Wicked Game

Chapitre 1 - En sécurité

Amaya

La lecture a longtemps été ma thérapie. En fait, elle l'est toujours aujourd'hui.

On sous estime le pouvoir des mots pour soigner nos propres maux. 

Tant de mondes que l'on peut visiter à travers les lignes. Tant de personnages que l'on peut rencontrer. Que l'on peut aimer, haïr, pleurer. C'est fou, le pouvoir de la lecture.

Mais quelque chose m'anime également, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu écrire un livre. Officiellement, j'ai tout lâché et quitté Londres et je suis restée 6 mois en Italie pour...l'inspiration.

Officieusement ? Laissez-moi rire. Ou plutôt, laissez-moi pleurer. Putain, mais qu'est-ce que j'ai foutu ? Comment mon idée de base a-t-elle pu devenir aussi catastrophique ?

J'inspire brusquement et ferme les yeux tandis que mon avion atterrit enfin à l'aéroport international de Londres City.

- Madame, Monsieur, débute le commandant de bord, en vue de notre proche atterrissage nous vous invitons à regagner vos sièges et à attacher votre ceinture.

Comment ma vie a-t-elle pu m'échapper à ce point ?

Parce qu'on te l'a volée, murmure ma conscience.

Aujourd'hui, je la récupère. Retour en Angleterre, dans une nouvelle ville. Terminé, le reste. On avance et on oublie tout.

- Il est actuellement 18 heures 15. Le temps à Londres est humide et la température est de 12°.

J'ignore ma conscience, me secoue intérieurement et me redresse quelques minutes plus tard. 

Je n'ai qu'un bagage à main contenant l'essentiel de mes affaires. Les autres sont...Et bien disons qu'elles ne sont plus là. Je récupère mon bagage et m'avance parmi la longue file de passagers qui cherchent à descendre de l'avion.

Prions pour qu'aucun auteur ne s'inspire un jour de ma vie pour écrire une histoire. Ce serait une catastrophe. Une tragique blague. Et c'est vous, qui finirez par pleurer en la lisant.

***

Je traverse le terminal de l'aéroport, regardant secrètement autour de moi.

Peut-être aurai-je du rentrer à Liverpool, là où j'ai grandi et où mes parents vivent toujours. Mais ce n'est pas comme si nous avions un lien qui nous unissait – mis à part le lien du sang.

S'ils connaissaient réellement ma vie, ils m'enverraient tout droit au Japon afin que mes grands-parents s'occupent de moi.

Donc... rejoindre mon frère ici a été synonyme de renouveau pour moi.

Je continue d'avancer et cherche si une bête se cache tapie dans l'ombre. Il n'y a rien. Il ne peut rien y avoir, je le sais. Mais j'ai peur. Peur d'avoir été suivie.

Parce que si on finit par trouver ce que j'ai en ma possession...

Une femme me bouscule et ne prend pas la peine de s'excuser. Je l'observe partir et fini par sortir mon portable de ma poche.

Tao « J'arriverai avec un peu de retard. Je suis bloqué dans les bouchons. Surtout, attends-moi ».

Le message de mon grand frère me fait sourire. Où pourrai-je aller, de toute façon ? JJe n'ai pas d'argent et je n'ai que lui. Je n'ai plus que lui. Mais je l'imagine déjà s'inquiéter derrière son regard noir. J'ai 22 ans, et je sais qu'il continuera à me traiter comme une gamine jusqu'à ce que j'en ai au moins le double. Et encore.