Gabriel

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4 juillet

–Tu gères Gab?

Je la regarda blasé, la question se posait-elle réellement? Tous les enfants ronflaient autour de moi, même Pascale et Félix s'étaient finalement coucher l'un sur l'autre atteint par la fatigue. Tel était ma tâche dans cette maison, endormir les enfants par ma simple présence. Je suis probablement la personne la plus endormante qui existe. Tellement valorisant.

–Vous pensez qu'ils arriveront bientôt? demanda Maëlys, la soigneuse de la maisonnée.

–Cela fait déjà deux heures que Judith est partie et une demie heure que les aînés sont sortis, ils ne devraient plus tarder, répliqua son jumeau,Yoann.

Ne pouvaient-ils pas parler ailleurs? Non pas que je me fichait des nouveaux venus… à bien y penser, si, je me fiche royalement des nouveaux venus. Je veux simplement dormir, il est 23h passé et je suis fatigué! Ne l'avaient-ils pas compris avec le temps? J'ai encore fait une insomnie hier soir comme avant hier, ce n'est pas comme si une personne aussi flippante que Marilou me fixait lorsque je voulais fermer l'œil! Pourquoi je n'arrive pas à dormir?

Soudainement, la porte s'ouvre avec violence. Bonté du ciel, il était temps! Une fille blonde et un jeune homme entrèrent précéder de toute la clique. Ils étaient visiblement impressionnés de voir le bâtiment de l'intérieur, et quasiment tout aussi impressionnant de voir la masse d'enfant inerte qui m'entourait. Je leur aurait sûrement sorti une remarque sanglante pour leur dire de regarder autre part mais j'avais la flemme.

–Bienvenue à l'orphelinat, je m'appelle Maëlys, enchanté de vous connaître.

–On est pas une secte, épais! s'écria Éloïse.

Eh merde. Cela ne pouvait pas mieux commencer! J'aimais bien Éloïse, mais son don de pouvoir lire les pensées est plus qu'envahissant. Cela provoquait souvent des conflits au sein de l'orphelinat. Pour preuve, cela ne faisait pas 5 secondes que les nouveaux étaient rentrés que la blondasse et la grande gueule se prenaient déjà le chou.

–STOP! Éloïse qu'est qu'on avait dit à propos des nouveaux, commença Xavier.

–Qu'ils étaient déstabilisés au départ et qu'il ne faut pas les brusquer, ronchonna par cœur la télépathe.

Puis, c'était reparti pour le cours de morale de Xavier! J'arrêtais de perdre mon énergie à écouter leur débat futiles qui avait déjà eu lieu des centaines de fois.

Dans la bâtisse, il y avait les enfants, qui passaient le plus clair de leur temps à jouer et les adolescents qui aidaient Judith dans les tâches quotidiennes, mais depuis qu'elle était tombée malade il y a 3 ans, un groupe s'était formé parmi les plus vieux. Les "Influents" , c'était tout ceux qui avaient une certaine autorité sur les bambins de l'orphelinat, au contraire des victimes qui ne savaient pas se faire écouter. Xavier appartenant au premier groupe était souvent chargé de régler les problèmes internes. Tout comme la guérisseuse, qui elle n'avait qu'à utiliser le chantage pour faire écouter les enfants au doigt et à l'œil.

–Bon,oublions ça, enlever vos cape on va vous emmener en haut, annonça Maëlys

Aussitôt dit, les nouveaux s'éxecutèrent et j'entendis un cri de peur déchirer l'air de la pièce. Je ferma les yeux et bascula la tête en soupirant longuement sachant pertinemment ce qu'il se passait.

–JACOB REGARDE AILLEURS! Hurla une fille du groupe.

Étant loin d'être discrète, Felix ouvra un œil. On pouvait bien dire que nous étions foutu à ce moment. Dès qu'un enfant était éveillé, ils l'étaient tous! Autant dire que le chaos arrivait.

–Gab, Gab! La fille porte du rouge!  Fais quelque chose, dit Pascale en me brassant dans tous les sens.

Les enfants se mirent alors un par un à crier. Ce n'était pas de leur faute, les aînés leur avaient toujours bourré le crâne sur le fait que porter du rouge était synonyme de malheurs. Ce qui était à moitié vrai, en soit, porter du rouge n'était en rien dangereux. C'est juste que dans cette maison de tarée… Sorcier, je veux dire, l'un d'entre nous voit à travers le rouge,Jacob. C'était l'un des 3 aînés, si Kiran et Xavier étaient vénérés des enfants, Jacob était leur victime préféré.

–Chut, tout vas bien les enfants, chuchota Judith. Maëlys, emmène Raphaëlle se changer, Yoann fait de même avec Jason s'il te plaît.

Une main devant les yeux de Jacob et l'index de la seconde sur les lèvres, elle avait calmé les enfants d'un coup,ils recommençaient alors à tomber  peu à peu dans le sommeil. A proximité de moi, toute personne ayant ne serait-ce qu'un peu de fatigue, s'endort sur le champ. Ironique sachant que cela ne fonctionne pas sur moi. Judith cherchait autrefois activement une solution à mon problème, mais elle n'a plus le temps désormais. Ses traits creusés et ses cernés lui donnent dix ans de plus que ce qu'elle a. Cela me tue de voir la femme que je prend comme ma mère ainsi, son états s'aggrave de jours en jours…  Au même moment, son regard se posa sur moi, et elle m'offrit un sourire angélique. Je ne me souviens plus de ce qu'il se passa ensuite, puisque je sombra enfin dans les doux bras de morphée.

Tout pour la sauverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant