5. Knowing you without knowing it.

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- Livaï -

- Dites, pourquoi ... pourquoi est-ce que vous ...

Kirstein est pale comme un mort et je suis son regard figé sur mes quelques brouillons. J'ai oublié de les ranger, je rassemble les feuilles éparpillées mais il demeure statique.

- Hé ça va, j'ai passé l'âge de me justifier, j'aime faire des portraits à mes heures perdues.

Mais il ne sort nullement de sa torpeur.

- C'est quoi le problème ?

- C'est ... cette femme que vous avez dessiné, c'est ...

Il se tourne et m'assène un regard lourd de sous-entendus et teinté d'horreur.

- Mikasa.

Je ne saisie pas les mots qui sortent de sa bouche et range les croquis. Jean s'avance et plaque une main sur deux des dessins et se penche en fixant les traits du crayons.

- Vous êtes en contact avec elle et vous n'avez rien dit ?

- Je ne te poserais pas de question sur elle si j'étais en contact avec elle.

Si Jean était ici, c'est en partie parce que j'ai pris contact avec lui pour savoir s'il avait des nouvelles de Mikasa Ackerman, disparue de la surface de la terre depuis quelques années et plus précisément depuis la mort d'Armin, rongé par un mal inconnu. Il s'était proposé de passer pour justifier en même temps d'une pause dans sa routine qui consistait à ne faire que de travailler.

- Qui est-ce alors ? Une maîtresse qui lui ressemble ?

Je revins dans la réalité. Qu'est ce qu'il raconte ?

- Tu vois bien qu'il manque une partie de son visage !

Je regarde le dessin que Jean me tend et la ressemblance me frappe d'un coup.

- C'est une ... amie ...

- Où est elle ? Enragea Jean.

Je me sentais soudainement à l'étroit dans mon propre logement et même dans mon propre corps. Le regard pesant de Jean sur moi, ses propos au sujet de mes dessins et de Mikasa ... Il avait l'attitude d'un amant éconduit.

- Ce n'est pas Mikasa.

- Bien-sur.

Je le regardais un instant, réalisant qu'il était peut être normal qu'il peine à y croire vu la ressemblance effectivement ... Mais quand même ... Mikasa et moi ? Son regard devint accusateur puis horrifié de nouveau. J'avais du mal à suivre.

- Mikasa ! Cria-t-il soudain.

- Qu'est ce que tu fous ?

- Dites-lui de se montrer.

Je fermais brièvement les paupières avant de les rouvrir pour toiser Jean.

- Je viens de perdre le reste de patience que j'ai, Kirstein. Je n'ai pas dessiné Mikasa, je fréquente cette femme et crois moi ce n'est pas elle.

- Soit vous la dessinez comme un passe-temps douteux, soit vous la dessinez et la fréquentez, soit vous dites vrai mais je sais à quoi Mikasa ressemble et croyez moi, vu la qualité et la précision de vos dessins je peux vous dire que la ressemblance est frappante.

Je rangeais soigneusement les dessins en un tas propre, Jean dans mon dos. Je fixais un instant mon premier dessin et ravalais mon trouble croissant. Je disposais la pile dans une pochette cartonnée que je rangeais.

ELLE SE CACHAIT SOUS UN PSEUDONYME [RIVAMIKA 🖤]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant