ZIBI

2 0 0
                                    

Le serpent me regardait, pareil pour moi. Nous nous étions regardés un petit moment. Moi, je n'arrivais juste pas à se comprendre ou plutôt à croire. Jusqu'à ce que je sois distrait par une main qui s'était posée sur mon épaule.

Je me retourne, et je vois un monsieur que je n'avais jamais vu auparavant, il n'est clairement pas du village.

- Auriole ?

Le simple moment d'inattention que j'ai eue pour regarder qui derrière moi, le temps que je repose les yeux sur l'endroit où le serpent était, le serpent avait disparu.

- Comment tu vas ?

Je regarde la tombe de ma mère puis je le regarde à nouveau et je lui réponds.

- AURIOLE : Je vais bien. Qui es tu ?

- Oui, je suis désolé. Je m'appelle Zibi.

Zibi, bien-sûr ce nom me disait quelque chose, mais je n'arrivais pas à me le rappeler.

Il se présenta comme un oncle éloigné et qu'il était venu exprès du village voisin pour me voir et me présenter ses condoléances. Et il s'excusa d'être arrivé à la fin des obsèques.

Puis il posa le regard sur la tombe de ma mère et me dit sans pour autant me regarder :

- ZIBI : Viens, ce n'est pas bien de rester à côté de la tombe comme ça.

Bref, sur le moment, pour moi je venais juste de rencontrer mon seul oncle que je n'avais jamais vu et s'il avait pris la peine de venir il était forcément important pour mama. Mais aujourd'hui quand j'y pense, je crois simplement qu'à ce moment je voulais juste quelqu'un avec qui je pourrais faire mon deuil, pour ne pas être seule.

Il m'a tenue par la main et m'a conduit où il avait été organisé une petite collation, le chef s'était occupé de ça ! J'avais finalement compris pourquoi il y avait même eu des gens à ce deuil... Ils voulaient juste se remplir la pense et se saouler de vin de palme.

Il m'a demandé de chercher à manger qu'il fallait que je prenne des forces. Il était vrai que depuis le décès de mama je ne savais si j'avais même ne serait-ce bu un verre d'eau.

Peu de temps après, il se leva pour aller m'en chercher, il me ramenait un plat avec un peu de tout dedans.

- ZIBI : Tiens Auriole !

Lorsque j'ai eu la nourriture dans mes mains, j'ai pensé à maman et je me suis levée pour aller derrière.

- ZIBI : Tu vas où ?

- AURIOLE : Je vais au toilette, j'ai envie de me mettre à l'aise.

- ZIBI : Et tu pars seulement avec ta nourriture ? Tu peux...

À cause de mon regard sur lui, il s'arrêta net et envoya dans sa bouche le verre de matango qu'il consommait et fit comme s'il ne m'avait même jamais demandé où j'allais.

J'arrive derrière la maison et j'entre dans la brousse. Arrivé sur les lieux de l'arbre, je ne sais pas si cela était bien ou pas, mais la jeune pousse d'arbre était déjà tout un arbre cet arbre était comme un serpent qui levait sa tête avec bien sûr... Son étrange couleur sombre. Je vis le creux et j'y versai toute ma nourriture avant de retourner avec les autres.

J'étais venue m’asseoir de nouveau près de lui et bien évidemment il avait constaté que je n'avais plus mon plat et il me dit :

- ZIBI : Je me disais bien qu'où tu partais derrière avec la nourriture là, c'était pour aller verser, mais comment est ce que tu veux vivre sans manger. Est-ce que Christelle, ta mère voudrait que tu ne manges plus ?

J'étais restée tranquille un court moment et c'est mon estomac qui lui avait répondu. Et puis il se mit à rire aux éclats.

- ZIBI : Hahahaha ! Attends je vais encore aller te servir.

Quelques minutes plus tard il était de retour avec un autre plat avec une même composition.

- ZIBI : Prends, et cette fois, verse ça plutôt dans ton estomac qui parle là.

Après ça, il a pris son verre et est parti rester avec d'autres de ses connaissances du village, m'avait-il. Puis quand il fut parti la chaîne autour de mes reins s'est mise à légèrement me serrer lorsque j'étais sur le point de manger. Rien d'alarmant alors je simplifiais et j'avais mangé jusqu’à terminer le plat. La chaîne n'avait tout de même pas cesser pour autant de me serrer. Je me disais même qu'elle voulait juste me montrer qu'elle est présente.

Cinq minutes plus tard je ressentis une envie de vomir directement je suis allée derrière pour le faire et j'avais absolument tout rejeté. Et j'étais tranquillement reparti cette fois me servir moi-même, car cela m'avait à nouveau creusé le ventre.

La collation s'achevait, le soleil s'était déjà couché et la nourriture aussi se faisait déjà rare donc mis à part les soûlards tout le monde rentraient déjà.

Cet oncle avait alors décidé de passer quelques jours avec moi. Comme je le disais, la nourriture était finie il y avait plusieurs heures, mais le vin même quand ça finissait quelqu'un en ramenait un autre bidon. Ce jour des obsèques de ma mère, c'était la première fois qu'il y avait autant de personnes chez nous. Il n'y en avait jamais eu plus de trois, du moins pour ce que j'en savais.

Après avoir parlé à mon oncle où il m'avait dit qu'il comptait rester un peu, je suis allée dans la chambre de ma mère me coucher. J'étais très loin dans mes pensées quand quelqu'un frappa à la porte. C'était ZIBI.

- ZIBI : Auriole ? Est-ce que ça va ? Tu dors ?

- AURIOLE : Je ne dors pas tonton, je suis seulement couchée.

Au fait, depuis tout à l'heure, moi j'étais moins triste.

- ZIBI : D'accord, je voulais te dire que je vais rester quelques jours avec toi.

- AURIOLE : Okay tonton, ça me fait plaisir. Mais tu ne l'as déjà dit tout à l'heure quand je t'ai dit que je venais déjà me coucher.

- ZIBI : Ah bon hein ?! Ça, c'est alors ce qu'on appelle le retour du vin. J'avais carrément oublié.

Il se mit à rire de ça, et puis il sortit pour certainement continuer à boire avec ses connaissances.

C'est vrai que j'étais une petite fille, il était quand même impossible que je reste toute seule, du coup il devait se dire, quand tant que mon oncle il se devait de faire ça pour moi.

Mais ce que j'ignorais, c'est que lui là, il n'était pas là pour mon bien, mais il était là pour finir aussi avec moi.

UN SERPENT POUR MÈRE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant