21 Décembre 1871
Dans la prison perdue au milieu de la merTrois jours ont passé.
La date ultime approche à grands pas.
Je n'ai parle à personne depuis la dernière fois. Comme toujours. Ce matin, pendant que je dormais, quelqu'un a déposé un plateau de nourriture contenant une pomme, une fine de pain rassis accompagnée de d'un petit morceau de fromage et de l'eau, au pied de ma paillasse. Cela faisait si longtemps que je n'avais rien ingurgité, que ma seule réactions fut de me précipiter pour engloutie toute cette piètre pitance. Maintenant que je suis rassasié, je me sens prêt à couvrir d'encre des pages entières.Dans quelques jours, quelques milliers de minutes qui ne sont en réalité que de simples secondes, je payerai le prix fort. C'est irréversible.
Cet acte, irréfléchi pour certains, immense ou même incroyable pour d'autres, était inéluctable. Il fallait que je l'accomplisse. Il fallait que je mette à exécution mes pensées. Et je n'ai pas médité sur ses conséquences. Je n'ai pas imaginé un seul instant qu'on me jetterait dans un profond puits sans échelle pour remonter à la surface. Je ne me suis pas souvenu qu'on en y jetait d'autres pour moins important que ça.
Je suis exilé du monde extérieur depuis trop longtemps maintenant."J'aimerais être un oiseau et m'envoler où bon me semble,là où le m'emportera". Ma soeur me répétait inlassablement cette phrase. A l'heure actuelle, j'ai fini par comprendre le sens de ses paroles. Aujourd'hui, je voudrais être un goéland et pouvoir voler au-dessus de l'eau, à travers les nuages, haut dans le ciel, jusqu'à atteindre les étoiles.
Ma soeur s'appelait Zéphirine. Elle était belle. Si belle, que plus d'un homme est mort pour elle. Ils l'adoraient, la chérissaient. Et toutes ces bagatelles ont fini par avoir raison d'elle. Sa flamme s'est éteinte. Et chaque perso ne l'ayant côtoyé, pleure encore à ce jour sa disparition si soudaine.
Moi le premier. Elle avait fini par remplacer ma mère, mes parents étant partis lorsque nous étions encore jeunes.J'avais fini par sombrer. Je n'allais plus à l'école, passant mes journées dans la rue, jouant les truands avec des homme plus vieux que moi. Ma misérable vie ne se résumait plus qu'à voler la marchandise des commerçants, ennuyer les passants, revendre des matières illicites. Je m'abandonnais, m'enfonçait peu à peu dans un engrenage de petites délinquance, qui finit par devenir épouvantable. Et par avoir raison de moi... Je n'étais plus que l'ombre de moi-même.
La relation que j'entretenais avec Zéphirine devint extrêmement tendue. Nous ne nous parlions plus, sauf quand nous avions une broutille à nous reprocher. Cela finit par se produire tous les soirs, lorsqu'elle rentrait du l'avoir où elle était blanchisseuse. Le peu d'argent qu'elle gagnait, je le rejouais dans des jeux d'argent. Et à cause de tous ces moment passés à nous disputer, mais également à cause de mes sottises, je ne vis pas le mal s'emparer d'elle. Je ne vis pas la souffrance dans laquelle elle se noyait...
Le Diable en personne s'en prenait à elle !Un pitoyable frère
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Larmes de Haine
Historia CortaVoici une nouvelle pleine de sentiments. Lisez-là où bon vous semble. Sous un arbre, sur un banc, dans votre lit. Laissez vous emporter par cette histoire déballant la vie d'un jeune perdu, emprisonné et condamné à mort...