Sans précédent, c'était la guerre. En Russie, tous les prétextes pour gagner étaient les bons. Tueries, mensonges, vols, et même violes étaient permis. Le but était d'accroître son territoire, et surtout, sa richesse.
Dans les bas quartiers, la vie était dur, et cruelle. Elle ne laissait aucune chance aux faibles, de la même manière qu'elle rendait malade les plus riches. Les chances de survies, étaient minimes.Violette, de son vrai nom Anastasia, vivait dans ce bidonville au nord du pays, délaissé de tous quand à sa pauvreté.
Elle avait quatre ans.Sa mère, décédée depuis deux ans déjà, était enterrée derrière son toit, fait de carton et de plastique. Elle n'avait évidemment pas l'argent pour lui payer un "enterrement" décent.
Son père, lui, picolait depuis quatre heures dehors, et la pluie battante ne l'arrêterait pas. La pauvreté eut raison de lui, et la mort tragique de sa femme n'aidait pas.
Violette avait cinq ans.À ses six ans, la petite fille - qui ne traînait que rarement dehors - avait prit pour décision de trouver du travail. Elle en avait assez de n'avoir qu'à sucer les os des poissons dans les poubelles pour seul repas.
Elle avait compris qu'il lui fallait plus.Six mois plus tard, elle trouva une vieille dame - qui visiblement n'en avait plus pour longtemps - et décida de l'aider. La mégère présentait des coupures sur sa peau usée, et sans doute avait-elle un problème aux poumons - pas besoin d'être un génie pour le comprendre, elle toussait, voir même crachait, beaucoup de sang.
Violette prit un bout de sa guenille pour en faire des pansements. Elle avait avec elle de la crème - fabriquée avec les moyens du bord - pour fixer le tissus sur la peau.
Elle n'était pas fier, mais lorsque la vieille dame fut soigné, elle profita de sa sénilité pour lui voler quelques centimes, en veillant à lui laisser de quoi "vivre", si l'on pouvait appeler cela comme ça.Son travail était le suivant: soigner - ou dans les pires des cas mentir car, elle n'avait que peu de connaissances en médecine - ceux qu'elle trouvait et leur voler ensuite son dû à leur insu. Elle n'était pas avare, alors Violette se contentait de peu. C'était déjà amplement suffisant pour une seule personne.
Elle revenait de temps en temps voir son père, mais le spectacle était toujours aussi déplorant. Quand justement elle revenait à son "domicile", elle passait sur la tombe improvisée de sa mère, pour déposé quelques marguerites imprégnées de boue.
Violette avait sept ans.Les périodes les plus difficiles étaient les hivers, atrocement froids, et glacials. La neige recouvrait d'un épais manteau blanc le bidonville, qui ne cessait de croître tant la pauvreté s'éternisait. Violette voulait partir, partir à tout prix pour pouvoir faire ce qu'elle aimait, pour pouvoir manger un véritable repas, pour boire de l'eau potable, pour rencontrer des gens qui ne voudront pas la voler à tous les coins de rue, et ne plus vivre dans la peur constante.
Violette voulait être libre, tout simplement. Et ce fut très tôt qu'elle comprit que l'argent pouvait acheté le confort, et la santé.Malgré son petit corps frêle, ses anticorps étaient redoutablement efficaces. Elle avait froid tous les hivers, mais au delà de grelotter, elle sentait parfaitement tous ses membres.
Elle avait chaud tous les étés, mais elle connaissait à force d'y vivre tous les endroits de son environnement susceptibles de lui donner un coin d'ombre rafraîchissant.
C'est tout aussi tôt qu'elle comprit la valeur d'être organisée. Elle contrôlait méticuleusement ses ressources, et économisait sans cesse pour atteindre son rêve: pouvoir s'acheter un billet de train, et s'en aller si loin qu'elle ne verrait plus le bidonville où elle habitait.
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Double face?
Fanfiction° ° ° ° "Tous deux se testent, tous deux se cherchent. C'est en observant que l'être humain apprend, et c'est en écoutant qu'il devient intelligent. Sans crier gare, elle voulu s'amuser, s'émoustiller, se fondre dans la masse pour passer inape...