des sœurs, sauf si on aime les couleurs.
Une fois seule, Barbara me regarde un moment, essayant de déceler quelque chose sur mon visage. Après un long moment, elle prend ma main et se penche vers moi.
- Écoute Clémentine... Je ne suis pas la seule à avoir remarqué ton état récemment. Toutes ces étranges réactions... C'est même monté aux oreilles de la directrice.
Mon sang se glace. La directrice, ce n'est pas vraiment quelqu'un qu'on souhaite rencontré à l'orphelinat. Les seuls enfants l'ayant rencontré sont les indisciplinés. Elle est la toute puissante directrice, on dit même qu'elle parle souvent avec Axel. Si elle me désapprouve, je ne serais jamais sœur.
- Alors mon enfant, s'il-te-plaît, parle moi, dis moi ce qu'il se passe. Si je peux t'aider, je le ferais de toutes les manières possibles, tu le sais n'est ce pas ? Tu peux avoir confiance en moi, alors parle moi.
Je la regarde un moment. Je ne suis pas sûre, sincèrement. Même moi, je doute de l'état de mon esprit. Et si j'étais malade mentalement ? Ou pire, et si j'étais possédée ? Et si j'avais succombé à un vice, laissant les ténèbres prendre possessions de moi? Je ne veux pas, Je ne veux pas perdre ma pureté, je veux être auprès d'Axel, être sa fille, être son enfant la plus fidèle et l'honorée, lui dévouée ma vie, mon corps, mon sang, mon âme, mon tout. Cela me sera impossible, j'en serais privée. Je ne peux pas lui en parler.
Mais Axel prône l'honnêteté. Si je ne sais même pas respecté cette demande, je ne pourrais pas me plaindre de ne pas être digne d'être à lui. Peut-être que cette honnêteté fera qu'il m'excusera, et peut etre même, si j'en suis digne, qu'il m'aidera ?
Alors, tremblante, je commence à tout expliquer à sœur Barbara, serrant sa main dans la mienne.
- Ça fait un long moment maintenant, je dirais un ou deux ans que je rêve de la même chose. Ça ne change jamais beaucoup... Je suis face à un homme que je ne connais pas. Celui sur mes dessins, dont nous avons parlé ce matin... Je commence à me poser des questions pour être honnête sur qui il est.
Plus je parle, plus les larmes montent jusqu'à finalement commencer à couler le long de mon visage. Je ne comprends pas, ces rêves ne me rendent pas triste pourtant.
- Je l'ai encore vu, tout à l'heure. Il s'appelle Benjamin, et m'a pris dans ses bras, et d'une certaine manière... Le voir me rassure et m'apaise. Mais je ne comprends pas pourquoi... J'ai peur, sœur Barbara, j'ai peur de me faire possédé par je ne sais qu'elle entité... J'ai peur, je veux être digne et devenir sœur, je veux honoré Axel, me dévouée à lui, je ne veux pas être impure, je ne veux pas...
En relevant la tête vers sœur Barbara, je vois son regard, soucieux, et la sent prendre mon visage dans le creux de sa paume pour lentement passer son pouce sur mes pommette encore légèrement humides par mes larmes. Je la regarde, hésiter, ouvrir la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Elle ne sait pas quoi dire, et je la comprends. Que peut-on dire face à ça ?
Alors que j'entendais ses premières paroles, la porte de l'infirmerie s'ouvrit d'un coup, laissant apparaître une sœur plus haute que sœur Barbara. Je crois qu'elle s'appelle Mère Anastasia. A sa vue, sœur Barbara me lâche, se lève et s'écarte de moi avant de baisser la tête par respect.
- C'est toi Clémentine ?
- Oui, pourquoi ?
- La directrice veut te voir.
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The lost child
FantasyClémentine, une future sœur se retrouve face à ses étranges rêves redondant. Cachée dans cet orphelinat, ignorant tout de sa vie, son passé la rattrape lentement. Le monde est menacé, depuis longtemps, mais plus le temps passe, plus les forces obsc...