𝔾𝕣â𝕔𝕖 à 𝕥𝕠𝕚

Chapitre 18 : Aller sans retour

Le retour à la guilde fût quelque peu mouvementé, par de multiples raisons. La première étant les heures interminables de marche que nous devions faire pour rentrer à Magnolia. La deuxième fut les acclamations que nous avions eues droit par les habitants de la ville. Et pour finir,

Assise sur la banquette dans un bar, je dégustai ma délicieuse part de cake au chocolat. Tandis qu'Erza mangeait minutieusement sa part de fraisier, n'oubliant pas de laisser échapper des gémissements de plaisir.

Un instant, elle se concentra de nouveau sur moi. Son regard s'attendrit avant de mettre ses mains contre les miennes.

- Je suis vraiment désolée que tu ai dû faire une telle chose pour moi. Je sais qu'il te manque.

Elle caressa ma main lentement.

Ce n'était en rien de sa faute. C'était de la mienne. Passer le quatorze février au côté de sa meilleure amie au lieu de son copain était la vie que je menais.

Bon sang !

Le jour de la Saint-Valentin !

J'étais une bonne amie, mais pas une petite amie incroyable. J'étais pour ainsi dire pitoyable.

Sting faisait tous les efforts possibles pour venir jusqu'à Magnolia simplement pour me voir. Alors qu'il devait diriger une guilde toute entière. Tandis que moi, je n'étais venue le voir que deux ou trois fois. Malgré la charge moins conséquente de travail que j'avais comparé à lui.

Je me souvenais de certains soirs où ils venaient toquer à la porte de mon appartement. Et il passait la soirée à mes côtés en rédigeant, je ne savais quoi pour Sabertooth.

Il m'impressionnait.

Cela faisait sept mois que nous étions ensemble.

Oui, sept moi.

Les jeux inter-magiques s'étaient déroulés en juillet.

Sept mois...

C'était bien trop court.

Je n'avais pas vu le temps passé.

Mes yeux se dirigèrent vers la fenêtre. Je voyais mon reflet dans cette dernière. Des cheveux bruns, des yeux marron, de longs cils noirs. C'était moi.

Malgré la sombre vue qui s'affichait sur ma rétine, je vis un petit détail qui me marqua et qui fit remplir mon cœur d'une teinte de joie dans ce moment de culpabilité.

Il neigeait !

Et pas qu'un peu !

J'aimais tellement les temps neigeux. Ma sœur aussi aimait ces temps. Elle aimait ça plus que tout.

Il n'y avait pas un jour qui passait sans que je ne pense à elle. Pas un seul. Pas une seule nuit qui s'écoulait sans que je ne pleure toutes les larmes de moi corps.

Je pensais sincèrement que c'était l'une des raisons qui expliquait tous les déplacements que faisait Sting. Il venait me voir au moins une fois dans la semaine et au début de notre relation, c'était tous les deux jours. Peut-être avait-il peur que je fasse une bêtise.

Il était bien le seul à savoir comment j'avais souffert de cette perte. Celle de ma sœur. Celle de ma petite sœur. Celle d'Anastasia.

J'aurais aimé être avec Sting à ce moment précis. Mais quand j'avais demandé à Erza ce qu'elle faisait ce soir et qu'elle m'avait répondu :

Je vais sans doute rester dans ma chambre en mangeant un fraisier.

Même si je savais que rien au monde ne pouvait rendre Erza plus joyeuse qu'un fraisier.