Terre des loups Tome 2 - Le Guérisseur

Chapitre 7

Ouragan traversait les champs à toute allure. A ces côtés, Flocon ne disait rien. Il semblait profondément touché par la disparition d'Anémone. En voyant qu'elle avait été enlevée par les Sans-griffes, ils avaient pris la décision de rejoindre la grange pour se reposer. Le jeune loup tourna légèrement la tête vers son ami. Celui-ci regardait droit devant lui, il semblait songeur. Son pelage blanc semblait s'envoler au rythme de ses pas.

Le loup sentit le vent glisser sur sa fourrure noire. Il aimait cette sensation. Il ferma un instant les yeux. Il se remémora quelques moments avec son père, sa mère, lorsqu'ils chassaient ensemble, jouaient... Il rouvrit les yeux. Il regarda les hautes herbes qui s'étendaient devant lui. Il avait vécu de d'incroyables moments avec sa famille... Il chassa vite cette pensée de son esprit. Il ne fallait pas qu'il se déconcentre du chemin.

Il passa son regard vers Flocon. Il était tout aussi affecté par l'absence d'Anémone que lui, et il espérait de tout cœur qu'elle allait bien. C'était sa première véritable amie après qu'il se soit enfuit.

Sous ses pattes, il sentit la terre devint plus molle. Il leva les yeux. Un peu plus loin devant eux, un arbre se dressait majestueusement au milieu des champs.

- Tu crois que c'est le chêne ? fit-il interrogateur.

Flocon lui jeta un coup d'œil.

- Je ne sais pas, mais ça y ressemble.

Ouragan courait déjà vite mais accéléra davantage. Si c'était effectivement le chêne, cela voudrait dire qu'ils se rapprochaient de la grange. Cet espoir lui donna du courage. Il ne le disait pas tout haut mais cette petite aventure l'avait épuisé. Il avait hâte de s'allonger et de s'endormir.

Au fil et mesure qu'ils approchaient, l'arbre devenait de plus en plus imposant. Lorsqu'ils se trouvèrent dessous, il le reconnut. Oui, c'était bien lui. Alors il tourna la tête et scruta les alentours à la recherche de la bâtisse.

- Là ! s'écria le loup blanc. La vieille grange est là-bas.

Ouragan plissa les yeux. Avec le reflet du soleil sur les nuages, il ne distingua qu'une forme noire qui semblait onduler.

- Oui, tu as raison !

Flocon s'élança de nouveau dans la direction, Ouragan sur ses talons. Lorsqu'ils approchèrent de la grange, le jeune loup trouva qu'il y avait quelque chose d'anormal. Il leva le museau et huma l'air. Il ne sentait rien d'étrange, et pourtant il avait l'impression que quelque chose ou quelqu'un le surveillait. Un battement d'ailes le fit sursauter. Le jeune loup suivit des yeux le corbeau qui venait de s'envoler.

Flocon avança de quelques pas et franchit l'entrée. Quand il passa lui aussi, il parcourra des yeux la vaste pièce. Les larges poutres qui serpentaient le haut de la bâtisse ne montraient rien. Alors un peu inquiet de ne rien avoir trouvé ; car il savait que son instinct ne le trompait jamais, il alla s'assoir sur une botte de paille.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait ?

Flocon s'approcha de lui. Ouragan leva la tête.

* Je suis exténué, alors moi, je vais me reposer mais si tu préfères te promener fais comme tu veux.

- Non je ne parlais pas de ça, mais d'Anémone.

Ouragan le regarda dans les yeux. Il soupira. Son ami s'était mis en tête de la délivrer dès que possible.

- On se repose, on mange et ensuite on avisera.

Flocon le regarda un instant puis il partit s'allonger sur le foin. Ouragan ferma les yeux. Ses pattes le tiraillaient. Il se coucha sur le ventre et posa son museau entre ses pattes. Lorsqu'il se réveillera se sera une dure journée, ça il en avait bien conscience. Il mit du temps avant de s'endormir, assaillit par des souvenirs qui surgissaient du passé.