Terre des loups Tome 2 - Le Guérisseur

Chapitre 2

Le jeune loup se réveilla de bonne humeur. Il faisait jour. Il observa la grange. Elle n'était pas très grande. Quelques trous sur le toit et plusieurs ouvertures laissaient entrer la lumière. Au-dessus de lui, plusieurs poutres le dominaient. Des traces de suie étaient visibles. Il y a sûrement eu un incendie, se dit-il pas très rassuré. Il faudra vite ce trouver un autre abri, ça reste dangereux.

Il jeta un coup d'œil à ses amis. Ils dormaient encore. Il décida de se dégourdir les pattes. Il passa dans l'ouverture qui leur servait d'entrée et sortit dans le champ. Une légère brise caressa sa fourrure. Le ciel s'était éclaircit depuis la veille. Quelques nuages restaient tout de même visibles. Le soleil demeurait timide. Il ne faisait pas très chaud.

Ouragan repéra une source souterraine pas très loin de la vieille bâtisse. Il s'y dirigea. Lorsqu'il s'approcha pour boire, il eut un mouvement de recul. Il la renifla à la recherche d'une odeur pouvant trahir le Mal Noir. Ne sentant rien, il prit quelques gorgées.

Puis il décida de rejoindre ses amis pour les réveiller. Quand il arriva, il eut la surprise de voir ses amis déjà debout. En le voyant venir, Flocon lui adressa un grand sourire.

- Ça va, bien dormi ?

- Oui, ça va...

Anémone s'approcha d'eux.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait ?

- On mange puis on part à la recherche de Topaze, décida le jeune loup.

- Très bien, mais qu'est-ce qu'on va manger ? s'enquit Anémone. Lorsque j'étais chez les Sans-griffes, c'était eux qui nous apportaient de la nourriture.

- Il doit sûrement avoir des souris, des rats... répondit Flocon songeur. C'est sûr que ça va nous changer des chamois (il lui jeta un regard complice), mais il va falloir nous adapter.

Ouragan sourit puis acquiesça. Ils allaient devoir se nourrir autrement à présent.

- Venez ! s'écria-t-il en se dirigeant hors de la vieille grange. Ne perdons pas de temps !

Sans attendre la réponse ses amis, il s'enfonça dans les hautes herbes. Derrière lui, il perçut un mouvement. Anémone et Flocon le suivaient. Il jeta un coup d'œil à ses deux amis. Flocon lui adressa un sourire. Il se concentra de nouveau sur sa chasse. Il dressa les oreilles à l'affut. La terre lui collait aux pattes. Il huma l'air. Ça sentait encore l'orage.

Soudain il entendit un petit couinement. Aussitôt il s'aplatit sur le sol, la queue baissée, les pattes repliées, prêt à bondir. Il fit signe à ses camarades de ne pas faire un bruit, puis le jeune loup s'avança silencieusement, pas à pas. Des tiges de blés frémirent. Une petite queue rousse se fit voir. Un écureuil ! songea-t-il affamé.

A quelques queues de lui seulement, un petit être innocent croquait dans un gland. Ouragan leva doucement la tête. Il se trouvait sous un chêne. Il avança de quelques pas. Brusquement, le petit rouquin se redressa. Le loup noir s'immobilisa immédiatement. Il retenait son souffle. L'avait-il vu ? Finalement ne voyant rien, il se remit à croquer tranquillement dans son gland. Alors, Ouragan bondit hors des hautes herbes. Alors qu'il allait planter ses crocs dans la pauvre petite bête, il la sentit se faufiler entre ses pattes. Il eut juste le temps de voir une boule rousse disparaitre sur les larges branches du chêne.

- Tu l'as eu ? demanda Flocon en arrivant près de lui.

- Non, il m'a échappé, pesta-t-il. Je n'ai pas réussi à l'avoir.

- Ce n'est pas grave, la rassura Anémone à côté de lui.

- Mais qu'est- ce qu'on va manger maintenant ?