Chapitre 1 : L'acte odieux de cinq hommes !

250 21 4
                                    


   Il est quatre heures du matin. Il fait nuit noire. Les rues sont désertes. Il n'y a que des chiens et des chats errants.

  Depuis quelques moments, nous sillonnons les rues. Nous n'avons pas encore trouvé de proie. Nous nous levons presque tous les jours à pareille heure pour travailler. Notre travail, c'est agresser ; nous sommes des agresseurs. Malheur à celle ou celui qui aura la malchance de nous croiser.

  Cela fait plusieurs minutes que nous marchons sans trouver une cible, nous décidons de changer de rue. On contourne une petite ruelle pour déboucher sur Tally Diallo à Thiaroye. On n'est pas très loin du commissariat de police mais on prend le risque pourvu que l'on croise une proie facile et que l'on exécute aussi rapidement notre opération.

   Après une longue marche, j'aperçois au loin une silhouette qui vient vers nous. Je m'apprête à la signaler à Alex, le chef de la bande, mais lui ainsi que mes trois autres compagnons l'ont déjà aperçue. La personne se rapproche de plus en plus de nous et devient de plus en plus distincte. C'est un homme plutôt costaud, en tout cas il en a l'aire.

   Alex, le chef de la bande, d'un geste camouflet, fait signe à tout le monde pour qu'on se prépare à attaquer notre proie. Nous nous sommes dispersés pour ne pas éveiller des soupçons. Chacun de nous cache en dessous de ses vêtements un couteau terrifiant. Mais notre objectif, ce n'est pas de tuer, nous voulons juste dérober les biens de nos victimes.

   Notre proie se rapproche de plus en plus. La lumière des poteaux électriques éclaire son visage. C'est un homme d'une quarantaine d'années. Sans doute, il doit travailler au marché de Thiaroye. Les commerçants de ce marché sont tous sans exception courageux. Ils se lèvent à quatre heures du matin pour aller travailler. Et comme il n'y a pas de moyen de transport à cette heure, ils sont obligés de marcher à pied jusqu'audit marché. Dommage que des imbéciles et des fainéants comme nous les agressent souvent en chemin.

   Maintenant, il est arrivé jusqu'à nous. Je pense que c'est le moment d'attaquer. Nous n'attendons que le feu vert de notre chef mais il ne tarde pas à arriver : il fait un sifflement. Simultanément, on encercle notre proie. Il est surprit, ses yeux écarquillés en disent long.

― Donne nous ce que tu as sur toi, si tu veux rester en vie lui recommande Alex.

― Pourquoi ? répond courageusement l'homme d'un ton ferme.

   Ce n'est pas évidant d'être au milieu de cinq hommes armés de gros couteaux qui vous menacent et que vous décidez de faire preuve de courage, c'est un acte d'héroïsme. Mais il ne faut pas se faire tuer utilement surtout si vous n'êtes entrainer pour faire face à un lâche bande, de notre espèce, armé jusqu'aux dents, mieux vaut faire profil bas.

― C'est moi qui pose les questions ici rétorque Alex. Fait ce que l'on te demande si tu veux partir la vie sauve.

― Vous n'obtiendrez rien de moi.

    Le chef de la bande sort son grand couteau qui suinte dans la lumière. Nous autre on est censé ne rien faire, juste bien caser notre homme pour qu'il ne s'échappe pas. Notre chef doit faire tout le boulot.

   Après un dernier ordre qui s'est soldé une fois de plus par un refus de l'homme, il décide de passer à l'action. Il vise le biceps pour ne pas le blesser mortellement, mais l'homme esquive le couteau. Notre chef est agacé, il est en colère. Cette fois-ci il y va sans calculer. Il lui plante un coup de couteau en plein ventre. L'homme tombe par terre et son sang commence déjà à décorer le sol.

   L'homme est couché à même le sol et son sang coule à flot sur le sol. Je suis pris de peur en le voyant ainsi mais mes compagnons restent placides. Ils ne semblent pas choqués par ce qui vient de se passer. Peut-être c'est parce qu'ils y sont habitués et moi c'est ma première fois.

   Notre chef profite de la situation pour s'accaparer de son portefeuille, et il est bien remplit de liasses composées de billets hétéroclites, des mauves, des verts, des bleues ainsi que des rouges. Il palpe de sa main libre les poches du pantalon. Il retrouve dans celle de devant, à droite, un téléphone portable. Il le prend.

   Au loin, on aperçoit une silhouette. Si elle nous voit, elle alertera tout le monde. Notre chef nous fait signe de la tête pour que l'on déguerpisse au plus vite. Alors tous, on étale nos jambes à nos cous, nous filons à toute vitesse.

             Aimez et commentez ♥️

                            PMD

L'Argent du Ministre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant