Chapitre 1 : Ghjulia.
« Le bonheur n'est pas un idéal de raison, mais d'imagination. »
Emmanuel KANT.
Étais-je heureuse ?
Oui, je pense que je le suis.
Du moins, j'ai tout pour l'être.Ni moi, ni ma famille ne sommes à plaindre ; mon père est un homme d'affaire aisé, et ma mère femme au foyer. Non pas qu'elle y soit forcée, mais c'était plutôt un choix de vie.
Au sujet de mon père, j'ai peut-être un peu menti.
J'avoue encore avoir du mal à me faire que mon doux paternel qui, lorsque j'avais 5 ans, jouait aux poupées avec moi, n'était rien d'autre qu'un homme au sommet de la mafia Corse.Non pas que j'ai honte de mes racines, mais honnêtement, à qui iriez-vous dire que votre père est mafieux ?
Dire que je n'ai pas essayé d'en parler à mes copines de lycée de l'époque relèverait au mensonge. Elles finissaient toutes par ne plus me parler, ayant peur pour leur vie, ou celle de leurs parents. J'en ai longtemps voulu à mon père, mais j'ai très vite compris que le souci ne venait pas de moi, ni de ma famille, mais bien de mes pseudo « amies ».
La mafia Corse est assez connue.
Que cela soit à l'échelle nationale comme mondiale. Elle était réputée pour son efficacité dans tous les domaines, de l'illégal (évidemment), comme la production d'armes et de drogues, qu'elle revend à bon prix aussi bien aux gouvernements des pays du monde, comme aux autres mafias.
En parlant des autres, seule une mafia semble s'opposer à la domination de la Corse sur le marché illégal.
La mafia Italienne.
La Cosa Nostra.Aussi appelée la Cosa Mierda par mes petits soins, je voue une certaine rancune envers cette mafia qui avait déjà ôté la vie de certains hommes de mon père.
Même si rien, à part le sang, ne me relie réellement à la mafia Corse, je déteste la violence, et par-dessus tout le bruit assourdissant des balles.
Pour en revenir à ma vie personnelle, s'il y a bien quelque chose que j'aime chez moi, c'est mon prénom.
Ghjulia.
D'origine Corse, évidemment, c'était avant tout le prénom de ma grand-mère adorée.
Celle qui passait des heures à me coiffer lorsque je m'installais sur ses genoux, et qui me racontait les moindres détails de l'enfance de mon père, avant qu'il ne soit ce qu'il est aujourd'hui.
Mon père me dit souvent que je lui ressemble ; physiquement comme mentalement. J'avoue que j'ai une certaine ressemblance avec elle lorsqu'elle était jeune.
Peau couleur olive, silhouette élancée, cheveux bruns qui tombaient en cascade dans mon dos, et yeux de la même couleur, j'aurai pu être son sosie craché, sauf que je n'ai hérité ni de ses courbes, ni de ses formes. Toutefois, je ne m'en plaignais absolument pas, et je me trouvais même agréable à regarder lorsque j'étais sous mon meilleur jour.
Seulement, voilà.
Voilà 19 ans que je passe ma vie en Corse, et je n'ai jamais posé les pieds hors de mon île natale.
Pas une seule fois. En 19 ans.
Étant de nature curieuse, je me suis toujours demandé comment aurait pu être ma vie ailleurs, si j'étais née dans une famille normale.
« Normale », même ce simple mot me paraissait étrange.
Alors, c'est à 19 ans que j'ai décidé qu'il était grand temps que je prenne mes propres décisions ainsi que ma vie en main.
Mon père avait toujours eu l'espoir que je me marie jeune, afin de reprendre la main sur la mafia qu'il chérissait temps, mais je lui avais explicitement fait comprendre par le biais de nombreuses disputes, qu'il valait mieux laisser la main à mon cousin Vito qui ne rêvait que de ça.
Ce qui m'a poussé à prendre cette décision ?
Il y a deux réponses.
La première est que pour mes études, une seule université en Europe propose le cursus que je veux. Celui sur l'archéologie de la Grèce Antique et des civilisation méditerranéennes. En effet, en plus d'être curieuse, je suis une fouineuse, et quoi de plus excitant que de creuser dans la terre, à la recherche de vieilles babioles ?
...Tout...pas vrai ?
Enfin bref, la seconde raison quant à elle, est bien plus étrange.
Il y a deux ans, lorsque j'avais 18 ans, j'ai fait une petite rencontre. Enfin « petite », c'est relatif, étant donné que j'ai passé une semaine avec l'individu. D'ailleurs, je ne me souviens pas vraiment du visage de la personne, mais je sais que ce qu'elle m'a dit ce soir-là, au détour de cette plage isolée, me restera bien en tête.
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Sex, Drug, Ect.
Romance"Ghjulia, même si je dois t'attacher à cette putain de chaise tu vas rester ici, avec moi, jusqu'à ce que Hadès lui-même vienne me chercher." hurlait frénétiquement Dante. La jeune femme sous le choc, ne savait ni quoi penser, ni quoi faire. Où étai...