Une fois à bord du bus, je prends place. Soudain, les informations passent à la radio. Il parle d'un homme qui a été sauvagement agressé ce matin. Je sais que c'est notre victime. J'écoute attentivement la radio tout en espèrent que l'homme restera en vie.― L'homme a été sauvagement agressé annonce la radio. Ils l'ont planté un couteau avant de le dépouiller de ses biens. Il a perdu beaucoup de sang mais heureusement il a été évacué à temps à l'hôpital. La police est en train de mener une enquête pour connaitre ses agresseurs.
Ouf ! Sur ses mots, je pousse un souffle de soulagement. Tant mieux. Depuis ce matin, je m'inquiétais. Je ne voulais que cet homme meure, sinon nous aurions de graves problèmes. Parce que les moyens que la police mettrait pour nous retrouver, s'il était mort, ne seraient pas les mêmes que maintenant qu'il ne l'est pas. Comme il n'est pas mort, la police mettra moins d'efforts pour retrouver ses agresseurs. Oh je suis soulagé maintenant !
***
Le chauffeur arrête le bus : c'est mon arrêt. Je descends tranquillement et je prends le chemin de la maison d'Alex située non loin d'ici. En chemin, j'enjambe le pas. Je parcoure quelques pâtés de maison et je le vois en train de me faire signe de la main.― Alors tu es prêt pour l'aventure ? me dit-il lorsque je lui serre la main.
― Il s'agit de la maison de quel ministre ?
― Du ministre de l'intérieur M. Malomar.
― Quoi ! crie-je.
― Eh doucement ! doucement ! Si les gens nous entendent notre dessein tombera à l'eau avant même de commencer.
― Mais est-ce que tu connais vraiment cet homme lui balbutie-je doucement. Il est le plus sadique, le plus tortionnaire et le plus dépravé de tous les ministres que notre république à vue naitre. Elimination d'opposants politiques, répression de manifestants, il est impliqué dans tous les sales coups. Je te jure qu'il ne fera de nous qu'une seule bouchée. Il nous condamnera à vie s'il venait à nous mettre la main dessus.
― Allez ! Oui, je sais qu'on peut l'attribuer toutes ces qualifications, mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter. On n'aura plus cette chance. On fera le boulot sans être pris. Viens on va rencontrer son garde du corps. Il sera notre complice. Il va tout nous expliquer dans les détails et on mettra en place un plan.
Les mots qu'il a prononcé m'ont rassurés quant à ce dessein de cambrioler le domicile de ce monsieur. Ce n'est pas tous les jours que l'on aura cette chance. Qui ne prend pas de risque n'aura rien.
***
Rapidement nous rejoignons la maison du soit disant garde du corps qui souhaiterait cambrioler son propre patron. Il habite en centre-ville de Dakar. On pénètre un immeuble de six étages avant de gravir les escaliers jusqu'au troisième, puis on sonne l'appart auquel est marqué, au-dessus de la porte, le numéro six.La porte s'ouvre. Une montagne humaine se présente devant nous.
― Hé ! Alex s'exclame-il.
― Hulk ça fait un bail lui dit Alex en lui tendant la main.
Après nous avoir serré la main tous les deux, il nous invite à entrer. Pendant qu'on s'infiltre dans l'appart, je le vois en train de faire quelques gestes à Alex à mon sujet. Il les a faits sans doute par méfiance à mon égard, mais Alex le rassure d'un petit haussement de tête.
On s'assoie chacun sur un fauteuil, dans le salon. Le montagne de muscle occupe tout son fauteuil. Il est exagérément grand, cela doit être la raison pour laquelle on l'appelle ''Hulk'' en référence au personnage vert du film science-fiction portant le même nom.
― Voici Ino, c'est mon gars de confiant, il est comme un petit frère pour moi lui explique Alex en me désignant de la main.
― Ino comment ça va ? me demande Hulk.
― Pas terrible et vous ?
― Bien ! Es-tu prêt à empocher des millions ?
― Cette question... on ne me la pose pas tous les jours. Je suis partant.
― D'accord, dit-il, une fois le travail fait, nous partagerons à part égale.
― C'est combien de millions ? lui demande Alex.
― 400 millions ?... 500 millions ?... Ou plus ?... Je ne sais pas trop, mais en tout cas c'est une somme pharaonique.
― D'accord. Maintenant explique nous tout dans les moindres détails.
― Avant tout, je voudrais que cela reste confidentiel. Le ministre me tuerait s'il venait à savoir que je fais partie du coup. Croyez-le si c'est moi qui vous le dis. Parce que cela fait plusieurs années que j'assure sa sécurité. Je connais ses secrets les plus cachés. Autant que son visage, les châtiments qu'il inflige à ses ennemis sont durs. Alors si vous êtes prêts à prendre un tel risque alors on commence.
― Ok, on t'écoute dit un Alex inébranlable.
― Bon ! On procède alors. Comme vous le savait déjà, je fais partie des gardes du corps du ministre de l'intérieur. Il est parti en vacances, depuis ce matin, avec toute sa famille en France. J'ai simulé une maladie brusque pour ne faire partie des gardes qui assureront sa sécurité lors de ses vacances. Ce serait mieux si vous meniez le cambriolage aujourd'hui même.
― Aujourd'hui balbutie-je non sans surprise.
― Oui ce soir ! réaffirme Hulk.
― T'inquiète Ino ça se passera bien rassure Alex.
Mais qui a peur !? En tout cas pas moi. Je suis juste surpris parce que je ne croyais cela faisable en un temps aussi dérisoire.
― Il y a trois gardiens actuellement, reprit Hulk, qui sont chargés de surveiller la maison. Moi, je devrais, sous l'injonction du ministre, les rejoindre demain pour plus de sécurité – comme que je suis censé être prit de mal aujourd'hui.
― Et tu veux qu'on le fasse aujourd'hui pour que le cambriolage ne se fasse pas sous ta garde et que les trois autres gardes endossent la responsabilité devine Alex.
― Bien vue ! confirme Hulk.
Je savais son dessein ; il veut faire porter le chapeau aux trois autres gardes qui sont censés garder la maison ce soir : ils seront déclarés incompétents, ce qui déboucherait certainement sur un renvoie. Je n'aime pas la félonie moi !
― Voici le code du coffre-fort dit-il en tendant à Alex un petit papier sur lequel il a gribouillé 7 chiffres.
― Mais comment tu as su pour le code ? lui questionne-je avec intrigue. Je ne pus m'empêcher de lui poser cette question.
― C'est la date de naissance de sa fille. Je l'ai su un jour alors que je me présentais à lui avec des informations, il était en train d'ouvrir son coffre-fort.
Tout comme moi, l'étonnement se laisse voir dans les yeux d'Alex. Il doit exister un fort lien de confiance entre Hulk et le ministre pour qu'il puisse lui faire autant de grâce que de le laisser entrer dans sa chambre à coucher, jusqu'à poser les yeux sur son trésor. Vraiment, ce sont toujours les personnes en qui nous avons le plus confiance qui nous trahissent.
― Mais si le ministre te laisse entrer dans sa chambre à coucher, c'est parce qu'il a une confiance absolue en toi non ? lui dis-je. Ce n'est pas bien la trahison. Tu es un traître !Sur ces mots, je vois que j'ai blessé son égo. Il me fixe avec ses yeux perçants. J'y vois la colère qui monte. Je l'avoue : ma bouche, me tuera un jour ! Il serre ses mains qui forment ainsi deux gros poing. Sou meu doré coup bi alahira lay yéwo (S'il me donnait ce coup, je me réveillerais dans l'au-delà). Soumeu beugé gnouss Alex dou thi meune dara, gnoune gnare gnepe leuy bolé nok (s'il voulait me faire la peau même Alex n'y pourrait rien, pire il nous corrigera tous les deux). Il ne dit toujours rien. Il me regarde, je le regarde. Merde ! Je suis dans le pétrin ! Pendant ce temps, je regarde la direction de la porte, par moment, pour déguerpir au plus vite, s'il décidait de passer à l'action.
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PMD