Je viens de payer les frais médicaux de Miss Brown pour ensuite signer une décharge pour sa sortie de l'hôpital. Ça fait presque quarante-huit heures depuis qu'elle y est. Elle n'a pas voulu déménager dans une maison de santé. J'ai dû faire réparer la fenêtre de sa chambre que j'ai défoncé plus tôt afin que tout soit parfait pour son retour chez elle. J'ai embauché une ménagère et une aide-soignante par la même occasion qui l'assisteront chez elle de peur qu'elle fasse une chute en absence de gens pour lui venir en aide. Et tout ça grâce à l'infirmière Torres qui m'a apporté de l'aide et en retour j'ai assouvi son désir sexuel. Rien n'est gratos en ce bas monde, je vous le dis carrément. D'ailleurs, je suis habitué au fait qu'on me prépare tout. Chassez le naturel, il revient au galop !
Une fois Miss Brown installée chez elle, je fais mes bagages très rapidement. J'ai assez traîné à Savannah. Il est l'heure pour moi de rentrer à la maison.
- Je vais rentrer.
- Mange quelque chose avant de partir.
- Je n'ai pas faim pour l'instant. Je m'achèterai peut-être de quoi manger en cours de route.
- Thierry. Mon fils s'appelle Thierry Brown. La dernière fois que je l'ai vu, il avait dix ans. Il était dans un parc avec sa mère adoptive jouant sur un toboggan. Il paraissait heureux. J'ai pris la fuite en larmes l'instant d'après. Certes, j'étais soulagée qu'il soit heureux car même avec un petit boulot je n'aurais pas pu lui offrir cette vie de luxe que ses parents adoptifs lui ont donné mais ça m'a fait mal de le savoir loin de moi.
Je sais que je suis prête à le voir à présent. Je te confie la tâche de le retrouver. Dis-lui que j'aimerais le rencontrer en face. J'aimerais tellement le serrer dans mes bras ! Tu le feras, n'est-ce pas ?- Bien sûr. Je vais m'en occuper.
- Merci pour tout. J'étais heureuse de te voir. Prends bien soin de toi fiston !
- Je suis en parfaite santé. C'est à toi de te soigner ! Laisse l'aide-soignante s'occuper de toi je te prie, fais le pour moi. Je te téléphonerai afin de prendre de tes nouvelles.
- Tu es certainement en bonne santé physique mais mentalement tu es brisé. Tu dois impérativement chercher à te soigner mon grand avant que ta douleur ne te ronge complètement.
Oui, je suis mentalement brisé. Elle a vu juste. Cette vérité me donne envie de fuir. Je l'embrasse avant de quitter les lieux.
* *
- Noah !
- Je suis là, mon pote, crié-je depuis ma chambre.
- Quand es-tu rentré ?
- Hier soir vers 20h. Ta belle-soeur, elle va bien ?
- Ouais. Elle a eu un accouchement prématuré. Elle a failli nous quitter mais heureusement ça va. Mon frère est en mission, il ne va pas rentrer avant deux semaines, la mère de ma belle-soeur ne pourra pas venir non plus car il y a une grande tempête dans son pays et donc il ne reste plus que moi pour lui apporter mon soutien. Je vais passer la voir de temps en temps et même dormir chez elle après sa sortie de l'hôpital.
- Je comprends. Si je peux aider, surtout n'hésite pas, mec. Tu es un oncle à présent cela veut dire que tu as des responsabilités envers ta nièce, n'est-ce pas oncle Seven ? Dis-je avec hilarité.
- Oncle Seven, ça fait vieux mon ami. Je n'accepterai pas ce titre, crois-moi.
- Oh! Si, tu vas l'accepter.
- Alors on laisse les cours et son stage pour prendre du bon temps ? Me dit-il.
- Pas du tout. J'ai un proche malade. J'ai dû m'absenter.
- Un proche malade ? Tu as de la famille à Atlanta à part ta tante ?
- Non, pas à Atlanta. À Savannah. Mon ancienne nounou. Je la considère comme ma mère adoptive. Et la fac, tu y étais ? Dis-je pour changer de sujet.
- Oui. Les profs, les membres de l'administration et les étudiants ont demandé après toi.
- Le contraire m'aurait étonné. Je dois me rendre tôt aujourd'hui afin de donner mon motif d'absence au décanat. On y va ?
- Bien sûr. Je prends mon sac.
Je laisse Seven conduire. Je me suis profondément endormi hier soir. Cette bonne nuit de sommeil m'a été bénéfique car à Savannah j'ai dormi très peu. J'ai remarqué ce matin le bazar que j'ai laissé. Ma lampe de chevet abîmée. Je dois songer à commander une autre au cours de la journée.
- Je compte préparer à la maison un dîner pour ma chérie ce week-end. J'aimerais que vous nous rejoignez, Hailey et toi. Il y aura de la nourriture pour quatre.
- Je ne vois plus Hailey. Je ne pourrai pas vous rejoindre car j'ai autre chose de prévu. Vous pourrez dîner tranquille en amoureux. Je vous laisserai le champ libre.
- Qu'est-ce qui s'est passé avec elle ?
- Elle veut un mec stable alors que l'instabilité fait partie intégrante de ma vie.
- Je vois.
- Ça ne t'arrive pas de me demander à te rejoindre habituellement. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je vais demander Naéma en mariage.
- Tu vas quoi ? Tu es sûr que ça va, mec ? De toute évidence, c'est ta vie tu en fais ce que tu veux.
- Si tu as un truc à me dire, dis-le moi.
- Je ne suis pas un grand fan du mariage, c'est tout ce que je peux te dire.
- Tes parents se sont mariés pourtant.
- Et alors ? Je ne vais pas suivre leur voie, moi.
- J'aime Naéma et j'ai toujours songé à l'épouser un jour. Je le fais plus tôt parce que son visa d'études va expirer bientôt et je ne souhaite aucunement qu'elle retourne dans son pays.
- Seven, tu t'entends parler ? Après trois années en colocation avec toi, suis-je toujours un inconnu pour toi ? Si c'est d'un visa qu'il s'agit, je vais tout gérer. Laisse-moi quelques jours. Tu n'as pas à t'inquiéter.
Je vérifie mon téléphone. J'active ma connexion internet. J'ai des appels manqués de tante Abby via WhatsApp et cinq messages non lus. Je m'inquiète. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? J'ai un mauvais pressentiment. Emy et elle devaient déjà rentrer de New York. Est-ce que ma sœur aurait eu une crise d'asthme à nouveau ? Je vais tout de suite savoir ce qu'il en est.
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Échecs
General FictionSur l'échiquier de la vie de Noah Miller s'affrontent deux adversaires : Son père et sa mère. L'un aux États-unis et l'autre en Angleterre. Placer la partie adverse en situation d'échec et mat est leur but à tous les deux. Quoi qu'il puisse faire, N...