Bras dessus, bras dessous, Lola et moi poussons les portes insonorisées du bar.Et là, c'est la dégénérescence.
La musique et les cris festifs me percutent de plein fouet, à tel point que je m'arrête net de surprise. Des jeux de lumière éclairent chaque recoin du lieu les uns après les autres, baignant de luminosité ses occupants pour mieux les plonger dans le noir la seconde d'après. Les flashs suivent le rythme effréné de la musique pop, envoyant aussitôt tout épileptique à l'hôpital.
Je dois laisser quelques secondes à mes sens pour s'habituer à l'ambiance avant de pénétrer dans l'enceinte, sous les regards de marbre des deux videurs.
Parmi la foule déjà compacte, un gigantesque comptoir d'une vingtaine de mètres s'étend au beau milieu de la salle,entouré de tables disposées par-ci, par-là.
Sans me lâcher une seconde, Lola joue des coudes pour nous tracer un chemin jusqu'au bar où elle interpelle un barman. Un large sourire étire les lèvres de ce dernier lorsqu'il la voit et, shakers à la main, il nous rejoint.
— Lola ! Ça faisait longtemps !
Ils se font une accolade chaleureuse par-dessus le comptoir, puis ma coloc' m'attire contre elle pour me présenter à son ami.
— Liam, je te présente Avalone, ma nouvelle colocataire.
Il m'offre un sourire éblouissant ainsi qu'une poignée de main, et tout en préparant ses cocktails, nous échangeons quelques politesses. Difficile de faire plus avec la musique aussi forte.
Assises sur les chaises hautes devant le bar, Liam dépose devant Lola et moi deux boissons « offertes par la maison ». Après des remerciements, nous trinquons et buvons ce délicieux nectar. Je suis incapable de dire à base de quoi il estfait, étant donné que je n'ai que peu d'expérience avec l'alcool, mais une chose est sûre, il est délicieux. Je n'avais jamais bu quelque chose d'aussi bon.
L'ambiance est tout ce que j'aime. Il n'y a que les rires, la danse et les chansons reprises en chœur. Une énergie festive circule dans le bar, n'épargnant personne. Les bagages émotionnels ont été laissés devant les portes insonorisées pour passer une soirée hors du temps. Ça trinque, ça se chamaille, ça se drague.
Lola et moi sommes prises dans la frénésie. Nous nous époumonons entre le chant et les rires, en partie grâce à Liam et ses blagues aussi nulles qu'hilarantes. J'essaie d'ignorer ses quelques œillades comme si de rien n'était, jusqu'à ce que ma nouvelle amie mette le sujet sur la table et tente de me pousser dans ses bras lorsqu'il a le dos tourné.
— Je ne suis pas là pour me mettre en couple. Je veux me concentrer sur mes études, je n'ai pas le temps d'avoir un garçon dans les pattes.
Lola me regarde, ahurie, tandis que je lève les yeux au ciel avec amusement.
—Mais c'est l'université! Tu dois t'amuser, ce sont nos dernières années avant le travail et les responsabilités ! C'estnotre ultime occasion de profiter avant la vie d'adulte !
Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'un brouhaha inexplicable se fait entendre sur la piste de danse. Des cris stridents résonnent dans le bar, les fêtards se regroupent et assistent à ce qui semble être une bagarre.
— C'est un Devil's Son ! lance un homme en levant sa bière.
D'autres le rejoignent dans son toast et ces abrutis acclament les bagarreurs.
Désespérée, je me retourne vers Lola, mais cette dernière passe en coup de vent devant moi et s'enfonce précipitamment dans la foule, inquiète pour son frère.
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The Devil's Sons [Sous contrat d'édition chez Plumes du Web]
RomanceJe pensais passer ma première année d'université de la façon la plus banale que ce soit, concentrée sur mes études, avec deux ou trois amis. Pas me retrouver liée aux activités d'un gang païen du Michigan. Encore moins me lier d'amitié avec ces bad...