XX - Souvenirs sombres

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Dans le chapitre précédent, nous assistions au combat de Maeldan et Enola contre un cyclope. Enola partait perdante lors de ce combat, paralysée par la peur et prise par de nombreux vertiges. Cependant bien déterminée à prouver sa valeur à son coéquipier, elle prit son courage à deux mains et joua les appâts pour permettre au roux de trouver un plan qui leur permettrait de se débarrasser du cyclope.

Mais alors qu'elle fuyait le géant, l'effondrement du mur de la fosse, la mit terriblement en danger.

Et si nous commencions les choses sérieuses maintenant ?

                        ☆•~•~•☆

Enola ouvrit les yeux, complètement perdue. Elle porta une main à son crâne, les idées en vrac. La dernière chose dont elle se rappelait avait été Maeldan qui hurlait son nom, le cyclope, le mur qui s'effondrait. Était-elle morte ? Avait-elle perdue le combat ? Elle espérait que non, sinon elle serait une vraie déception pour Maeldan. Elle voulait tellement bien faire et montrer à ses amis qu'elle était capable de se battre.

Elle se releva, tanguant légèrement. Maintenant, elle ne savait plus du tout ce qui était en train de lui arriver. Elle ne se trouvait plus dans la fosse, mais dans une clairière aux herbes hautes. Le ciel était bleu et le soleil, haut dans le ciel. Le vent fouettait son visage, et elle replaça une de ses mèches aux reflets roux derrière son oreille. Elle tira sur les manches longues de son sweat pour y cacher ses mains.

Elle aperçut une petite chaumière au loin, une fumée légère sortait de la petire cheminée, et cet endroit bien qu'elle ne l'ait jamais vu de sa vie, lui semblait étrangement familier. C'était comme si elle pouvait se sentir à l'aise en ces lieux. D'un pas hésitant, elle se dirigea vers la petite chaumière. Arrivée devant celle-ci, elle douta quant à la manœuvre à suivre, mais décida de toquer à la petite porte en bois.

Aucune réponse.

Elle toqua une nouvelle fois. Mais toujours rien. Elle inspira un bon coup et posa sa main sur la poignée. Un frisson l'envahit alors qu'elle la tournait pour constater que la porte était ouverte. Elle s'engouffra dans la maison, d'un pas timide. Elle regarda autour d'elle les meubles vieillis par le temps, les cadres photos, le parquet grinçant et le canapé au tissu fleuri. Il s'agissait d'un petit séjour simple, paraissant daté d'un autre temps. Les quelques bagages se trouvant dans le coin de la pièce laissaient penser que quelqu'un venait d'emménager ou que cette personne, justement, quittait les lieux.

- Hé ho ? Il y a quelqu'un ?

La voix d'Enola avait été faible, presque que timide, alors qu'elle se collait contre la porte d'entrée. Au final, elle se demandait s'il ne vaudrait pas mieux faire demi-tour et quittait cette maison qui était très clairement habitée.

Elle entendit du bruit dans la cuisine, des couverts qu'on prenait, du feu qui crépitait. Puis des pleurs de bébé retentirent dans la pièce où elle se trouvait. Elle sursauta, et vit au centre de la pièce une petite nacelle en dentelle fine et précieuse. Elle pencha la tête et put y apercevoir un bambin d'à peine quelques mois. Enola fronça les sourcils, cet endroit n'avait pas vraiment l'air adapté à un enfant en bas-âge, surtout s'il était laissé sans surveillance dans une petite nacelle. Elle s'y approcha, faisant grincer le plancher sous ses pieds, lui tirant une grimace, et tendit son index au bambin qui le prit dans sa petite main rose.

Enola sourit en entendant le rire du bébé qui admirait sa main. Le poupon avait de grands yeux couleur noisette, et portait une petite robe à croquer. Elle leva les yeux rapidement en entendant des pas pressés arriver vers le séjour. Une femme y entra, de nombreux bagages en main qui cachaient son visage. Enola se leva et s'éloigna du bébé qui recommença aussitôt à pleurer.

Arckeylor, L'Académie FéeriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant