6. Come with me into the void.

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Lorsqu'on toqua à la porte d'entrée, Livaï prit son temps pour ouvrir. Vêtu d'une simple chemise écrue restée ouverte car il n'avait pas prit la peine de s'habiller de façon plus conventionnelle, elle s'envola légèrement sous la brise générée par le mouvement de la porte.

Lorsque son regard se posa sur elle, il ne semblait pas particulièrement surpris.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Parler.

Il ne détourna pas le regard, ancré en elle sans réagir. Elle ne savait même pas s'il réfléchissait.

- Tu me laisses entrer ? Il fait froid, sur ton palier.

Il jeta un œil en périphérie et rentra chez lui. Elle le suivit et referma la porte derrière elle. Il se déplaça jusqu'à son salon, il rangea des papiers et elle remarqua l'encre sur ses mains, la même que sur les papiers dont il se débarrassait à peine soigneusement. Une fois sa tâche accomplie, il enfonça ses mains dans ses poches pour cacher les traces ou son malaise. Alors qu'elle l'observait dans son environnement, elle le trouvait différent.

- Pourquoi tu es venue jusqu'ici ?

- Le contrat court encore quelques jours.

- Considère que ce sont des vacances d'ici ... ton prochain contrat. Je n'ai plus besoin de toi.

Elle se rappela de ne pas craquer, de ne pas fuir au moindre tremblement. Elle retira ses bottes sous ses yeux, ignorant la menace silencieuse qui émanait de lui.

- Est-ce que je peux rester un peu ici ?

- Non. Je vais me coucher, claque la porte derrière toi en partant.

Il fit demi-tour et s'enferma dans une pièce qui devait être sa chambre. Elle resta immobile, observant tout autour d'elle. Livaï était à cheval sur le ménage. Ce n'est pas que ça n'était pas « propre », ce n'était pas parfait comme il l'avait habituée. Une bouteille traînait sur la table, elle s'en saisie et exposa le contenu sous ses narines puis elle grimaça. C'était un alcool fort. Elle remua la bouteille de gauche à droite, observant le liquide ambré osciller. Elle colla ses lèvres au goulot et avala l'équivalent d'une gorgée qui lui arracha une seconde grimace et un raclement de gorge. Elle garda la bouteille dans sa poigne et se leva en voyant un papier dépasser du tiroir. En l'ouvrant, elle découvrit tout un tas de croquis inachevés, des mots, des phrases, des bribes de poésie.

Elle n'avait pas l'intention de fouiller. Mais en y regardant de plus près, elle ne put s'empêcher de se laisser happer par ce qu'elle lisait. Son ancien Caporal était doué avec les mots, en plus d'être doué avec les armes. Et avec son corps ...
Assise à même le sol, elle en lu suffisamment pour savoir que l'homme qu'elle avait connu n'était plus qu'un amas de regrets et de douleurs, prisonnier de ses démons. Les mêmes que les siens pourrait-on croire. Mais il lui cachait aussi des choses dont certaines d'entres elles la concernait. Quelque chose qu'elle était venue lui donner en frappant chez lui.

Elle reprit une gorgée, sans grimacer cette fois-ci et posa la bouteille sur le plancher. Elle se leva avec aisance et défit son pantalon. Elle le fit glisser le long de ses jambes galbées et retira son haut puis son soutient gorge. Elle laissa le tout sur le sol, près de la bouteille. Elle jeta un œil à ses seins, dressés, à son ventre. Elle fixa la porte derrière laquelle il s'était enfermé.

Lorsqu'elle poussa le bâtant en bois, celui-ci grinça légèrement. Elle le vit allongé sur le dos, sur son lit trônant au milieu de la pièce. Les draps étaient défaits. Un bras était en travers de ses yeux lorsque son regard fut attiré par un cadre photo qui trônait sur sa table de chevet, non loin de lui.

ELLE SE CACHAIT SOUS UN PSEUDONYME [RIVAMIKA 🖤]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant