Born To Die First

Prologue

« Même dans la nuit la plus sombre, les étoiles brillent toujours »

***

POINT DE VUE MAIA

SEPTEMBRE 2019 - France

I Born to Die First. La mort est une chose imprévisible sur laquelle personne ne peut se parer. Elle nous attaque à un moment où l'on ne s'y attend pas. La mort est l'homme masqué qu'on ne peut pas trouver. C'est le mystère de la vie.

Sur ce banc, au milieu du jardin illuminé de mille feux, je retire mes chaussures dans ce sable fin. Les étoiles scintillent tandis que mes longs cheveux bruns flottent dans le vent. Je n'aime pas cette couleur ; elle me rend terne et triste. Cependant, d'après Ellyne, le brun fait ressortir mes yeux bleus. Le regard dans le vague, je repense à mon passé.

La vie ne tient qu'à un fil, selon moi. À tout moment, tout peut s'écrouler. Parfois, j'aimerais avoir une boule de cristal pour voir mon avenir et pouvoir ainsi prendre les bonnes décisions. Malheureusement, ce n'est pas possible. La vie serait alors tellement ennuyeuse si l'on pouvait le faire !

Je prends mon téléphone et insère mes écouteurs juste avant de fredonner un air.

Je suis née pour mourir. 

J'ai compris cela assez tôt.

On se croit tous très spéciaux, et puis notre vie s'achève. 

Mes pieds m'ont guidée vers toi.

Pourquoi tes mots n'étaient-ils que des épines de sang mort ? 

Je suis née pour mourir, la première. 

La musique. La musique est tout pour moi. Certains aiment les mots, d'autres les mathématiques. Moi, je forme ma mélodie qui me fera vibrer et voler toujours plus haut. J'ai toujours les écouteurs dans mes oreilles parce que j'ai besoin de silence.

« La véritable musique est le silence, et toutes les notes n'en sont que des encadrements de ce silence »

J'ai besoin de silence pour que la musique opère. Je me promène dans les rues, mes écouteurs dans les oreilles, chantonnant. Dans chaque chose, je trouve des paroles.

À l'extérieur, on me prend pour une fille timide, mais à l'intérieur, je suis une fille libre, qui n'a parfois pas de place dans sa tête. Mais ça, ma famille ne le comprend pas. Ils ne comprennent pas que la seule chose qui me fait vibrer, ce sont mes rêves. Je suis un oiseau en cage qui ne demande qu'à être libre.

- Bouhh !!!

Mes yeux s'écarquillent en même temps que je me retourne. C'est Ellyne : il fallait s'en douter parce qu'elle est la seule à pouvoir faire cela. Ça ne pouvait pas être quelqu'un d'autre. Elle rit aux éclats et se tourne vers moi en tenant un verre de Starbucks.

- Sérieusement, May ! Quand vas-tu cesser de te mettre dans tous tes états ? Elle rit en pressant son ventre, alors que je la fusille du regard avant de lui reprendre le verre des mains. Je porte ensuite le liquide à mes narines pour sentir son odeur, et mon cœur s'emballe de joie.

- Tu te souviens... Je souffle en voyant qu'elle hoche la tête.

Depuis juin, après avoir obtenu notre diplôme, Élly et moi, nous sommes partis faire une tournée en Europe : Albanie, Allemagne, Autriche, Belgique, Bosnie, Bulgarie (comme notre chère Katherine Petrova alias le diable incarnée), Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie (comme nos mafieux préférés dont souvent on oublie que c'est des vieux pervers de 70 piges tellement laids ou alors nos chers frères Salvatore), Kosovo, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Monaco, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Suède, Ukraine.