Nate

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Je m'allonge sur mon lit quand mon téléphone vibre. Je me redresse et l'attrape, ouvre le message et écarquille les yeux face à ce que je vois. 

De Alya : Bonsoir, je sais que ce message risque de vous surprendre, et je vous avoue que je l'ai envoyé un peu sans réfléchir, mais je sais que je ne regretterais pas. Est-ce qu'on peut se voir ? 

Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi elle veut me voir ? Je ne comprends pas. 

De Nate à Alya : Bonsoir Alya, je t'avoue que je suis surpris par ton message, mais oui, on peut se voir. J'espère qu'il n'y a rien de grave. 

Je ne sais pas à quoi m'attendre mais j'espère simplement qu'il ne lui ai arrivée. 

De Alya à Nate : Non, ne vous inquiétez pas. On peut se retrouver au parc à côté de chez moi dans quinze minutes ? Vous voyez où il est ? 

Je me souviens vaguement avoir aperçu un parc la dernière fois quand je l'ai ramenée chez elle. 

De Nate à Alya : Oui je vois. Parfait, ça me convient, à toute à l'heure. 

Je me relève, m'habille d'un jean et un t-shirt noir, puis je récupère une veste. Je pars dans la salle de bain me mettre du parfum et m'arrête dans mon geste. Pourquoi je suis entrain de mettre du parfum ? Je me comporte comme si j'allais à un rendez-vous, hors, ce n'est pas le cas. Il est vingt deux heures et je m'apprête à retrouver mon élève dans un parc. Dis comme ça, on croirait un psychopathe. Je prends mes clés de voiture, les clés de l'appartement et sors en refermant derrière moi. Je monte dans la voiture et le stresse commence à m'envahir. Je ne sais absolument pas à quoi m'attendre et ça me perturbe. 

J'arrive au parc et me gare en face, sur une petite place de parking. Je sors et rentre dans le parc puis m'assois sur un banc en l'attendant. Elle ne tarde pas à arriver et je tourne ma tête. Je ne peux pas m'empêcher de la trouver magnifique. Elle est pourtant habillée simplement, un jean avec un pull gris. Ses cheveux sont relâchés et bordel, qu'est-ce que j'aimerais plonger ma main dedans en l'embrassant. Elle s'approche de moi et s'assois sur le banc à mes côtés.

-Merci d'avoir accepté de me voir, me dit-elle.

-Pas de soucis. Mais je peux savoir ce qu'on fait ici à cette heure-ci ? 

Elle lâche un soupir et tourne sa tête vers moi. Ses yeux sont maquillés légèrement, comme à son habitude, juste un peu de fard à paupière discret et une touche de mascara sur ses cils. 

-Je n'y arrive pas Nate, lâche t-elle

Elle m'a encore appelé par mon prénom. Putain. 

-Tu n'arrives pas à quoi Alya ? 

-A faire semblant que vous ne m'attirez pas. C'est horrible. 

-Alya... 

Je veux pas l'empêcher de continuer à parler, elle ne peut pas, il ne faut pas qu'on se livre à l'autre comme ça, même si j'ai été le premier à lui dire que j'avais envie de l'embrasser, il ne faut pas recommencer ça. Parce que si ça recommence, cette fois, je ne suis pas sûr d'arriver à ne pas dépasser la limite. 

-Non, je sais. Je sais qu'on ne devrait pas avoir cette discussion compte tenu de nos statuts respectifs. Mais il faut qu'on mette les choses à plat. On ne peut continuer à tourner autour du pot comme ça. Je sais que vous risquez plus de choses que moi si quelqu'un venait à savoir qu'on se plait mutuellement, et encore plus si l'un d'entre nous franchis la limite. Mais comment on peut arriver à résister alors qu'on se côtois pratiquement tout les jours ? 

Là, elle marque un point. Je ne sais pas comment on va arriver à passer l'année dans ces conditions. 

Elle souffle et pose sa tête sur mon épaule. Je passe mon bras autour d'elle et dépose un baiser sur sa tête. Ca non plus, je n'ai pas le droit de le faire. Mais c'est moins pire que si je l'embrassais. 

-Dites le moi, reprend elle dans un souffle. 

-Te dire quoi ? Lui répond je, ne comprenant pas ce qu'elle veut dire. 

Elle relève sa tête et me regarde. 

-Dites moi que je vous plais. S'il vous plait, dites le moi. 

Elle me supplie pratiquement et à ce moment précis, j'ai l'impression que si je ne lui dis rien, ça la blessera. Mais je ne comprends pas pourquoi elle veut que je le lui dise, elle le sait.

-Pourquoi ? 

-Parce que j'ai besoin de vous l'entendre dire. S'il vous plait. 

Je passe ma main sur son visage, caressant sa joue de mon pouce et elle ferme les yeux à mon contact. 

-Tu me plais Alya. Bordel tu ne peux pas savoir à quel point tu me plais, soufflé je. 

Elle réouvre les yeux et son sourire vient illuminer son visage. Elle est tellement belle. 

-Embrassez moi. 

Elle vient vraiment de me dire ça ? Ses yeux ont l'air de me supplier, sa bouche m'appelle, mais je ne peux pas. Je dois résister. 

-Je ne peux pas Alya. Je suis désolé. J'en ai terriblement envie, mais je ne peux pas. 

Elle s'approche un peu plus de moi et j'ai l'impression que c'est elle qui va finir par m'embrasser. Mais non, elle pose son front contre le mien, nos nez se touchent, mais pas nos lèvres. 

-S'il vous plait. Juste une fois, murmure t-elle. 

Bordel. Je dois vraiment faire preuve d'une grande concentration pour résister à sa demande. Je continue de caresser sa joue et passe ma main dans ses cheveux. 

-Je suis désolé. Je ne peux pas, répété je.

Elle soupire, déçue, et je le suis aussi. Mais c'est comme ça. 

-D'accord. Je comprends. 

Puis elle se lève, m'adresse un dernier sourire et tourne les talons. 

-Au revoir Nate. 

-Au revoir Alya. 

Et elle s'en va. 

Je reste un moment sur ce banc, à réfléchir à cette foutue situation, cherchant une solution, mais je n'en trouve pas. Je ne peux pas être avec elle tant que je serais son prof, c'est comme ça. Je ne peux pas me permettre de démissionner pour être avec elle parce que je ne sais même pas si ça marcherait entre nous. Et avoir une relation secrète n'est clairement pas la meilleure des idées. 

Pourtant je la veux. Bordel, je la veux plus que tout. Tout m'attire chez elle. Sa voix, son sourire, sa bouche, son rire. Sa manière de froncer les sourcils quand elle ne comprend pas un exercice de maths, sa manière de se déhancher en boite. 

Je ne sais pas combien de temps je vais arriver à résister à cette attirance, mais si je ne me voile pas la face, je sais que je ne tiendrais pas jusqu'à la fin de l'année. 

My teacherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant