Play again (Tome 2)

24. Jouons

Musiques :

Patrick Watson - Je te laisserai des mots

Rihanna - Stay

Sam Smith - Stay with me

Bonne lecture🤍

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Amina

Des baisers dans mon cou me réveillent, je souris légèrement avant de me retourner. En revanche, lorsque j'ouvre les yeux, c'est l'angoisse totale.

Le visage d'Itzel est dominé par le sang, son nez est cassé, ses yeux sortent presque de leurs orbites et... il est si froid, froid comme un cadavre.

- Réveille-toi.

J'ouvre les yeux et me redresse, la main sur la poitrine tentant de reprendre mon souffle. Ma respiration se bloque à plusieurs moments me privant de tout oxygène.

- Amina, doucement, dit Itzel en posant sa main sur mon épaule.

Alors que je tourne mon regard vers lui, je le dévisage. Je suis encore en plein cauchemar, quand cela va s'arrêter ?

- Ce n'est que moi, continue-t-il.

Justement, c'est toi. Tu es le sujet de mes cauchemars...

Je ne veux plus, c'est épuisant. Ça me prive encore plus de sommeil que d'habitude...

Soit mon esprit se l'imagine mort, soit il imagine Itzel partir avec quelqu'un d'autre. En partie Camilia. Pourquoi mon imagination se dit qu'Itzel compte choisir Camilia plutôt que moi, sa femme ?

Je sens le matelas former un creux à mes côtés, Itzel s'est rallongé. Comme il le fait depuis une semaine. Sa main glisse dans mon dos pour m'obliger à m'allonger, inconsciemment, mon corps fait ce qu'on me dit de faire. Ma tête finit par se poser sur la poitrine d'Itzel alors que j'ai toujours le souffle court.

C'est alors que j'entends les battements irréguliers de son cœur. Depuis que mes cauchemars sont aussi puissants, c'est ainsi que l'on fonctionne : Itzel agit normalement en me laissant reprendre mes esprits, tout en écoutant son cœur pomper son sang, plus ou moins vite.

Contrairement à d'habitude, sa main vient dans mes cheveux pour me faire des caresses, étonnant que cela puisse paraitre, ça m'apaise.

À chaque nouvelle inspiration, ma poitrine est moins douloureuse. Alors que j'essaie de me relever, Itzel m'ordonne de rester comme je suis. C'est peut-être plus judicieux, je viens seulement de reprendre mon calme.

- Je n'ai pas mangé de la journée, Itzel.

- J'ai remarqué, oui.

- Tu... tu ne m'en veux pas ?

Ses battements de cœur deviennent plus réguliers, je suppose que je lui ai fait peur en le réveillant. C'est vrai que ce n'est pas le meilleur réveil qui puisse exister.

- Non, je ne vais pas te forcer.

J'acquiesce, puis désormais, seul le silence règne dans la pièce. Si je ferme les yeux, je retourne automatiquement dans ce terrible cauchemar, alors je n'ai d'autre choix que de rester éveillée.

Près de cinq minutes sont passés, je lève la tête vers Itzel, il fixe le plafond totalement perdu dans ses pensées. Je me demande bien à quoi il pense.

- Itzel ?

- Hmm.

- J'ai envie de sortir.

- Il n'y a qu'Alejandro dans la maison, fais-toi plaisir, répond-il sans détourner le regard du plafond.