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- Emy parle-moi je te prie. Parle-moi mon bébé. Dis quelque chose je t'en supplie.

- Laisse-moi m'en occuper tante Abby ! Elle est en détresse respiratoire. Cherchez moi son inhalateur.

Vite fait, j'introduis le petit dispositif dans sa bouche. Elle a une quinte de toux l'instant d'après.

- J'ai... j'ai... mal, parvient-elle à articuler.

- Je le sais Emy. Calme-toi !

- Essaie encore, Noah.

J'essaie mais en vain. Sa gêne respiratoire s'aggrave. Elle se tient la poitrine. Elle souffre. Je me sens impuissant. Je déteste la voir dans un état pareil.

- L'inhalateur ne lui apporte pas de soulagement. Il nous faut vite l'emmener à l'hôpital.

- J'ai déjà appelé les secours. Ils arrivent, dit Martin.

- Elle ne va pas pouvoir tenir longtemps. Henry, avancez la voiture.

Je porte ma sœur jusqu'à l'entrée. Elle est à moitié consciente. On rencontre l'ambulance en chemin. On installe Emy sur le brancard. J'ai vraiment peur de la perdre. La vie est si injuste ! Cette maladie est son plus grand cauchemar. Une fois à l'hôpital, elle est emmenée aux urgences.

- De quoi il en est ? Demande un médecin aux ambulanciers.

- Petite fille de huit ans asthmatique. Détresse respiratoire depuis bientôt 15 minutes. Oppression dans la poitrine, quinte de toux, m'empressé-je de répondre.

- Merci. Notre équipe va bien s'occuper d'elle.

- Je suis un étudiant en médecine. Je peux aider.

- Il est difficile d'aider quand on est lié émotionnellement au patient. Je vous arrive. Prenez place dans la salle d'attente.

- Dr Carter, c'est mon fils. Laissez-le vous assister, dit mon père.

- C'est entendu M. Miller. Votre fils peut me suivre.

Je me sens tellement coupable ! Je n'aurais pas dû demander qu'elle vienne jusqu'ici. La santé de ma sœur est fragile. Elle est asthmatique. C'est la raison pour laquelle je l'ai interdite la plongée en piscine avant le dîner. Elle a des interdictions à respecter.

Tout ça à cause de cette Meghan Madison, la vermine que va épouser mon père. Il aurait fallu qu'elle dise à Emily qu'elle deviendra sa mère et celle-ci s'est levée furieusement de la table en sanglots après avoir crié : "Ma mère est morte et vous ne serez jamais en mesure de la remplacer dans ma vie. Je ne veux plus vous voir."

Je suis ensuite parti à sa recherche. Elle s'était réfugiée dans le grenier. Elle était en larmes. Je lui rassura que tout va bien se passer. Et l'instant d'après, elle fait une crise d'asthme.

Aux urgences, le staff médical se démène pour stabiliser l'état d'Emily. Je fais de mon mieux pour apporter mon aide. L'instant d'après, elle se porte mieux.

* *

- Je suis désolée pour ce qui est arrivé, me dit la fameuse Meghan.

- Vous avez du culot de vous pointer ici. Il vaudrait mieux que vous partiez loin de nous. J'ignore vos intentions mais s'il est motivé par l'argent, je vous suggère de le dire très vite à mon père pour qu'il puisse vous faire un chèque. Un nombre que vous ne seriez  pas en mesure de refuser. Il pourrait donc vous offrir une sécurité financière.

Je me lève. J'ai besoin de respirer. Je me dirige vers la cafétéria. Je demande un café. Seven est venu me rejoindre.

- Comment ça a été ? Me demande-t-il.

- Elle s'est endormie mais le pire est passé.

- Ne t'inquiète pas. Elle va s'en sortir.

- Ouais.

- Tu dois rester fort pour ta sœur. D'autant plus que ta tante n'en a aucun contrôle. Tu vas devoir lui apporter ton soutien.

- Merci. Je vais y retourner.

* *

Une fois à l'intérieur, je ne trouve aucun membre de la famille dans la salle d'attente. Une infirmière m'annonce qu'ils sont dans la chambre de ma sœur. 

Je monte voir. Elle n'est toujours pas réveillée. Mon père et ma tante sont assis au bord de son lit.

- Fiston, tu tombes bien. J'ai à te parler.

Il m'entraîne hors de la chambre.

- Qu'est-ce qu'il y a cette fois ?

- On va devoir rentrer à présent puisque l'état d'Emily est stable. Ta tante va rester avec elle. On a une grande journée qui nous attend demain.

- Il n'y a donc que ça qui t'intéresse ? Ton inauguration. Alors que ma sœur a failli laisser sa vie.

- Il s'agit de l'inauguration d'un hôpital. Un moyen de sauver des vies. De sauver des gens qui souffrent comme ta sœur. Tu crois vraiment que j'ai construit mon empire en me défilant devant les affaires ! J'ai cru que tu avais enfin du plomb dans la cervelle.

- À t'entendre, on aurait presque cru que tu le fais pour le bien-être de la communauté. Jefferson Miller ne s'est jamais intéressé à personne d'autre que lui-même. Je n'ai pas envie d'y aller après tout ça.

- Oh que oui, tu vas y aller. Et tu vas le faire ce discours. Je vois que tu manifestes un désintéressement total pour mes entreprises. Tu es mon fils aîné, à ma retraite tu ne vas donc pas t'en charger ? Ce sera ton héritage.

- Mais bien sûr, tes intérêts sont enjeux. J'ai choisi ma propre voie, ça se voit, non ? Je rêve ou tu t'en fais pour mon avenir. Et Emily dans tout ça ? Dis-moi, papa, as-tu vraiment aimé quelqu'un de toute ta vie ?

- Oui, ta mère. Mais elle n'a fait que me trahir indécemment. Même de sa mort, elle me casse encore les pieds. Cet asthme, Emily l'a hérité de cet avocat malade avec lequel ta mère a traîné.

- Au moins ça a apporté une bonne chose car je regrette que je sois ton fils. Je l'aurai regretté davantage si Emily l'était. Tu es le méchant de l'histoire alors je te prie de ne pas te faire passer pour la victime.

- Assez, Noah ! J'en ai assez entendu. Nombreux sont ceux qui aimeraient être à ta place, tu n'imagines pas. Tu iras à l'inauguration.  Fin de la discussion. Meghan m'attend. J'y vais.

- J'ignore où tu as été dénicher cette femme. Vous pouvez vous marier tous les deux si vous le souhaitez mais jamais elle ne pourra remplacer notre mère.

Je lui tourne le dos. Je reste une demi-heure environ au chevet de ma sœur pour ensuite rentrer à la propriété avec Seven. Emily est réveillée quand je suis parti. Je l'ai promis de venir la voir demain de très tôt.

Je vérifie mon téléphone. Un appel manqué d'un numéro masqué. Peut-être était-ce Elijah ? Je m'en veux d'avoir mis mon téléphone en mode silencieux.

Je tente d'appeler Hailey. Je suis tombé sur son répondeur. Je lui laisse un message.
J'ai grand envie de vider mon sac. Mon retour à New York n'était pas une bonne idée. Avais-je le choix de toute façon ? Quand j'ai soumis une lettre à l'administration de la fac pour informer mon absence au cours de ses deux jours au stage, j'ai appris qu'une demande pour ce même motif a été déjà faite en mon nom et elle était agréée. Il n'y avait que mon père derrière tout ça.

ÉchecsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant