Arckeylor, L'Académie Féerique

II- La noirceur d'un cœur

Chers lecteurs, nous voici revenus dans l'histoire d'Enola Oakriver qui se retrouva immergée dans le monde inconnu de la magie. Laissez-moi vous raconter, le commencement de ce récit que je me fais un plaisir de vous conter.

《 Il y a quatre cents ans de cela, dans un monde où les humains comme vous et moi, pratiquaient la magie et étaient en parfaite communion avec la nature, une guerre éclata entre la communauté féerique et les créatures de l'ombre. Ces créatures étaient nées de leur cupidité et de leur soif de vengeance à l'encontre de la communauté féerique.

La magie de la communauté féerique provenait de la nature et de ses quatre éléments qui étaient des piliers fondamentaux au bien de tous : le feu, l'eau, la terre et l'air. Les fées et les mages pouvaient pratiquer directement la magie de ces éléments ou en manipulaient un dérivé telle que la glace, l'esprit, la lumière ou l'électricité. La magie de ces êtres étaient alors donnée et offerte par la nature. Ces pouvoirs étaient accentués par les sentiments et les émotions humaines, amour, joie, bonheur, mais également la peur, la rage, la colère et la jalousie. Afin d'éviter tout débordement cette société était régie par le roi et la reine de Caenardir, l'autre monde où les humains ne pouvant pas utiliser la magie n'était pas acceptés. La famille royale était les seuls à pouvoir créer les lois de la société, à pouvoir en imposer les limites et à pouvoir y faire respecter les règles.

Et personne pendant des siècles ne s'étaient révoltés. Pas l'once d'une âme perdue.

Mais un beau jour, alors que le solstice du printemps allait être célébré, et que tous se regroupaient dans la grand-place pour pouvoir assister aux différentes activités et divertissements mis en place pour l'occasion, la première âme emplie de noirceur fit son apparition.

Cette âme si jeune, si fougueuse était si sombre et obscure, emplie d'une rage jusqu'alors inconnue pour les créatures magiques de Caenardir. Le chaos qu'elle sema ce jour-là, fut telle, que plus jamais après cela, la famille royale ne sortit en dehors du château sans gardes royaux. Mais alors que s'est-il donc passé? Comment un cœur pur pouvait-il autant changer? Eh bien, malheureusement il n'y qu'une seule raison à un tel chavirement.

L'amour.

Personne ne connaît les raisons exactes, personne ne connaît les deux versions des deux camps. Personne ne connaîtra d'ailleurs toute l'histoire, et celui qui vous dira le contraire, sera probablement un menteur né. Mais tout le monde avait depuis lors une légende à raconter.

La légende de Cronan l'Obscuri et d'Elira, la sauveuse des fées.

Cronan était un jeune homme, à peine plus âgé que dix-neuf ans lorsqu'il rencontra Elira. Ces deux adolescents avaient tout d'un parfait diamant d'innocence. Ils se comportaient maladroitement à chaque fois qu'ils se voyaient, ne savaient que dire à l'autre mais n'avaient jamais envie de se dire au revoir, de se lâcher la main ou de se quitter quand venait le moment de rentrer chez eux. Ils avaient découvert l'amour. Un amour doux et chaleureux.

Ces deux jeunes gens parcoururent tous les recoins de Caenardir pour vivre leur grand amour et adoraient, selon la légende, se rendre au pied d'une fameuse cascade. Là où Cronan avait apparemment emmené un jour Elira pour leur premier baiser. Cette cascade, croyez-moi a toute son importance, dans cette histoire.

Cronan et Elira étaient fous amoureux l'un de l'autre, la passion qu'ils ressentaient pour l'autre était devenue tellement forte, que leur cœur ne battait plus que pour leur moitié. C'était un genre d'amour qui vous dévorait de l'intérieur, vous faisant vous sentir fort comme un lion et faible comme un agneau. Ce genre d'amour qui vous faisait vous sentir entier lorsque vous étiez avec votre moitié mais totalement insignifiant, une fois seul et laissé pour compte. Cet amour était devenu toxique pour chacun de ces deux jeunes adolescents. Ils pouvaient donner leur vie pour l'autre. La mort n'avait plus de sens quand l'amour leur arrachait déjà leur souffle de vie.