16 - Six jours

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Comme l'avait prédit Ethan, il s'était très vite remis sur pieds. Je le voyais déjà vagabonder dans la villa le lendemain, comme si de rien n'était. Personne ne lui avait posé de questions, préférant l'éviter comme la peste. Personne en dehors de Cassie ne savait non plus que c'était moi qui l'avais retrouvé dans cet état. Les quelques fois où j'ai dû le croiser pour lui adresser la parole étaient très brèves, le plus souvent il ne s'agissait que de « bonjour », car il ne donnait plus de directives à personne.

Cette semaine avait finalement été une petite semaine de vacances, si on peut appeler ça comme ça, vu qu'on n'avait pas arrêté de s'entrainer pour autant et que Gavin et Ethan nous collaient toujours aux basques.

J'avais un peu lâché le combat au corps à corps pour prendre des cours de négociation avec Ethan, qui s'avérait être vraiment redoutable en affaires. Il nous avait habitué à être relativement souriant, mais dès que l'on se mettait en situation de confrontation, il était très sérieux. Il nous avait expliqué, à Cassie et moi, qu'ils attendaient de nous que l'on devienne les meilleures menteuses et les meilleures manipulatrices possibles.

Leur monde était très principalement composé d'hommes dans les rangs importants. Avoir des femmes à leurs côtés, qui jouent des rôles et prétendent être d'autres personnes que ce qu'elles sont réellement, se révélait être un atout de taille pour eux.

En parallèle, je m'entrainais à tirer au sous-sol avec la supervision de Gavin. Je commençais vraiment à prendre la main, et mes progrès se faisaient sentir. Même le sous-chef m'avait fait plusieurs compliments sincères que j'avais eu du mal à croire. Ce mec avait beau être un enfoiré, il s'avérait aussi être un bon prof. Par moment, je me demandais même s'il ne faisait pas exprès d'être un connard pour me pousser dans mes retranchements. Que ce soit lui, Aaron ou Ethan, ils étaient très discrets à propos d'eux-mêmes et j'étais sûre qu'il y avait beaucoup à en apprendre. Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui avait pu les amener là.

Bref, aujourd'hui est un jour de pause pour tout le monde, car c'est probablement le dernier. Aaron avait réuni tout le monde pour prévenir que les opérations reprendraient demain, alors nous avons alors décidé à la majorité de s'offrir une journée loin de la villa.

Les chefs ont pris leurs superbes voitures de luxe, dans lesquelles Cassie, Clara et moi sommes montées, laissant les motos aux garçons. J'ai décidé de monter avec Gavin, car je ne supportais plus l'idée de regarder sa Ferrari de loin, et le trajet doit vraiment lui paraître très long.

- Je peux conduire ?

- Non, répond-t-il agacé pour la troisième fois.

- Alors au retour ?

- Toujours pas.

- Mais je veux juste l'essayer, s'il te plait ! je le supplie.

- Elea je te jure que si tu m'adresses encore une fois la parole du trajet je te dépose sur le coin de la route et tu te démerdes.

Sûrement pas. On est au moins à trois quarts d'heures de la maison en voiture.

Je croise les bras sur ma poitrine de manière exagérée pour lui signifier que je boude et le regarde avec une expression vexée. Comme il n'en a visiblement rien à faire, je décide donc d'opter pour une autre technique : la menace.

Bah quoi ? On peut pas menacer son patron ?

- Tu devrais pas faire le malin, je sais me servir d'une arme maintenant.

Il arque un sourcil et je vois l'ombre d'un sourire sur le coin de ses lèvres.

- De là à ce que tu arrives à me toucher, y'a encore du boulot.

Le Coup FatalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant