Il est presque six heures du matin lorsque moi et Alex arrivons devant chez moi. Nos trois autres compagnons sont rentrés chez eux. On partagera le butin plus tard dans la journée. Alors que je m’apprête à entrer chez moi, Alex m’interpelle.
― Hé Ino vient, j’ai oublié de te dire.
Je me retourne. Puis je viens jusqu’à lui.
― Voudrais-tu empocher des millions ? questionne-t-il.
― Des millions comment ? demande-je ébahi.
― Tu sais des millions ne se gagnent pas en un claquement de doigt. Par contre, nous avons la chance d’en avoir sans avoir besoin de travailler pourvu seulement que l’on prenne un risque.
― Lequel lui demande-je impatient.
― On va cambrioler la maison d’un ministre dit-il en me fixant des yeux.
― Quoi ? Quelle idée farfelue ! lui dis-je.
― Son garde du corps va nous aider. Pense-y. Avec ces millions, nous n’aurons plus besoin de nous lever à 4 heures du pour agresser, cerise sur le gâteau, on ne baissera plus personne.
Pendant qu’il parle, ma bouche ouverte et incapable de vomir un mot montre à bien des égards tout mon ébranlement.
― Plus tard dans la journée, je vais t’appeler pour que tu m’accompagnes chez le garde du corps du ministre. Nous allons mettre en place un plan avec lui pour nous introduire dans la maison de ce dernier.
― D’accord lui dis-je.
― Ok n’en parle à personne. Je ne l’ai pas encore dit aux autres. Attendons d’abord que tout soit ficelé. Tu es mon homme de confiance, c’est pour ça que je te l’ai dit en premier. Allez ! À tout à l’heure.
Et il part me laissant ainsi dans une multitude de questionnement. Bon sang ! Pourquoi lui ai-je dit que je suis d’accord de faire partie du deal. Je demeure terne. Attendez, est-ce que ce n’est pas un poisson d’avril ? Non, nous sommes en mois de novembre. Vraiment, je ne suis même plus sûr que nous soyons en novembre. Je vais jeter un coup d’œil à mon calendrier. Nous sommes biens en novembre. D’accord, je me donne la permission d’y croire, de croire à ce deal qui mettrait des millions dans mes poches. Il faudrait que j’aille à l’école maintenant.
Je suis fatigué et je manque de sommeil. Je ne vais pas m’endormir, je dois aller à l’école. Cela fait presque quatre jours que je n’ai pas mis les pieds à l’école. Je suis le plus grand absentéiste de la classe.
Je pousse doucement la porte de la maison pour ne pas me faire repérer. Surtout que c’est à cette heure que mon père revient de la mosquée. Je dois faire vite pour qu’il ne me voie pas entrer, sinon je n’aurais pas d’alibi à lui donner, surtout qu’il sait que je suis un gars qui aime les grasses matinées.
― Ouf ! dis-je lorsque je me retrouve dans ma chambre.
J’avais même oublié de me présenter. Je m’appelle Limane Dioh mais on m’appelle Ino pour la plus part du temps. J’ai 19 ans et je suis en classe de première. Naguère, j’étais le meilleur élève partout où je suis passé. Je raflais toujours la première place aux examens. Mais, maintenant, je commence à relâcher. Cette baisse de performance est due à mes absences répétitives qui elles-mêmes sont dues à mes mauvaises fréquentations. Je le sais, il faut que je change mes fréquentations. Je dois me préparer pour aller à l’école, puis à la descente, j’irai chez Alex chercher ma part du butin et clarifier cette histoire d’aller cambrioler le domicile d’un ministre.
J’ai pu rapidement me doucher et maintenant, je suis sur le chemin de l’école. Je suis toujours choqué par l’incident de cette aube. Je m’inquiète pour le monsieur, il perdait beaucoup de sang. J’espère seulement qu’il n’est pas mort, sinon nous aurons de graves problèmes.
***
Il est 12 heures lorsque le prof, nous donne l’autorisation de sortir. Je dois maintenant récupérer ma part du butin chez Alex. Tiens, mon téléphone portable est en train de sonner dans ma poche. J’y plonge ma main puis l’extirpe. Je regarde l’écran, c’est Alex qui m’appel.
― Allo dis-je.
― Ino.
― J’allais de ce pas venir chez toi récupérer ma part du butin.
― Ah oui, j’ai remis ta part à l’insolent. Tu passes chez lui après pour la récupérer.
― Mais pourquoi tu l’as remise à ce truand proteste-je.
― T’inquiète, il va te le donner. En outre, je t’appelle pour que tu m’accompagnes chez le garde du corps du ministre.
― D’accord, j’arrive.
― Viens tout de suite, on se retrouve devant chez moi. On va négocier le deal dit-il en raccrochant.
Je sors du lycée et je me dirige immédiatement à l’arrêt de bus. La distance entre mon quartier et l’école est de deux kilomètre. Souvent, lorsque mes parents n’ont pas l’argent du transport, je fais la navette entre la maison et le lycée à pied, ce qui peut justifier mes retards récurrents. Mais aujourd’hui, je vais utiliser mon argent de poche parce que j’ai une part qui m’attend chez l’insolent. Et cerise sur le gâteau, si la proposition d’Alex est avérée, j’empocherais peut-être des millions d’ici peu de temps. Vraiment cette idée de millions m’excite.
J’arrive à l’arrêt de bus et il y a le bus qui vient juste de se garer. Il y a du monde qui se bouscule pour entrer. Il n’y a pas lieu de se bousculer juste pour entrer dans un bus ; parfois, ce sont les personnes elles-mêmes qui se compliquent la vie. Après qu’ils aient tous monté à bord, je fais de même tranquillement. Le bus démarre. En route pour devenir millionnaire.
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PMD
