Chapitre 5

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J'étais recroquevillé sur moi-même au fond de ma cellule. La sueur dégoulinait encore le long de mon dos à cause de la crise que j'avais eu quelques minutes plutôt. Mon ventre me faisait souffrir à cause du manque de nourriture, et ma tête tournait inlassablement. Si mes calculs étaient bons, cela faisait maintenant environ deux mois que j'étais ici. Deux mois où je guettais la mort. C'était assez frustrant : de nombreuses fois j'avais frôlé la mort alors que je ne le désirais pas, mais dès que cela devenait mon désir le plus profond, la seule chose que je souhaitais, je survivais. J'ai souvent entendu mon père dire que la mort était pour les faibles, et que pour vivre il fallait toujours se battre. Je crois que mon père ne m'en voudra pas trop si je meurs. Vivre à la merci de Snow n'était pas vraiment mon projet de vie. Alors que je sentais le sommeil me gagner, la porte de ma cellule s'ouvrit laissant passer un faisceau de lumière qui m'éblouit.

"Debout Mellark, t'as un spot télévisé dans trente minutes."

Encore ses fichus spots. Chaque fois s'était la même chose : je devais lire un texte en donnant l'impression que j'étais convaincu par mes paroles, et après je retournais dans ma cellule. Je me levais péniblement, écartant d'un vague geste de la main, l'aide que l'homme de Snow me proposait. Je préférais user de mes faibles ressources d'énergies que d'accepter son aide. Je sortis, et tentai de suivre tant bien que mal le sbire de Snow, même si je prenais de la distance car je trébuchais souvent, mes jambes ayant perdu l'habitude de supporter mon poids. L'homme s'arrêta devant l'habituelle porte "loge". Il me fixa avec un sourire arrogant tandis que j'arrivais avec assez de mal. "Imbécile" pensais-je. Il ouvrit la porte, me laissa entrer et la referma aussitôt, me laissant à la merci de mes préparateurs. C'étaient les seules qui se souciait de moi : À chaque fois que je leur apparaissais toujours plus maigre, ils me lançaient un petit sourire triste, et pendant mon maquillage et la réalisation de ma coiffure, ils me glissaient des petits morceaux de pains, qui remplissaient mon estomac creux. Je leur serais à jamais redevable. C'étaient des gens biens, Qui n'avaient pas le choix de faire ce qui leur plaisaient, qui étaient les marionnettes du Capitol. Nous n'étions pas si différents, sauf qu'ils étaient mieux nourris et habillés que moi.
Pendant mon maquillage, tandis que le pain fondait lentement dans ma gorge sèche, je fixai mon visage : mes pommettes étaient plus que saillantes, des cicatrices étaient éparpillées un peu partout sur mon visage que tentaient de recouvrir tant bien que mal les préparateurs. Mais ce qui me choquai le plus fut mes yeux. Tout le monde me disaient qu'ils étaient aussi bleus que l'océan, or ses prunelles qui me fixaient, étaient d'un bleu fade, triste. Comme moi.

"Peeta, c'est bon tu es prêt. Me dit Bria avec un petit sourire triste."

Je tentai de lui rendre son sourire, mais je n'y parvins pas. Comme si j'avais oublié comment faire. Je me contentai donc de la remercier, et rentrai dans la salle. Snow y trônait comme toujours, dans son somptueux fauteuil. Il me sourit d'un air narquois.,

"Bonjour mon très cher Peeta.
-Président Snow. Répondis-je froidement.
-Voici votre discours du jour, et surtout rappelez vous : pas d'écart de conduite."

Je ne répondis rien, et m'emparai des petites feuilles en papier cartonné. Mes yeux détaillèrent l'écriture soignée et fine tandis que j'apprenais aussi vite que je le pus. Un ramassis de mensonges, tout n'était que mensonge. Je sentis la colère bouillir dans mes veines, je pris quelques inspiration pour tenter de me calmer : ce n'était pas le moment de faire une nouvelle crise. Je ne voulais pas encore plus étaler ma souffrance à Snow, car je savais que cela lui ferait plus que plaisir. Ce fut au tour de Caesar de rentrer dans la salle, il me fixa pendant quelques secondes, et je crus voir une étincelle de tristesse dans ses yeux.

"C'est partit ! Lança le caméraman."

J'attendis que Caesar prononce son discours habituelle de bienvenue. Durant ce moment je sentais le regard de snow qui planait sur moi. "J'espère que vois mourrez dans les plus affreuses conditions, et sachez que même si je serai mort avant, je serai en train de regarder." Pensais-je. Après que le présentateur ait fini je commençai le mien. Tandis que je prononçais ces paroles, je sentais les restes de mon coeur se briser. Ce n'était pas moi, ces paroles ne reflétait pas ce que je pensais.
Quand soudain l'image de moi sur le grand écran, se mit à se brouiller, puis tout d'un coup elle apparut. Katniss.

"Veux-tu, veux-tu au grand arbre me trouver..."

Cette voix. La salle de classe, l'odeur du papier, les petites nattes de Katniss. Katniss. Elle était vivante, et moi je la trahissais avec ces spots. Une bride de conversation me revint, quand tout à l'heure je remontai le long couloir pour me rendre dans la loge : "Nous allons lancer l'attaque ce soir, et demain le District 13 sera mort."
Katniss était en danger, tous ces honnêtes gens étaient en danger. Et je les avais trahis. Il était temps de me faire pardonner.

"Ils arrivent Katniss. Vous serrez mort d'ici demain (...) !"

Et quelques larmes tombèrent de mes yeux bleus triste.

"Les yeux sont le miroir de l'âme"
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Ca faisait tellement longtemps !
J'espère que ce nouveau chapitre vous plait ! J'ai commencé une nouvelle fiction, mais qui n'est pas sur le thème d'Hunger Games. Elle s'appelle "fix me" si ça vous intéresse, je vous laisse aller la voir, en cliquant sur mon profil !
Xx, J.

"I lost my mind."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant