V. Un nouveau locataire

30 5 0
                                    

Je m'ennuie. C'est la pensée qui me traversait l'esprit depuis bien une heure à présent. Et devinez quoi ? J'ai rien à boire pour oublier que je m'ennuie ! Chiron n'est même pas là pour une belotte. Il se plaint de moi mais ça fait trois jours que je le vois fricoter avec les campeurs. De quoi ils parlent, même ? Chaque fois que je lui pose la question, il me regarde avec cet air moqueur que j'aimerais lui faire bouffer dans son sommeil. À la place je pourrais profiter de ma porte, ma belle porte. Mais elle ne répond pas quand on lui parle, elle est mal polie et puis elle me rappelle un certain campeur à qui je ne dois pas penser. Je soupirai longuement avant de me lever. Un petit tour en forêt ne me ferait pas de mal après tout. J'ouvris délicatement ma superbe porte quand je fus alerté par les cris des campeurs. J'effectuai un repli stratégique afin de ne pas être mêlé et laisser toute la responsabilité à Chiron mais une odeur de brûlé me chatouilla les narines. Ça sentait pas bon, dans les deux sens du terme. Je rouvris la porte pour cette fois-ci apercevoir que le feu venait du bungalow d'Hadès. Oh non, qu'est-ce qu'il a encore foutu, lui ! Je marchai d'un pas nonchalant vers le lieu du crime pour évaluer les dégâts. Une foule de demi-dieux étaient déjà rassemblée devant, tenant des seaux d'eau et les versant sur le feu. Ils n'ont jamais eu de cours sur les incendies ou quoi ?? On ne jette jamais de l'eau si on ne connaît pas l'origine des flammes ! Voyant que le feu n'empirait pas avec le monoxyde de dihydrogène, je me détendis, me disant que peut-être ces petits êtres troublant mon ennui profond arrivaient à gérer la situation. Je m'approchai du bungalow afin de superviser quand soudain une sorte de boule noire apparut sur la pelouse. Bien vite, je reconnus Nico recroquevillé par terre, toussant à plein poumons. S'il tousse, c'est qu'il respire. J'accourus vers lui afin de vérifier son état mais me stoppai net devant le regard noir qu'il m'adressa. Bien vite, la colère laissa place à la surprise. Je m'agenouillai alors à ses côtés.

-Tu vas bien ? Demandai-je, ma voix trahissant malgré moi mon inquiétude.

-Aussi bien qu'on puisse aller après avoir échappé à un incendie...

-Tu es blessé ?

-Non, heureusement. Mais, attendez, vous vous inquiétez vraiment pour moi ? C'est à vous qu'on devrait demander si vous allez bien !

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas.

-Comment ça ? Ce n'est pas moi qui vient de sortir d'un bungalow en flamme !

-Avec mon expérience dans le domaine, je peux dire que c'était juste en dessous des champs du châtiment.

-C'est censé être une bonne nouvelle..?

-Techniquement non mais cela veut dire que ce n'était pas si grave. En plus, je me suis vite "téléporté" à l'extérieur donc j'ai eu peu de dégâts physiques.

-"Peu" ? Tu as besoin qu'on t'emmène à l'infirmerie ?

-Non, comme je l'ai dit, j'ai connu pire. On ne va pas m'emmener à l'infirmerie pour de la toux et quelques égratignures... et quelques problèmes d'ombres

Il murmura la dernière partie de sorte que je n'étais pas sûr d'avoir bien compris. Je décidai de laisser tomber, il ne m'en dira pas plus de toute façon.

-Si tu le dis, mais faudra quand même faire attention. En attendant, il faut trouver une solution pour ton bungalow.

-Je peux dormir à la belle étoile, la forêt n'est pas aussi dangereuse qu'il n'y paraît vous savez.

-Hors de question, il y a trop de monstres. Et puis s'il pleut, s'il fait froid ?

-Ce n'est pas si grave... En plus, qui voudrait m'héberger dans son bungalow ?

-Nous te trouverons une place à la Grande Maison, il y a plusieurs chambres de libre.

-Vous n'êtes pas sérieux, je ne peux pas dormir là-bas !

Secret story of the gossip lords (Pdv Dionysos)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant