Pour une écaille d'argent

Chapitre 5

Étonnement

-Ne baisse pas ta garde! m'exclamé-je en prenant une position d'offensive. Tu es encore trop nonchalant et distrait. Ça peut coûter la vie en combat.

Rapidement suivant ce commentaire, j'attaque. Cependant je n'atteins pas ma cible comme escompter. Habilement, Noah pare mon coup comme s'il avait fait ça pendant des années :

-Tu es tombé dans mon piège! Je feignais l'inexpérience pour t'amener à frapper hâtivement. Ça l'a fonctionné!

Un grognement mécontent m'échappe. C'est qu'il devient bon évidemment... à mon plus grand désarroi. 

Après trois semaines, l'aisance qu'il dégage lors de nos pratiques m'impressionne et m'énerve à la fois, une constante entre lui et moi. Il est vraiment talentueux... Talentueux à en exaspéré n'importe qui avec de l'expérience. Existe-t-il simplement quelque chose que ce Zora ne peut pas maîtriser?

Je me demande où a-t-il trouvé sa motivation pour apprendre et exceller si rapidement. Je ne lui ai pourtant pas rendu les choses faciles... enfin je crois.

Après la conversation dans le bureau de mon vieux, je n'ai pas perdu de temps. Durant la soirée, j'ai immédiatement commencé à planifier l'entraînement du lendemain. Je ne savais pas vraiment son niveau, alors ça aurait été légèrement exagéré de débuter avec les leçons compliquées, même si j'en avais très envie. La frustration brûlant dans mon cœur souhaitait se venger. Cependant, la vengeance n'est pas satisfaisante si précipiter. Ça n'apporte que davantage de problème.

Ainsi, j'ai dressé la liste des techniques de base dans ma tête. J'allais le questionner au moment venu sur ce qu'on lui avait déjà enseigné construire la suite du programme à partir de cette information.

Mon père ne lui avait certainement donné une longueur d'avance pendant les semaines où nous travaillions séparément. Je ne suis pas assez aveugle sur ses tendances pour omettre cette possibilité. Malgré mon envie de hâte a mise au point s'imposait donc.

La patience est une vertu et je suis capable d'en faire preuve.

Lors de mon interrogatoire à notre première séance, sans surprise, mes soupçons ont été confirmés. Ses connaissances étaient un peu plus vastes que celles d'un véritable novice. On lui avait au moins passé la théorie et quelques stratégies :

« Je ne manie pas vraiment... d'arme pour me défendre à la pêche, alors je ne suis pas certain d'avoir tout compris. » m'a-t-il ce matin-là.

Miraculeusement, ses doutes ne sont pas venus lui nuire. Sa compréhension et sa mémoire excellait en ce qui concernait les bases. Ses réponses prononcées parfois à la mode « monsieur je sais tout » m'agaçaient énormément, mais j'ai su garder mon calme.

Pour quelqu'un qui, à son avis, ne saisissait pas grand-chose, son esprit était anormalement aiguisé.

Sa politesse, bien que toujours présente dans nos conversations, lui échappait plus souvent aussi, particulière à la fin de la séance. Sa personnalité conservait encore quelques caractéristiques du peuple.

Intéressant, la grosse tête ne l'a peut-être pas encore tout à fait atteint.

À notre deuxième rencontre, nous avons débuté la pratique en bonne et due forme.

Malheureusement, il perdait beaucoup de son éclat dans ce domaine. Sa posture terrible et trop rigide, comme s'il angoissait, trahissait son manque d'expérience. Je me suis fait un plaisir de lui montrer à la dur et une par une toutes ses erreurs. Je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai mis à terre ce jour-là et les suivant. Enfin, je le battais, j'étais meilleur que lui. Le sentiment de satisfaction me grisait presque.