XX. parlons

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Cante ne buvait pas beaucoup.

Jusqu'ici il avait juste pris un peu de vin coupé à l'eau, sans rien oser de plus. Il ne voulait pas et franchement, il se sentait mieux comme ça, plus en sécurité surtout.
Isaac et lui avaient échangé quelques mots au cours de la soirée. C'était toujours le blond qui commençait ces courtes conversations : et ça surprenait toujours autant Cante. Il s'en méfiait presque, ne comprenant pas ce que le gladiateur pouvait bien avoir derrière la tête : alors pour l'instant il restait fermé, guettant tout détail qui devrait l'inquiéter.

Il s'était éloigné du groupe pour souffler un peu quand il remarqua quelqu'un venir s'asseoir près de lui. Il leva les yeux et se crispa légèrement en remarquant qui c'était : Julius. L'homme lui souriait, gardant son air charmeur habituel, et lui tendit une coupe de vin.

« Tu veux ? »

Cante se contenta de montrer son propre verre où il restait encore un peu de vin pour lui faire remarquer que non, il n'en avait vraiment pas besoin.

« Pas aujourd'hui. »

Julius haussa les épaules et but lui-même la coupe de vin, avant de la reposer, vide, sur un tabouret près d'eux. Ce geste surprit Cante, qui s'était attendu à ce que Julius insiste, et réussit à le détendre un peu... Même si une importante partie de son cerveau restait en alerte, criant à la méfiance et à la vigilance absolue.

« Je viens pas pour baiser tu sais. »

Cante le regarda quelques instants, ne sachant vraiment pas quoi répondre à ça. Qu'est-ce qu'il était supposé dire ?

« Je n'aurais pas voulu de toute façon. »

Julius souffla, un sourire sur les lèvres. Ça sautait aux yeux que cette simple phrase avait suffi à l'amuser. Dans son petit monde de divinité et d'immortalité, il trouvait les mots de Cante très effrontés. Comme s'il le défiait.

Mais de toute façon il avait dit vrai quand il avait dit ne pas être venu pour ça aujourd'hui ; il aurait voulu, certes (toujours), mais il se savait surveillé par Mercure depuis la dernière fois, et même Vénus ne suffirait pas à le couvrir. Le dieu était quand même très possessif, et Bacchus trouvait cela ennuyant. Il appréciait tout particulièrement Cante, déjà pour sa beauté, et ensuite il trouvait ça vraiment... Intéressant qu'il attire autant les dieux autour de lui. Fallait s'avouer que c'était rare.

« Pourquoi alors ? »

Un sourire se dessina à nouveau sur les lèvres du dieu et il regarda Cante, le fixant quelques secondes avant de répondre.

« Oh, je n'ai pas le droit de venir te voir juste pour parler ? »

L'esclave se retint de commenter, ce qui provoqua un nouveau sourire à Bacchus.

« Je vois. Je pensais que tu appréciais un peu plus ma compagnie. »

Il s'installa un peu plus confortablement sur la chaise puis regarda Cante.

« Enfin, peut-être que tu préfères les cheveux blonds. »

Le jeune homme fronça les sourcils et regarda Julius, plus que confus. De quoi il parlait encore ?
Face à son incompréhension, le dieu fit un signe de main vers Isaac, qui était à l'autre bout de la taverne, en train de rire et de boire avec Alma.

Cante fit non de la tête, n'arrivant pas à y croire. C'était ça la seule explication que Julius avait trouvé ? Se pensait-il innocent de toute cette froideur à son égard.

« C'est complètement faux, Julius. »

Le principal intéressé se servit un peu plus de vin, affichant une moue dubitative.

« Laisse-moi en douter, tu lui as parlé toute la soirée. »

Cante passa les mains sur son visage, incrédule. Ce comportement si enfantin l'énervait tellement...

« Ça ne veut rien dire. »

« Bien sûr que si ça... »

Il s'interrompit en voyant une lueur sous les bandages de Cante, reconnaissant l'emplacement près de la cheville où se trouvait la marque de Mercure sur le jeune homme. Celui-ci laissa échapper un petit geignement, la marque le brûlant énormément. Il aurait voulu y mettre de l'eau mais la panique avait envahi tous ses sens...

Bacchus finit par se lever, n'aimant pas la tournure de la situation. Il ne voulait pas se retrouver à confronter Mercure à cause de conneries du genre. À chaque fois c'était bien trop pénible.

« Je ne peux pas croire que tu me trahisses après tout ce que j'ai fait pour toi. »



Okay donc l'histoire prend un vrai virage, on va en apprendre un peu plus sur... tout disons et Isaac va devenir autre chose qu'un petit personnage un peu inutile qui sait jamais quoi dire ni quoi faire (i guess) 

"Béni" des dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant