Arckeylor, L'Académie Féerique

III- La poudre de fée

Souvenez-vous, nous avions laissé Enola prendre le train en direction d'Arckeylor, l'académie de magie.

Enola ainsi que le jeune homme aux yeux ambre, se faufilaient à présent dans le couloir du train afin de trouver une cabine libre dans laquelle ils pourraient s'installer tous les deux. Ce qui n'était pas chose aisée car, la moitié des compartiments étaient déjà occupés par les élèves. Chaque compartiment comprenait deux banquettes, toutes deux l'unes en face de l'autre, et une grande baie vitrée permettant de profiter de la vue qu'offrait le chemin du voyage. Enola se contenta de suivre l'adolescent qui semblait bien connaître le train et se déplaçait avec une certaine aisance dans le couloir étriqué du wagon, malgré tous les bagages qu'il traînait derrière lui.

- À propos, moi c'est Maeldan Hūo! S'écria le garçon à la chevelure rousse en continuant à avancer pour trouver un compartiment qui ne soit pas déjà occupé.

- Enola Oakriver. Enchantée de faire ta connaissance, Maeldan, lui répondit avec un sourire Enola, en s'emmêlant les pieds dans l'unes de ses valises.

La jeune fille se rattrapa au T-shirt de l'adolescent en fonçant tête la première dans son dos, elle murmura un faible "pardon", en se frottant le nez. Le jeune homme lui lança un sourire. Maeldan se surprit presque, il n'avait pas pour habitude de parler autant aux filles. Mais cette fille était vraiment maladroite, et sa maladresse faisait également tout son charme. Il contracta sa mâchoire en pensant au fait que, lorsqu'ils seraientt enfin arrivés à l'académie, il ne pourrait plus vraiment parler avec Enola. Il soupira, un air renfrognée au visage, avant de s'arrêter devant une cabine libre. Il murmura un "enfin" de soulagement et se faufila à l'intérieur. Enola put constater le nombre de bagages qu'il avait avec lui quand il tenta de tous les mettre dans le compartiment prévu pour eux. Quand elle n'en avait que deux, Maeldan, lui, traînait derrière lui six bagages qui avaient l'air de peser des tonnes, et bien évidement la malle remplie de livre de cours que l'académie avait demandé d'acheter.

Une fois ayant finalement terminé de ranger ses affaires, Maeldan observa Enola et ses deux maigres valises. Il les prit et les rangea à côté des siennes, Enola lui chuchota un timide "merci" en regardant le jeune homme s'occuper de leurs affaires. Il semblait avoir plus de mal à faire rentrer les deux valises d'Enola dans le compartiment qui était déjà remplie de ces innombrables bagages. Il poussa un grognement en poussant les valises de la jeune fille pour essayer de les faire entrer.

- Tu veux de l'aide? Demanda Enola en commençant à s'inquiéter pour ses valises et leur durée de vie qui semblait s'écourter au fur et à mesure que le garçon se débattait pour essayer de les faire rentrer.

- Non, non, t'inquiètes pas! Grogna Maeldan en commençant alors à enlever plusieurs de ses propres bagages pour faire entrer celles d'Enola.

Enola, peu sûre d'elle, s'asseya sur la banquette du train, un air peu confiant au visage, priant pour que Maeldan n'achevait pas ses valises. Son regard rencontra encore une fois, le bras de Maeldan sur lequel était peint l'ouroboros. Ce tatouage provoquait chez elle un pic de curiosité étonnant, qu'elle se sentit obligée à assouvir. Elle y observa chaque trait finement tracé, et les courbes du dragon rondement dessinés. Ce tatouage était si bien réalisé qu'elle eut crut qu'il était vivant.

Soudain, le dragon sur le bras de Maeldan prit une teinte rouge vif et commença à tournoyer sur le bras du jeune homme. Le dragon se déplaçait de son poignet à l'épaule de l'adolescent, sa couleur rouge écarlate semblait prendre feu, comme si le dragon était lui-même en flammes. Il virevolta dans tous les sens à travers le bras de Maeldan, sous le regard ahuri de la jeune fille, avant de retourner à son endroit initial et de reformer un cercle parfait en se remordant la queue. Enola était bouche bée. Elle venait de voir de la magie, une magie dont elle ne se serait jamais doutée. Un tatouage vivant.