Head & Heart : 1. Géante Bleue 💙 (OEUVRE PROTEGEE)

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Je sens son souffle sur ma peau. Faible, mais assez important pour me donner la chair de poule. Avec le plus de dextérité possible, je recule de quelques centimètres. L'intensité de sa respiration a augmenté, alors je me décale de nouveau.

— Viens là. Dallan glisse son bras sous le mien pour m'attrapper et plaquer mon dos contre son torse, m'extirpant un petit cri de surprise.

— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, je pourrai te salir aussi.

— Même pas peur. Son soupir semble plus chaud, ce qui ne le rend que plus exaltant. Comme son bras est toujours autour de ma taille, j'enlace mes doigts entre les siens. Je joue avec, retrace les lignes de ses phalanges de mon index et il se laisse faire.

Il exerce une pression avec son visage contre le foulard en soie qui protège mes cheveux. Un de mes foulards préféré. Un grand carré de soie émeraude carrelé de blanc, parsemé de quelques fleurs bleu ciel. Je l'utilise quotidiennement comme doudou et occasionnellement comme protège cheveux, quand je ne veux pas passer pour quelqu'un d'immature.

— C'est vraiment trop doux. Je comprends mieux pourquoi tu dors tout le temps avec. (Je tourne la tête vers lui, surprise par sa phrase.) Quoi, tu crois que je ne t'ai pas vu la semaine dernière le glisser dans ton sweat ?

Je ris en imaginant Dallan rire de moi tentant d'être discrète.

— Après cette nuit, il sera à toi.

— J'aime cette idée.

J'ai envie de le lui offrir, de savoir qu'il possède quelque chose qui m'a appartenu. Pas pour marquer mon territoire, mais pour être encore plus proche de lui. Tout ce que je veux à cet instant, c'est qu'il continue de me parler et que je sente son souffle chaud si près de ma nuque que j'en frissonne.

— Tu sais quand vous avez présenté les projets en informatique, j'étais sûre et certaine que le tien était celui d'aide aux devoirs. D'ailleurs qu'est-ce qui t'a donné l'idée de "1 poids en -" ?

Il ne répond rien pendant un long moment alors, j'en déduis qu'il s'est endormi. Mais, à la seconde où je ferme mes paupières pour l'imiter, sa voix retentit dans tout mon être. Mi-fatiguée, pas très profonde, mais juste assez, pour me rendre accro.

— Tu auras ta réponse, mais pas maintenant Coco, tu me fais confiance ?

Je hoche la tête et nous nous souhaitons une bonne nuit. Difficilement, je me retourne face à lui en espérant qu'il n'ait pas déjà rejoint les bras de Morphée. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Ses yeux mi-clos me rassurent, je ne l'ai pas réveillé. Avec la plus grande délicatesse, j'effleure du bout des doigts la partie de son visage qui n'est pas agglutiné à son coussin. Je m'arrête sur le champ, alors que son sourire s'étire.

— Tu ne veux vraiment pas dormir hein ? demande-t-il d'un air moqueur.

— J'ai un secret qui me pèse sur la conscience et il faut que je t'en parle.

Ses yeux réitèrent leur habituel voyage sur l'ensemble de ma figure.

— Je t'écoute Coco, tu peux me parler.

— J'ai menti tout à l'heure. Tu es très beau avec tes lunettes et encore plus sans. chuchoté-je en glissant mon index de sa tempe à sa joue, lui faisant fermer les yeux. Il attrape ma main et embrasse le côté intérieur de mon poignet. J'ai envie de le sentir plus proche de moi encore en réduisant les centimètres qui nous séparent.

— J'ai un secret que je crève d'envie de te révéler. J'ai très envie de t'embrasser là.

Si ma raison se raidit à cette idée, mon amativité prend le dessus et parle à ma place. Prise d'une pulsion, je m'apprête à lui offrir un baiser, mais maladroitement nos fronts se cognent. Pris d'un fou rire, nous geignons en chœur devant le ridicule de la scène.

— Ce n'est rien Coco, je suis sûre que ça arrive plus souvent qu'on ne le croit.

Mes esprits retrouvés, je cherche sa main à tâtons, puis la serre dans la mienne.

— Je vais réessayer en douceur cette fois.

— Je suis d'accord.

Je pose sa main sur ma joue pour le guider, puis il la balade sur le reste de ma figure. Chaque parcelle de ma peau que ses doigts effleurent, il y dépose un baiser. Mon front, ma tempe, ma joue, ma mâchoire et le meilleur pour la fin, mes lèvres. Ses gestes ne sont pas très assurés, plutôt timides, je dirais, mais c'est très agréable.

Pendant qu'il m'embrasse, la cadence des battements de mon cœur s'accélère. Je hisse une main derrière sa nuque pour intensifier notre échange et il bascule sur moi, encadrant ma poitrine de ses avant-bras et mes hanches de ses genoux. Il quitte ma bouche pour s'adonner à mon cou. Je gémis son prénom presque automatiquement et je couvre mon visage.

— C'est rien Coco, c'est rien.

Il rit brièvement et reprend là où il en était. Je gémis à nouveau, mais cette fois, je ne me cache pas. Quelque chose me dit de prendre sa main et de la glisser sous mon sweat. Il attrape à pleine paume un de mes seins par-dessus ma brassière sans couture et se met à le masser. Il est si doux et puissant à la fois que je profite pleinement de sa tendresse. C'est la meilleure des sensations. Le désir que je ressens à ce stade est bien plus fort que tout ce que j'ai pu ressentir auparavant. La chaleur qui traverse ses vêtements transforme mon être en une véritable fournaise. Je sens une bosse sur ma cuisse et je comprends qu'il est pratiquement autant excité que moi au moment où il s'arrête progressivement.

— Je crois qu'on devrait s'arrêter là, Coco.

Il a raison, je ne me sens pas du tout prête à aller plus loin. Il retire sa main de ma poitrine et replace mon pull.

— Désolé pour cet... incident. Il faut que tu me parles de quelque chose de répugnant, pour... hmm... enfin, tu vois. Je réfléchis une seconde et trouve le sujet parfait.

— Tu veux qu'on parle de l'accouchement ? Des excréments et du sang sur le nouveau-né ou du cordon ombil... Il place sa main sur mes lèvres m'empêchant de parler.

— Chhh ça suffit, ça a bien fonctionné là. Je léchouille sa main du bout de ma langue et il la retire.

— Charmant.

Il souffle profondément puis s'affale sur son lit. Il faut dormir maintenant. Je me redresse et lui dépose un baiser sur le front, puis me couche dos à lui. Dallan en profite pour remettre ma bouillotte et m'entourer comme une cuillère à soupe. Tandis que j'essaie de trouver le sommeil, une question me taraude.

— Dallan ? Il rit.

— T'en as pas eu assez ?

— T'es con... Je voulais dire... Là, on s'est embrassés, est-ce que ça veut dire que... fin, tu vois quoi ? Est-ce qu'on est... en couple ? Je préfère verbaliser tout ce qu'il se passe pour être sûre de ne pas me méprendre encore une fois.

— Je crois bien oui. Enfin... enfin si tu veux ?

— Oui, je le veux.

— Ce n'est pas un peu tôt pour ça ?

— Oh ferme-la ! ris-je. Bonne nuit Kenan.

— Bonne nuit Coco. Je ferme les yeux et fonds dans ses bras. Il se met à délicatement caresser mon ventre de haut en bas et c'est si agréable que le sable tombe rapidement sur mes paupières.