Cent et unième fois

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Quand je t'ai vu pour la cent et unième fois, c'était un lundi, ça j'en suis sûr.

Comment oublier ?

C'est ce jour-là que j'ai compris pourquoi.

Ce jour-là, avant d'aller dehors, j'ai réveillé ma mère qui avait des cernes encore plus terribles que les miennes de la veille.

J'avais décidé de me reprendre.
Mon deuil avait à mes yeux suffisamment duré. Je sentais mon père qui, depuis là-haut, m'encourageait à me remettre à sourire, à rire et à être heureux.

J'ai préparé des tartines et une tasse de café bien corsé pour ma mère et je suis sorti.

J'avais envie de te voir.

Désespérément envie.

Alors je suis sorti et quand je t'ai vu, je t'ai fait le plus merveilleux des sourires dont j'étais capable.

Tu as rougi légèrement et je t'ai dit :

- Hey ! C'est une superbe journée, non ?

Tu t'es contenté de grogner et d'hocher la tête, signes que tu m'avais vu et entendu.

Je ne comprenais pas trop pourquoi tu refusais de me parler, mais je trouvais ça mignon, tout comme tes réactions. J'avais envie d'en apprendre plus sur toi, de te faire sourire, entendre ta voix.

Et c'est là que je me suis figé.

Mignon ? Envie de le connaître ?

Et c'est là que j'ai compris.

J'étais amoureux de l'inconnu renfrogné que je n'avais croisé que cent et une fois.

When I saw you for the first timeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant