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- T/p.

Cette dernière lui sourit et s'assoit en face de lui. Vaine tentative pour lui faire oublier qu'elle a du retard. Son ton glacial et son regard vide n'arrange en rien le suspense qui s'écoule. C'est lorsqu'il braque son pistolet sur elle que le stress commence à prendre le dessus.

- T'es qui ?

T/p glousse et rigole à son réponse. D'un point de vue extérieur, on la prendrait pour une folle. Mais pour elle, ce moment lui permit de retrouver son calme. Le jeune chef n'en démord pas et enlève le cran de sécurité.

- C'est moi Mikey, j'ai seulement retiré mon maquillage que je portais pendant mon séjour aux Etats-Unis.

Il la jauge un instant et la fixe dans les yeux. La fille prend donc un air sérieux et en profite pour le lire, une occasion en or. Ses yeux reflètent le vide, qui se traduit par un manque. Il a sans doute perdu tout son monde, songe la cadre. Et pourtant, il continue de rester et d'instaurer son règne, accompagné de sa solitude non désirée qu'il subit et qu'il a même fini par accepter. T/p le trouve particulier, mais jamais ô grand jamais elle ne lui posera de questions. Elle préfère attendre qu'il s'ouvre de lui-même et doute tout de même que ce moment arrive un jour. Il remballe son flingue après quelques minutes d'hésitation, que la psy interprète comme une incapacité à faire confiance. Quoique, ils ne se connaissent que depuis une semaine.

- Bien.

Mikey patiente un peu plus. Il observe la belle assise devant lui. Il a déjà profité, en feintant d'hésiter pour simplement la contempler. Il ne l'avait pas remarquée plus que cela lorsque Takeomi les avait embarqués, lui et Ran, pour aller la chercher. Elle fumait un joint à l'intérieur de sa fac. Non pas qu'elle était repoussante, mais disons que son ventre et ses grosses joues ne l'avaient pas attiré. Il préférait largement les filles sans courbes que celles en possédant trop. Mais là, c'était différent.

- Désolée du retard, Sanzu n'était pas défoncé.

Elle dégageait une grâce et dans ses yeux, il y voyait toute la bonté du monde.

- D'accord. J'aimerai que tu intègres le gouvernement japonais. Ils n'arrêtent pas de nous retirer de l'argent - ce qui rend Kokonoi d'une humeur exécrable au passage - et je souhaite que tu mettes un terme à cette histoire.

Elle hoche la tête et attend la suite, sans se départir de son sourire. Cette douceur le dégoûte. Il ne supporte pas qu'elle soit son total contraire.

- Dans un premier temps, trouve comment et ensuite élimine la menace.

- C'est noté. J'ai combien de temps ?

Le grand criminel fronce les sourcils. Une date limite ? Il n'y aurait pas pensé. Décidément, elle ne cesse de l'étonner, ce qui l'agace prodigieusement. Mais s'il avait toute sa tête, il se serait rappelé que Kokonoi l'avait averti du peu de semaines qu'il leur restait. Malheureusement, son esprit divaguait encore et toujours sur des millions de choses.

- Un mois.

- Bien. Autre chose ?

- Ramène moi des tayakis et barre toi.

La jeune cadre se faufile à l'extérieur. C'est un fait : il est incapable de tolérer sa présence à ses côtés. T/p était comme lui, avant qu'il ne perde tous ses proches. Il balance entre la réduire à néant pour lui ôter son sourire et la protéger pour qu'elle ne le perde jamais. De son côté, t/p a très bien compris à quel genre de dilemme il devait faire face. Elle lui rapporte les tayakis qu'elle a fait ce matin après avoir été acceptée comme membre et en grignote un bout avant de jeter le reste. Il serait temps qu'elle passe au-dessus de son anorexie. Elle dépose le sachet sur le bureau et repart comme une flèche. L'extasy prise plutôt n'a encore pas agi et elle compte bien se faire un road trip loin du monde avant de travailler. Elle est loin d'imaginer que Mikey a fait son choix et que celui-ci aura de nombreuses répercussions.


[ pour toujours et à jamais ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant