Sur cette Terre dans cette chambre
Bien attablées à ce bureau
Assise en tailleur les genoux cassés
Je crains
Dehors le monde se remplit de badauds
Écervelés et morts vivants
La route s'allonge vers le fossé
Je crains
Je pense ma planète effondrée
Le renouveau ne se bâtit pas si vite
Et au train où filent nos neurones
Je crains finir dans une cuite
Je vois notre destinée d'un mauvais œil
A croire à la croissance infinie
On a élargie notre fondement
De nos élucubrations de société
De mensonges de superficialité
A force de forcer comme des démunis
On va mourir bien vite et bien bêtement
Personne ne tient son regard face à l'incendie
De cyprès de pins de feuillus ou de taudis
Et si loin est la plage je maudis le ciment
Quand je vois les tonnes et les tonnes de sables
Avalés par l'urbanisme déprimant
Allons brûler
Dans l'ombre d'une nuit sans fin
Allons crever Les bras en l'air les genoux pliés
Allons crever
Toustes en cercle les mains dans le fumier
Les plages de plastique ont la cote
En ce moment
Un voyage aux Maldives
Vaut guère mieux qu'un samedi à Auchan
Sur le parking aux poubelles éventrées
J'ai vu un clochard tendre la main
Et un père de famille lui cracher son venin
Le changement est imperceptible
On crie de toutes parts au complotisme
Les despotes les vrais eux vont gagner
Leur fracas redouble chaque seconde
La Terre s'inonde
De cruauté gratuite...
Avec leurs silencieux massacres
Allons brûler
Dans l'ombre d'une nuit sans fin
Allons crever
Les bras en l'air les genoux pliés
Allons crever
Toustes en cercle les mains dans le fumier
Les clapotis de l'acide
Tout doucement bien tranquilles
S'écoulent sur nos doigts bien élevés
Remplissent nos caves nos rues
Nos greniers
De son liquide malvenu
C'est qu'il sort de la télé
Et aucuns ne va l'arrêter
Par manque de solutions
On piétine les libertés
Par manque de réflexion
Bien assez tôt on s'est condamnés
Allons brûler
Dans l'ombre d'une nuit sans fin
Allons crever Les bras en l'air les genoux pliés
Allons crever
Toustes en cercle les mains dans le fumier
Quelle est éphémère la réflexion
Quelle est insoutenable la rébellion
Comme elle est belle notre mort prochaine
Si douce derrières nos œillères et nos persiennes
Allons danser sous la bière
Une dernière fois
Avant de briser mes chaînes
Un matin j'ai fait un choix
Celui de vivre pour mes rêves
Profiter de chaque instant
Et même si je déprime en ce moment
Moi je sais
Je vivrai suffisamment.
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Les nuées de l'aube par La Plume des Colombes
PoezieTroisième recueil collectif de La Plume des Colombes ! Celui-ci portera sur notre vision de l'avenir, en vers ou en prose, les colombes vous proposent leurs cris du cœur, comme leurs moments de contemplation. Nous acceptons toujours les nouvelles p...