Hulk continu à me fixer avec son regard pointu comme une bête féroce qui guette sa proie. Puis, je vois ses dures trais du visage se détendre. Alors je compris qu'il a maitrisé son énervement.― Mon petit Ino, tu es encore jeune me dit-il avec un sourire narquois.
Mais pour qui il se prend celui-là pour m'appeler mon petit ? Traitre de traitre qu'il est.
― Mais je vais te dire poursuit-il. Avec ses gens-là, il ne faut pas faire preuve de loyauté. Ils ne savent pas ce qu'est la loyauté. Ils ont fait de même avec le peuple. Comment ont-ils fait pour amasser des milliards selon toi ? Les détournements de deniers publics, les affaires louches, ils s'embarquent dans tout...
Alex me fait un petit signe pour que je me taise. Je ne dis plus rien. Je regarde Hulk avec des yeux tous ronds. Il n'a pas tort. Mais il ne faut pas embarquer tous les ministres de la république dans la même poubelle. Il y en a qui font preuve d'une intégrité sans faille. Leur patriotisme leur coute parfois leur fonction de ministre.
― J'ai déjà saboté quelques caméras de surveillance reprit le traitre. Je vais vous expliquer les différents passoirs de la maison.
Sans honte, il nous explique tout dans les moindres détails. Je ne comprends pas pourquoi l'homme est un traitre qui trahi toujours son bienfaiteur. Après ses longues explications, moi et Alex avons quitté son appartement avec enthousiasme. Je serai millionnaire ce soir ! Pourvue que tout ce passe bien !Je suis en train de taxer Hulk de traitre mais qu'en est-il de nous ? Nous qui sommes associés à ce traitre ? Sans nul doute, nous ne sommes pas des traitres. Parce que nous ne faisons pas partie de la garde rapprochée du ministre. Et surtout nous n'avons pas la confiance du ministre. Il ne sait même que notre pays à vue naitre des Ino, des Alex... Au bout du compte, nous pouvons être taxés de tous, de malfaisants, cambrioleurs... mais pas de traitres.
― Allez mon gars ! me dit Alex lorsqu'on arrive devant chez lui. Va maintenant récupérer ta part du butin chez l'insolent. Et ne soit pas en retard, ce soir, je convoque une réunion pour informer les autres de notre cambriolage.
― D'accord, à plus lui dis-je.
Vraiment, c'est du n'importe quoi. Pourquoi il a remis ma part à ce truand d'insolent. Ce type n'est animé que par le rapport de force. Je sais très bien que je vais devoir me battre pour extirper ma part de la poche de cet imbécile. Mais je vais chez lui et je récupèrerai ma part de force ou de gré, quoi qu'il m'en coute.Certes, je suis content pour ce deal, mais une question me titille la cervelle : comment un gars qui a la pleine confiance de son patrons puis ainsi le trahir. Nous hommes faisons, pour la plupart du temps, preuve de félonie vis-à-vis de nos bienfaiteurs, même à l'égard de Celui qui nous à créer. C'est d'ailleurs même cette félonie qui avait condamné nos premiers ancêtres à demeurer sur terre, une condamnation infernale, l'extrême opposé du paradis dans lequel, aujourd'hui, nous devions demeurer.
Hélas, l'homme ne tire toujours des leçons de ses agissements infâmes. Lorsqu'un malheur ou un quelconque problème le tenaille, il se souvient qu'il y a un Dieu prêt à écouter ses doléances, une fois la satisfaction de ses-dits problèmes, il oublie qu'il y a un Etre Suprême qui l'ait rendu grâce. Ce qui, aucunement, ne suscite des plaintes de la part du Créateur parce que sachant l'homme agissant de la sorte vis-à-vis de l'homme, ainsi que de toute autre création sur cette terre.
***
Rapidement, je me retrouve devant la demeure de l'insolent. Par a ou par b, il me donnera mon pognon. J'y pénètre. Je tape deux fois successifs la porte de sa chambre.― C'est qui ? demande sa voix de fumeur de chanvre indien.
― C'est moi lui dis-je.
― Je reconnais cette voix, c'est celui du petit Ino innocent dit-il avec insolence.
Comme il est insolent ce gars. Je sens que je vais péter un plomb avant qu'il ne me remette mon argent.
― Entre dit-il après un brève moment.
Je gifle le rideau et j'entre. La chambre sent le chanvre indien. Je suis sûr qu'il était en train de fumer avant mon arrivé. Cette odeur m'explose la tête. Il m'invite à m'assoir mais je décline son offre. Je lui demande directement mon pognon.
― Je suis venu chercher ma part du gâteau. Alex m'a informé qu'elle est avec toi.
― Oui, elle était avec moi mais plus maintenant. Parce que je l'ai dépensé dit-il en rigolent et en me regardant avec ses yeux de hibou.
Je rêve ou quoi ? Cet imbécile a déjà dilapidé mon argent. J'explose de colère de l'intérieur. Je vois un gourdin, suspendu sur le mur de la chambre, tout près de moi. Je sens que je vais faire une bêtise aujourd'hui. Je vais tuer ce bon en rien. Je prends le gourdin. Je le tiens fermement. Puis je me dirige vers lui. Je m'apprête à le frapper.
― Tu ne vas cas même pas m'ôter la vie pour de la monnaie dit-il lorsque je m'apprête à lui donner une raclée.
― Si je le ferais, mais crois-moi, c'est pour soulager la société d'un rat comme toi.
Je feints de le frapper avec le gourdin.
― Attend ! dit-il promptement. J'ai ton argent. Il est là dans ma poche.
― Rend moi mon argent lui ordonne-je en tendant ma main libre.
Il me regarde avec ses gros yeux auxquels il additionne l'étalement exagéré de ses dents pourris. Vraiment je me demande si ce gars n'est pas fou ! Surement le chanvre indien l'a rendu fou. Il m'exaspère en tout cas ! Je ne sortirai pas d'ici sans mon pognon.
― Allez petit casse toi, tu n'auras rien.
Mais quel imbécile celui-là ! C'est fini les négociations. Il aime la violence, d'accords il l'aura. Je me jette sur lui avec le gourdin. Il essaie de riposter mais je suis le plus rapide. Je lui assène un coup. Il s'effondre sur le lit. Je m'empresse de vider ses poche, je prends tout. Je sais que tout ne m'appartient pas mais c'est lui qui m'a provoqué, donc il perdra son propre argent.
Une fois l'argent entre mes mains, je quitte la chambre en claquant la porte derrière moi. Surtout ne vous inquiétez pas, je ne l'ai pas tué. Il s'est juste évanoui. Je sais où frapper une personne sans la tuer grâce à lui. C'est lui-même qui, dans le cadre des cours d'agressions qu'il me dispensait, m'a appris cette technique. Et, je sais qu'à son réveil, il viendra bientôt chez moi pour se venger de moi. Ce type est vraiment cinglé. Il ne lâche rien.
Allez, il est temps pour moi de rentrer à la maison. Je suis très fatigué.