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- Hé, Noah ! J'ai préparé une omelette. Tu viens ?

J'entends la voix de Seven au loin. Pourquoi il crie aussi fort ? J'ai l'impression qu'une voiture m'était passé dessus.
Quand je parle de voiture, les souvenirs me viennent petit à petit.
Oh, merde ! Je me rends compte à présent de la gravité de ma bêtise. J'ai vraiment forcé les choses hier.

Je me lève pour me chercher un verre d'eau dans la cuisine quand j'ai failli me retrouver par terre à cause d'une  vertige si je n'ai pas eu le réflexe de m'appuyer au mur.

- Noah ! Tout va bien ?

- Oui.

Seven est tout de même venu voir.

- Qu'est-ce qu'il y a mec ? Une gueule de bois, il me semble ? Me demande-t-il en pointant du doigt les bouteilles vides de whisky.

- Oui. Un verre d'eau je te prie.

Il me l'apporte l'instant d'après que j'avale d'un trait.

- Sérieusement, frère ?  Une gueule de bois en milieu de semaine. Il y a eu un souci avec ta cavalière de la soirée ?

- Non, ça n'a rien à voir avec elle. J'ai voulu retourner à la soirée quand j'ai rencontré un Accident de la Voie Publique, une véritable collision. J'ai dû apporter mon aide en effectuant les gestes de premier secours et attendre l'arrivée de l'ambulance. Une petite fille à peu près l'âge de ma sœur souffrait beaucoup, elle avait la jambe fracturée.

- Tu as donc consommé une quantité excessive d'alcool à cause de cela ?

- J'avais besoin de dormir un peu mais il n'y avait que cette image qui me revenait.

- Tu n'as peut-être pas encore prêté serment pour sauver des vies mais ça viendra. Hier soir n'a été que le début. Je comprends que cette petite fille te rappelle ta sœur mais il ne fallait surtout pas te noyer dans l'alcool mon ami. Tu souhaites te spécialiser en chirurgie, que feras-tu donc après chaque intervention chirurgicale ?  Te noyer davantage dans l'alcool ? Tu dois pouvoir surmonter tout ça. Pendant que j'y pense, tu as assisté à plusieurs interventions déjà, non ?

Sacré sermon ! Il n'y a que lui qui me dit toujours ce qu'il pense sans détour. Je ne lui réponds pas.

- C'est bien ce que je croyais. Laisse moi vérifier tes signes vitaux.

Il s'exécute.

- Cela ne me paraît pas trop grave mais il va falloir te reposer et t'hydrater toutes les heures. Ordre de ton médecin! Je vais te fair une tisane au gimgembre. Cela te sera d'une grande aide, ajoute-t-il.

Pas de fac pour moi aujourd'hui. J'ai une forte migraine. Une confusion visuelle. Des vertiges. Je ne veux pas être vu par les autres dans cet état. J'aurais volontiers pris une aspirine mais je préfère m'en passer pour cette fois.

- J'y vais. Je te ferai livrer un plat nutritif dans la journée.

- Merci frère.

* *

Je me suis senti mieux dans l'après-midi. Je révise les cours d'hier quand j'entends frapper à la porte. Je pars ouvrir.

- Bonsoir. Il y a un courrier pour Noah Miller. Puis-je le voir ?

- C'est moi.

- Veuillez signer ici je vous prie.

J'exécute. Une fois le livreur parti, je vérifie ce que c'est. Un smoking et une paire de chaussures. Était-ce ma mère ? J'en doute. Il y a une carte. Je l'ouvre rapidement.

<< Fiston, le smoking te plaît ? Pour la paire de chaussures, s'il est trop grand, je ferai le nécessaire plus tard. Je t'attends samedi après-midi pour un extraordinaire week-end à New York. Je viens d'acheter un hôpital à ton nom. L'inauguration est pour dimanche prochain. J'enverrai mon jet privé te chercher. Prépare-toi donc en conséquence. >>

Jefferson Miller.

Je dois me rendre à New York ce week-end juste parce-qu'il le souhaite. Décidément mon père ne souhaite pas me lâcher. Cet homme ne changera jamais. Je vais me préparer. Il est l'heure pour moi d'aller à l'hôpital. Je décide de marcher. Je n'ai pas la tête à conduire. J'en ai profité pour rendre visite d'abord à la petite fille de l'accident. Elle dors quand je suis passé. Son intervention chirurgicale à la jambe a été une réussite d'après l'infirmière à l'accueil à qui je me suis adressé.
Je me tiens à la porte de sa chambre d'hôpital quand une femme est venue à ma rencontre.

- Je savais que vous viendriez. Ma fille n'arrête pas de murmurer votre nom et aux infos j'ai vu la vidéo. Merci pour tout.

- Je n'ai rien fait du tout. Votre fille est très courageuse.

- Elle va être heureuse de savoir que vous étiez venue la rendre visite.

- J'aurais volontiers attendu qu'elle se réveille mais je dois partir. Bon rétablissement à votre fille et surtout beaucoup de courage à vous!

- Merci bien.

* *

Il est 23h. Je reviens de mon stage quand je reçois un appel téléphonique de ma tante. Je décroche.

- Tante Abby !

- Mon chéri, tu vas bien ? J'ai vu la vidéo de l'accident aux infos. Sacré travail ! Je suis très fier de toi. Ta mère aurait été fière également.

Ils croient tous que ma mère est morte. Je sais toute la vérité mais je ne peux surtout rien dire à ma tante.

- Ce n'est pas grand-chose. C'est mon quotidien.

- Je t'invite à dîner à la maison dimanche prochain. Je n'accepte pas d'excuses.

- Je ne pourrai pas venir.

- Oh que oui ! Tu peux. Ça fait si longtemps qu'on a pas dîné ensemble.

Une idée me vient à l'instant.

- Par contre, j'ai moi-même une proposition à te faire.

- De quoi s'agit-il ?

- Nous irons dîner dimanche prochain mais ce sera à New York.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Entre Atlanta et New York, il y a seize heures de route. Je ne vais quand même pas faire tout ce trajet pour un simple dîner. Il y a plein de bons restaurants ici.

- Écoute-moi. Dimanche prochain ce sera l'inauguration d'un nouveau hôpital acheté par mon père à mon nom, j'aimerais qu'on y aille tous. Son avion viendra nous chercher.

- Il n'en pas question que j'y aille. Tu sais bien que je suis en froid avec ton père après tout ce qu'il a fait.

- Laisse au moins Emy m'accompagner.

- D'accord. Si Emy doit se rendre à New York, j'y vois moi aussi.

- Je m'en réjouis. On part samedi dans l'après-midi. Préparez-vous !

ÉchecsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant