VII. La malédiction d'Aphrodite

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Le lendemain, dans l'après-midi, alors que je "travaillais" dans mon bureau, c'est-à-dire boire du coca light, j'aperçus sa tête passer la porte. Un sourire fit son chemin sur mon visage de le voir et je l'invitai à s'asseoir.

-Nico, te revoilà ! Prêt pour cette nouvelle séance ?

-Oui, on va dire ça. On parle de quoi aujourd'hui ?

-C'est à toi de me le dire, tu as besoin de parler de quoi ?

-Je ne veux pas parler d'hier, ça, c'est sûr.

-Très bien, nous n'en parlerons pas. Il y a un autre sujet qui te tient à cœur ?

-J'ai l'impression que le camp entier me déteste, que je n'ai pas ma place ici.

Mon cœur se serra pour lui. Les jeunes peuvent être si cruel, comment peut-on détester une personne comme lui ? Si seulement ils prenaient la peine de le connaitre, de le voir comme je le vois... Mais je devais rester neutre si je voulais l'aider et il ne voudrait certainement pas de ma pitié.

-Qu'est-ce qui te fait te sentir comme ça ?

-On m'évite, on ne me parle que quand c'est nécessaire, on parle sur mon dos, ect...

-Tu as essayé de faire un pas vers eux ?

-Bien-sûr que oui ! Will m'a chargé d'instruire au combat tous les nouveaux de cette année mais, au bout de 10 minutes, ils sont tous partis en pleurant.

-Tu as fait quelque chose de particulier qui aurait pu les effrayer ?

Je n'aimais pas cette question mais je me voulais être neutre. C'est le seul moyen pour faire avancer la situation.

-Non ! Je leur ai juste montré comment désarmer quelqu'un.

-Les petits nouveaux sont facilement impressionnables. Tu es comme un vétéran, pour eux, un ancien.

-Ils sont devenus comme les autres. Ils ont eux-aussi commencé à m'éviter.

-Les ados et les enfants peuvent être très méchants par effet de groupe ou tout simplement quand quelqu'un n'entre pas complètement dans les codes...

-Vous savez ce qu'ils ont commencé à dire à mon sujet ?

-Non, je n'écoute pas les ragots entre demi-dieux.

-Ils pensent que je vais être votre successeur quand vous partirez. Ils me comparent sans arrêt à vous, sans vouloir vous vexer.

-Trop tard, je suis extrêmement vexé ! Je plaisante, bien sûr. Ces petits demi-dieux pensent vraiment qu'ils se débarrasseront un jour de moi ?

-Et ils pensent que je vais vous succéder, comme si j'allais les supporter, enfin, si ça n'arrive pas.

Je préférai ignorer son sous-entendu, cette histoire me faisait froid dans le dos. Je préférai garder une discussion plus légère, ça faisait du bien après tout ça.

-Ils sont drôles quand même, ces demi-dieux, avec tous leurs espoirs étranges.

-Sincèrement, vous pensez quoi de moi ? Qu'est-ce qui pourrait les faire fuir à chaque fois ?

-Honnêtement, je n'en sais rien... Tu es un adolescent comme les autres et tu peux te montrer sympa. Un peu effrayant et distant aussi.

-Je suis si effrayant ? C'est pas comme si l'herbe noircissait à mon passage ! Enfin, si, du coup.

-Un peu mais ça va encore.

-Je ne me sens pas à ma place au camp. J'ai juste l'impression d'être trop vieux pour les comprendre mais trop jeune pour qu'ils me prêtent attention.

Secret story of the gossip lords (Pdv Dionysos)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant