Comment se disputer lors d'une retrouvaille après six mois de séparation

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Une élégante silhouette encapuchonnée apparait au coin de la rue et se déplace furtivement, les rendue tremblantes par l'impatience, à travers les rues tortueuses de la cité ténébreuse. Ses mouvements sont si gracieux et aériens que l'on la croirait sortie d'un rêve. Après quelques pas supplémentaires, la silhouette s'arrête. Une mèche de cheveux blonds, presque spectraux, s'échappe de la capuche, et se balance nonchalamment au rythme de la respiration de sa propriétaire. La jeune femme la replace derrière son oreille, le regard fixé sur une autre silhouette qui marche dans sa direction tout aussi rêveusement qu'elle. La seconde personne s'arrête à son tour, puis prends la parole :

"Christina ... c'est toi ?", demande la deuxième silhouette d'une voix grave.

Il n'y avait que lui qui continuait à l'appeler par son nom complet. Plus court, plus simple, le reste du groupe s'était mis d'accord sur Christie. Même après treize ans de mariage, il ne pouvait se résoudre à l'appeler autrement que par son prénom complet. Cet homme était incroyable. La capuche de la femme glissa tandis qu'elle s'élançait vers l'homme. Il ouvrit ses bras et elle s'y blottit.

"Bien sûr que c'est moi, gros nigaud, tu vois quelqu'un d'autre ?", le réprimanda gentiment la femme en levant les yeux au ciel.

Elle n'avait pas envie de se fâcher avec lui, elle l'aimait trop, mais il y avait certaines fois où il était vraiment trop prudent. Cela l'agaçait particulièrement ce jour-ci, car ils avaient longtemps été séparés par des rivalités de famille et ce soir, ils se retrouvaient enfin. En effet, leurs parents se disputaient depuis des années le Privilège restant. Le seul, l'unique qui permettrait à leur enfant de trouver l'âme sœur. Sauf qu'ils étaient tellement obnubilés par le Privilège, qu'ils ne faisaient plus attention à ceux à qui il eût été réservé.

"À vrai dire, non, mais sait-on jamais, dit-il avec un grand sérieux. Comment vas-tu ? Et Leïla ? '', continua-t-il, l'inquiétude imprégnant sa voix

Ah et il y avait aussi leur fille chérie: Leïla. Elle avait maintenant sept ans et ne rencontrait son père qu'une dizaine de fois par ans, mais cela leur avait suffi à créer de solides liens.

"Suis-moi tu verras par toi-même, lui répondit la dénommée Christina, un léger sourire attendri sur les lèvres. Allez, dépêche-toi Francis, on n'a pas toute l'année !", cette fois un peu agacée par la lenteur à laquelle il marchait.

Sur ce, les deux silhouettes reprirent le chemin inverse de celui qu'avait emprunté la femme.

Le jeu de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant