Chapitre 3

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Les trois jours avant le commencement des cours sont passés à une vitesse incroyable. Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer. Je suis allée étudier mes cours à la bibliothèque et j'ai passé le reste de mon temps avec Lola. Je l'apprécie énormément. Jamais je n'aurais pensé tisser des liens aussi rapidement avec une personne, et sa présence dans cette nouvelle étape de ma vie est rassurante. Elle parle sans cesse. Elle est un peu folle, mais dans la limite du raisonnable. Enfin, c'est encore à déterminer. Ce n'est pas l'élève la plus studieuse qui existe, pourtant elle en a dans la tête, malgré son petit air « je passe mon temps à rire, les choses sérieuses, très peu pour moi». Et ce que j'aime par-dessus tout chez elle, c'est sa sincérité et sa spontanéité.

Ce matin, après avoir envoyé mon coussin sur ma coloc' pour qu'elle éteigne son réveil infernal et sorte de son lit, je me réveille de bonne humeur, prête à découvrir mes cours.

Nous quittons notre chambre en papotant et traversons le campus direction les amphithéâtres. Lola, en bonne copine, m'accompagne jusqu'à ma salle pour m'éviter de tourner en rond et de me perdre. Une fois devant la pièce, elle m'embrasse sur la joue et s'en va à son premier cours de la journée en bâillant sans la moindre retenue. Comme j'ai une quinzaine de minutes d'avance, je décide de me rendre à la cafétéria pour prendre une bonne dose de caféine. Je pénètre dans l'immense pièce et me dirige vers le comptoir où je commande un café XXL. Je saisis le gobelet, remercie la serveuse et rejoins la sortie en buvant une gorgée qui, bien évidemment, me brûle les papilles gustatives, les joues, le palais et la gorge. Je n'apprendrai décidément jamais de mes erreurs... Alors que je pensais que rien ne pouvait être pire que cette sensation, je manque de valdinguer lorsque quelqu'un me percute violemment. Une main me rattrape de justesse, mais le mal est déjà fait. Une vive douleur naît dans mon épaule, si puissante que j'ai l'impression de m'être pris un mur.

— Si j'ai l'épaule déboîtée, je porte plainte contre ta salle de musculation, abruti !

Les lèvres pincées, je lève les yeux vers le propriétaire de la main et rencontre Set, les sourcils froncés et le regardmenaçant. S'ajoute à ce combo effrayant un œil au beurre noir causé par son merveilleux ami quelques jours plus tôt.Pourtant, son visage change du tout au tout lorsqu'il me reconnaît, comme si être l'amie de sa sœur m'apportait desprivilèges.

— Avalone.
— Set.

À ses côtés se tient un énième Devil's Son, et...

— L'abruti en question, c'est Clarke, m'informe Set avec un sourire malicieux.

Et merde...

Je viens d'insulter celui qui a envoyé des hommes à l'hôpital à coups de poing et il n'est pas ravi de me revoir. L'œillade qu'il me lance est loin d'être chaleureuse, c'est même tout le contraire.

Est-il incapable de se détendre deux secondes ? Je n'ai quand même pas tué sa mère !

Je déglutis péniblement et me confronte au voile de noirceur dans son regard qui ne semble jamais vraiment le quitter. Comment parvient-il à vivre en ayant dans sa tête le souvenir du meurtre de ses parents ? Les entend-il hurler dans ses rêves, juste avant qu'ils ne perdent la vie ? Revoit-il leurs visages terrifiés, suppliants ? Quel genre de pensées sombres le maintiennent éveillé le soir ?

Cette curiosité malsaine m'emporte et me guide jusqu'à ma propre mère. Survivrait-elle à mon décès ou son âme serait-elle aussi abîmée que celle de Clarke ?

Le raclement de gorge de Set me ramène à la réalité. Je détourne aussitôt le regard de l'écorché pour me concentrer sur le frère de Lola.

The Devil's Sons [Sous contrat d'édition chez Plumes du Web]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant