Apprends-moi à t'aimer ! [Pause]

Chapitre 10 : le voisin

Un deuxième frisson me parcourt. Tout à coup, j'ai la certitude que je ne vais pas rentrer tranquillement chez moi.

La présence de mon voisin est comme une éclipse qui vient balayer mes pensées joyeuses. Tout mon corps me dit que cet homme n'est pas net. Je sens vraiment qu'il y a des esprits mauvais derrière cette personne.

J'ai ces 2 versets qui me viennent en tête :
"Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes." (Éphésiens 6:12)

"Tu marches contre moi avec l'épée, la lance et le javelot; et moi, je marche contre toi au nom de l'Eternel des armées, du Dieu de l'armée d'Israël, que tu as insultée." (1 Samuel 17:45 )

Là, je suis carrément prévenue pour la suite…

Je m'écarte rapidement pour le laisser entrer dans l'immeuble avant moi. Le Saint-Esprit me pousse à ne pas entrer dans le hall en même temps que lui. Car une fois les portes fermées, qui sait ce qui pourrait se passer. Personne ne pourrait me venir en aide.

Je m'écarte donc de lui pour le laisser passer mais il ne bouge pas. Il continue à me fixer avec une lueur inquiétante au fond des yeux.

"Bonsoir ?", dis-je pour faire bonne figure. Mais ce dernier ne me répond pas.

Bon, il est temps de partir d'ici, non ? Je fais mine de m'en aller mais, lui qui était immobile jusqu'à présent, se met à bloquer mon chemin. Surprise, je le contourne rapidement mais il me saisit violemment le bras.

"Où penses-tu aller, hein ?" Me demande-t-il en me rapprochant de lui. Je peux sentir son haleine alcoolisée remonter jusqu'à mon nez.

"Monsieur, vous me faites mal ! Lâchez-moi tout de suite ", dis-je fermement. Pas question que je baisse les yeux alors que j'ai le Saint-Esprit à mes côtés.

"Tu penses que tu es en position de demander quoi que ce soit ?" Me dit-il en serrant encore plus fort sa main autour de son poignet. "Tu es seule. Tu ne vas pas t'en tirer comme ça".

Je regarde rapidement à gauche et je ne vois personne. Nous sommes bel et bien seuls sur ce trottoir désert. Et je suis carrément à sa merci ! 

Mais alors que mon regard se redirige à nouveau vers lui, je sens le revers de sa main heurter mon visage.

Il vient de me gifler.

Mes mains laissent tomber mon sac à cause du choc et mes courses s'éparpillent sur le sol dans un grand fracas. Je pose ma main, choquée, sur ma joue brûlante.

Le sourire sadique de mon voisin réapparaît comme satisfait de ma réaction.

"Tu fais moins la maligne, maintenant" dit-il avant de lever à nouveau la main, pour me gifler.

J'aurais voulu me défendre et le repousser mais les calculs étaient vite faits : il est beaucoup plus fort que moi physiquement ! Je n'arrive même pas à dégager sa main de mon poignet.

Alors, je me crispe par réflexe en implorant l'aide du Seigneur. C'est les yeux fermés que j'attends d'être secouée par le choc.

Mais rien ne vient.

En fait… Je ne sens même plus la main de mon agresseur sur moi ! Et lorsque je regarde devant moi, il a totalement disparu.

À la place, j'aperçois le dos d'Ethan qui regarde d'un air menaçant mon voisin qui est sur le sol.