IV- Vers de nouveaux horizons

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Souvenez-vous du chapitre dernier, cher lecteurs, nous avions laissé, Enola en compagnie de deux parfaits gentlemen. Non, je rigole, * blague de narrateur* *clin d'œil* *rire*. Hum hum. Non, nous l'avions plutôt laissée dans ce genre de situation :

- Salamèche!

- Esquimau!

- Salamèche!

-Esquimau!

Les deux adolescents continuaient à se chamailler comme deux gamins, à qui on aurait volé leurs bonbons. Et Enola ne put s'empêcher de pousser un soupir, en esquissant un sourire envieux. Maintenant qu'elle observait les deux garçons, elle se rendit compte qu'elle avait raté beaucoup de choses, tout au long de sa vie.

Se sentant toujours différente des autres, elle avait toujours fait en sorte de rester loin de la société. Mais maintenant qu'elle voyait ces deux camarades se disputaient comme des enfants de trois ans, elle se disait qu'elle aussi, elle aurait voulu connaître une telle amitié. Une amitié, qui puisse nous faire nous sentir innocent comme un enfant, mais confiant comme un chef de guerre. Elle aurait voulu avoir ce genre de chamailleries, elle aurait voulu savoir ce que ça faisait d'avoir un ami.

Maeldan avait commencé à ébouriffer les cheveux bleus nuit de son compagnon, qui avait réussi à coincer la tête du jeune homme à la chevelure de feu sous son bras. Ce dernier continuait à tirer sur les cheveux du nouvel arrivant, tandis que lui se défendait en resserrant son étreinte autour de la tête de Maeldan.

Enola regarda les deux garçons et leur posture ridicule, et, cette fois, elle explosa carrément de rire, en mettant une main sur son ventre. Ces deux là, étaient de vrais numéros ambulants. La jeune fille continua de s'esclaffer, jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Le rire de l'adolescente dut être entendu par les deux combattants car ils se stoppèrent tous les deux pour observer la jeune fille, avec des yeux ronds. Ayant remarquée qu'elle avait distrait les deux jeunes hommes, Enola se mordit la lippe inférieure pour s'empêcher de rire, et s'essuya une larme au coin de l'œil.

- Pardon, pouffa-t-elle en rougissant.

Ils se séparèrent tous les deux, l'un de l'autre. Maeldan en profita pour se masser les joues que son ami s'était amuser à pincer lors de leur petite joute. Le garçon aux cheveux bleus, lui, se racla la gorge et passa une main dans ses cheveux afin de leur redonner une coiffure et une forme potable. Enola, s'étant calmée et remarquant l'air interrogatif des deux jeunes hommes dit :

- La vérité, c'est que moi... ( Enola hésita à continuer sa phrase, mais il était trop tard, ses deux interlocuteurs la scrutaient d'un œil attentif pour connaître la suite), moi... je n'ai jamais eu... d'amis.

À la suite de sa phrase, le silence l'accompagna. Enola déglutit difficilement en jouant avec son collier d'un geste nerveux. Elle était sûre qu'elle devait sûrement être rouge de honte. Quelle idée de leur avoir dit ça? Après tout, elle ne les connaissait même pas, enfin elle connaissait Maeldan, mais seulement depuis une heure trente à peine... Comment pourrait-elle encore les regarder dans les yeux après cette déclaration plus que gênante?

Elle attendait une réponse de ses interlocuteurs mais elle ne vint pas ce qui fut sans doute plus dur à encaisser qu'en avoir une.

- Vous savez quoi? Ce n'est pas grave. Je ne vous ai pas dit ça pour que vous ayez pitié de moi... c'est juste que.. quand je vous ai vus, je me suis dit que j'aimerais bien savoir ce que ça fait de se disputer avec son ami... c'est tout, avoua-t-elle en leur jetant un coup d'œil avant de rebaisser la tête.

Maeldan regarda le jeune homme à ses côtés, l'air interloqués, et ils éclatèrent tous les deux de rire. Enola releva la tête vivement en les interrogeant du regard.

Arckeylor, L'Académie FéeriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant