Petite fin de rendez-vous corsée

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Je dormis encore jusqu'à seize heures (et non, mon oreiller n'en avait pas encore fini avec moi). Ensuite, je demandais à mon Télépathique de me rhabiller comme j'étais venue hier et je redescendais lentement. J'avais en effet des courbatures et comme je m'étais fait aussi quelques bleus lors de ma course poursuite il y a deux jours, j'avais vraiment mal partout. Je paries que mes cheveux étaient en pétard. Super. Mais le point positif, c'est que Jenny ne va pas tarder à arriver ! Dans une heure tout au plus... enfin je crois. Je soupirai. Elle me manquait déjà.


*

Le signal convenu retentit : un simple coup de klaxon. Et oui, très original ! Il voulait dire qu'elle était arrivée, et qu'il fallait que je me rende sur le "balcon" pour observer la fin croustillante de son rendez-vous. C'était un peu indiscret et intrusif, mais Jenny y avait tenu. Elle voulait sentir ma présence et mon soutien. Alors me voilà, à courir comme une dératé pour la seconde fois cette semaine, pour aller me cacher sur le promontoire abrité que cachaient les colonnade et le fronton de cette reconstitution de temple. Je grimpais l'escalier secret que l'on avait découvert vers nos dix ans traversais un pont de planches quelque peu vermoulues et grinçantes en mode aventurière de la mort et finissais mon parcourt de la combattante en sautant sur la plateforme rocheuse du balcon camouflé. Ouf, juste à temps ! Ils étaient en train de descendre de la voiture. Le garçon n'était autre que le plus populaire de tout notre collège : Bryan.

Il était arrivé des Etats-Unis il n'y a pas si longtemps et c'était vite fait apprécié. Notamment par son charisme, sa beauté ... et l'influence que ses parents avaient à la Cour d'Amérique. Mais pas que pour ça, il avait un nombre infini de qualité comme ... ou ... non en fait, il n'avait rien d'autre. Bref, Bryan, avec sa galanterie légendaire descendit de vaisseau, et laissa ma meilleure amie se débrouiller pour en faire de même, tout en se dirigeant déjà dans l'allée de gravillons. Je soupirai. Encore. Ça devait faire une bonne centaine de fois que je le faisais depuis que j'étais réveillée.

Mais, quand je regardais Jenny, elle n'avait pas l'air de se rendre compte que son prince charmant la traitait comme la dernière des chaussettes. Elle le suivait tel un toutou bien obéissant et dressé. Il allait falloir que je la rappelle à l'ordre ! Elle ne pouvait pas se comporter comme une des suivantes qu'il avait au collège par dizaine, je ne l'accepterais pas. En regardant ce qu'il avait fait d'elle en une après-midi, je me demandais à quoi elle ressemblerait après un an. Ah, ils parlaient ! Je fis le silence dans mon esprit pour mieux entendre et écoutais attentivement ce qui allait suivre. Puisque ma meilleure amie avait enfin retrouvé ses esprits, ce fut la première à prendre la parole :

" Bon bah, merci. C'était vraiment sympa, lui dit-elle souriante mais gênée.

- C'est rien, mais t'as raison, c'était sympa. On devrait se refaire un truc un de ces jours, lui répondit-il, soudain nettement plus enthousiaste que quand elle était en admiration.

- Donc... J'y vais, je suppose, termina-t-elle, se retournant. A pl... !"

Mais avant qu'elle ait fini de parler, Bryan l'attrapa par les hanches et la ramena à lui. Il rapprocha encore un peu plus leurs deux corps, leurs deux visages. Mais cela ne se passa comme il l'avait prévu. Au lieu d'accepter de l'embrasser, Jenny plongea son visage dans son cou et lui murmura quelque chose trop bas pour que j'entende moi-même. Apparemment, c'était drôle parce que Bryan, complètement ahuri quelques secondes avant, éclata de rire et ils se séparèrent légèrement. Puis ils se dirent au revoir un peu plus normalement et partirent chacun de leurs côtés. Bryan n'avait rien tenté de plus. J'étais scotchée, je ne savais pas ce qu'elle lui avait dit, mais en tout cas, ça avait super bien marché.

Et voilà les miracles de retournement de situation que pouvait faire ma meilleure amie. La voiture suspendue tournait déjà au coin de l'allée lorsque je me relevais enfin. Jenny m'appelait de sa voix rendue aiguë par l'excitation. Je m'engouffrais dans le passage qu'on utilisait pour redescendre du promontoire et qui consistait à suivre un court couloir menant à une installation au-dessus du vide une sorte de tyrolienne améliorée, puisqu'elle comportait une plaque de chêne suspendue à un épais câble métallique par d'autres, conduisant cette fois vers le couloir de la chambre de ma meilleur amie. Timing parfait, elle arriva par le Gravitationnel la seconde d'après.

"Enfin terminé !, s'exclama-t-elle.

- Pourquoi, ça ne t'as pas plus ?

- Si, si... Ce n'est pas le problème, me répondit-elle, hésitant à se confier. En fait, j'ai un peu eu l'impression qu'il me considérait comme une groupie...

- Eh bien, c'est que tu étais un peu comme ça quand vous êtes arrivés, lui avouais-je. Enfin, jusqu'à ce que vous soyez juste devant la porte. Là, tu as repris le dessus sur la groupie maléfique et il s'est vraiment intéressé à toi", terminais-je avec un clin d'œil.

Nous gloussâmes comme des débiles pendant un long moment, puis je lui demandais :

"Au fait, qu'est-ce que tu lui as dit juste après qu'il ait essayé de t'embrasser ?

- Vu que tu veux tout savoir, je lui ai dit que je n'embrassais jamais le premier soir."

Là, c'était plus des gloussements, mais plutôt un fou rire tout à fait incontrôlé. Nous parlâmes ainsi toute la soirée et il nous fallut bientôt descendre, car les parents de Jenny nous appelaient pour manger. Il n'était finalement pas si tard que ça, et le dîné se déroula tranquillement. Puis, le repas finit, nous remontâmes dans la chambre et nous nous mîmes en pyjama. Exténuées par l'événement de la journée, nous nous glissâmes sous nos couvertures sans plus papoter et tombâmes dans les bras de Morphée.

Salut les loulous ! Bon, euh, disons que j'ai eu cette fois un vrai syndrome de la page blanche et la rentrée n'aidant pas, je n'ai plus écris depuis. Du coup, je suis légèrement rouillée et il faut que je me remette sur le droit chemin. Un chapitre court donc et toujours pas d'aventure avec un grand A, mais ça, c'est pour le prochain chapitre !

Zoubis tout le monde !




Le jeu de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant