I found the love with a girl {EN RÉÉCRITURE}

\Chapitre 9/

Une vingtaine d'hélicoptères tournoie dans le ciel, encerclant le Nuage de Nuit et projetant leurs ombres effrayantes sur les rues et les maisons. Ils semblent tous être guidés par un hélicoptère écarlate, essayant d'atterrir dans le parking du Nuage. Depuis la terre ferme, Paolo et moi pouvons entendre les cris des adolescents tentant de s'échapper. J'en aperçois quelques-uns se jeter du Nuage, horrifiée. Leurs corps chutent jusqu'à disparaître derrière le paysage. À cette hauteur, ils ne peuvent qu'heurter le sol et... Si j'y pense, je risque de vomir, alors autant éviter.

Mon frère me prend la main et m'entraîne vers la maison, le cygne géant nous suivant tranquillement, comme si tout allait bien. On laisse le cygne dans le jardin du voisin pour qu'il puisse se régaler des fleurs, et on rentre par la porte d'entrée. Immédiatement, maman se jette sur nous :

- Pourquoi êtes-vous partis ?! Au pire moment ! Vous auriez pu vous faire arrêter comme tous ces autres adolescents, ou même tomber de l'hélicoptère en marche !!! Imaginez ! J'aurais fait quoi, moi ?! Je vous interdis de quitter cette maison, désormais !

Je reste silencieuse tandis qu'elle poursuit son monologue, nous serrant fort contre sa poitrine. Quand mon frère commence à manquer d'air, il s'écarte de notre mère et monte dans sa chambre sans un mot. Je marmonne vite fait un "désolée" avant de le suivre et d'entrer dans ma chambre, pour ensuite claquer la porte et me glisser sous ma couette. Elle est froide, comme cette soirée... J'entends encore le bruit des hélicoptères, qui couvrent les hurlements, heureusement. Je ne tiens pas à faire des cauchemars, il est tard et j'aimerais un sommeil sans rêve.

Dès que je ferme les yeux, une image me vient en tête : Lana, tombant d'un hélicoptère rouge vif. Sa silhouette traverse le ciel avant de s'écraser au sol dans un craquement affreux. J'ouvre brusquement les yeux et essuie la goutte de sueur qui perle déjà à mon front. Quand je baisse à nouveau les paupières, la même scène sanglante repasse. Quoi que je fasse, impossible de m'enlever le visage sans émotion de la tête. Lana me hante, j'ai peur. S'il lui arrivait quelque chose ? Malgré moi, une larme dévale la moitié de mon visage. Je parviens à l'attraper avec ma langue quand elle passe près de ma bouche, et sents le goût légèrement salé.

J'entends la porte s'ouvrir derrière moi. Lana ?!

Je me retourne pleine d'espoir, même me retrouve face à mon frère. Je suis idiote, il n'y avait aucune chance pour que ce soit elle. Qu'est-ce qu'elle viendrait faire ici de toute façon ? 

Vu mon air idiot quand je l'ai vu, Paolo va sûrement me sortir une blague ridicule. Mais il a l'air... trop sérieux pour ce genre de gaminerie. Étrange...

- Je peux entrer ? m'interroge-t-il, à mon grand étonnement.

- Oh esprit ravageur, quitte le corps de mon cher frère ! je prononce, tentant une petite blague pour détendre mon jumeau.

Son visage reste impassible, mais il daigne approcher et s'assoir doucement au bord de mon lit. Toujours enroulée dans ma couette, je lui demande pourquoi il vient me déranger.

- Je pensais à... au Nuage, commence Paolo. Et si... et si nos amis y étaient ? Hidji, Clarisse, Lana ?...

Je n'avais même pas pensé aux deux premiers ! Quelle mauvaise amie je fais ! 

- Et Ray ? je lui rappelle. Tu ne l'as pas cite parmi nos amis.

- En fait... je... hm, ce n'est pas le sujet. J'ai juste peur qu'il leur arrive quelque chose.

- Moi aussi... Mais... si Clarisse était là, elle nous donnerait une claque pour nos têtes de dépressifs. Et Hidji se moquerait ouvertement de nous, ce débile.

Un sourire pointe sur le visage de Paolo avant qu'il reprenne :

- Demain on commence les cours à huit heures, on pourra les retrouver avant la sonnerie.

- Oui...

Mon frère remarque que je ne suis pas convaincue et ajoute :

- Tout va bien se passer.

Pour l'instant, tout va bien. Je suis assise sur un banc de la cour, entourée de Paolo, Hidji et Clarisse. Clarisse qui tient sa jambe dans un énorme plâtre. Elle nous a raconté rapidement l'histoire : elle était dans le Nuage lors de l'attaque, mais elle a réussi à monter sur un des cygnes et quitter l'endroit. Il y a juste eut un mauvais atterrissage et elle s'est brisé un os en tombant à terre. Heureusement, une voiture roulant non loin de là s'était arrêtée pour prendre la jeune fille et l'emmener à l'hôpital.

- Ça sonne dans cinq minutes, grogne mon frère. Quand est-ce qu'arrive Ray ?

- Et Lana, ne l'oublie pas, je rappelle. C'est quand même... ta petite copine.

- D'ailleurs, j'ai oublié de vous dire ! intervient Clarisse. J'ai croisé Lana à l'hôpital hier, avec Marlin ! Ils attendaient devant une porte, dans le couloir où on garde les personnes dans le coma.

- Vraiment ? s'étonne Hidji. Alors ils ont sûrement rendu visite à un de leurs proches, qui serait endormi depuis longtemps ! Mais ils ont passé toute la nuit à l'hôpital ? 

- Probablement, je confirme. Peut-être qu'ils ne peuvent voir cette personne que très rarement ?

- De quoi parlez-vous ? questionne une voix faible derrière nous.

Mon frère manque de donner un coup à Hidji tant il sursaute fort, et s'écrit :

- Lana ?!

- Oui, pourquoi ? Tu préférerais que je m'appelle Dominique ?

- Non bon, mais tu m'as fait peur !!!

- Tout va bien ? je demande, me retenant de la serrer dans mes bras tant je suis soulagée de la voir saine et sauve.

J'en profite pour l'observer de haut en bas. Sa tenue lui va très bien, comme toujours. Elle se racle la gorge avant de me répondre :

- Oui, je n'étais pas au Nuage hier soir. Et vous ? Je vois que ta jambe à une forme étrange, Clarisse.

La blonde commence à lui raconter sa mésaventure, juste avant que la sonnerie annonce le premier cours de la journée. Lorsque je m'installe en classe, il n'y a toujours aucun signe de Ray.

À la moitié du cours déjà, je suis avachie sur mon bureau, jouant avec un rouleau de scotch. Une sonnerie de téléphone retentit dans la classe, et je mets un certain à comprendre que c'est la mienne. Sous les sermons du professeur, je sors mon téléphone pour le mettre en silencieux, avant de remarquer le nom donné au numéro : "Ray".