Chapitre 58 : Le contrat

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« Mmh ? Lottie ? Qui est-ce ? Demanda Élisa, feignant l'ignorance.

– Tu le sais très bien !

– Oh, vraiment ? Pourtant, je n'ai pas souvenir d'un nom aussi hideux et désagréable à l'oreille. »

Béatrix sentit un pic s'enfoncer dans son cœur. C'était parce qu'elle s'en souvenait parfaitement qu'elle sortait ces mots, ces mêmes mots qu'elle lui avait craché quelques années plus tôt, qui l'avaient poursuivie jusqu'à l'empêcher d'appeler affectivement ses partenaires. Mais maintenant, elle avait changé. Le problème du surnom, les paroles d'Elisa, la professeure Magnolia les avaient démontées.

« Tu es la seule à le penser. Et ton avis personnel ne fait pas la règle !

– Mais je suis ta mère. Tu ferais mieux de m'écouter !

– Je t'ai déjà dit que... »

Béatrix s'interrompit. Elle dut prendre une grande inspiration pour réussir à se calmer un peu. Faire face à sa mère l'épuisait. Elle devait rassemblait tellement de courage pour laisser de côté la terreur que son monstre de mère lui infligeait que cela lui pompait toute son énergie. Elle se sentait fébrile à cause de ça. Elle sentait que ses jambes, en coton, risquaient de la lâcher d'un moment à l'autre. Elle se sentait tellement mal qu'elle voulait vomir. Mais elle devait rester calme.

« Élisa, rends-moi Lottie, répéta la jeune fille d'une voix tremblante.

– Peut-être que si tu te montrais polie et t'exprimais en des termes clairs, je pourrais comprendre ce que tu me demandes ? »

Béatrix se mordit la lèvre. Elle savait ce que Élisa voulait. Mais elle refusait de le faire. Elle ne voulait pas appeler Lottie, "Altaria" et abandonner une nouvel fois ce joli surnom qu'elle avait donné à sa toute première partenaire. Elle ne voulait pas non plus appeler Élisa, "mère". Tout ça, ce serait laisser cette abominable femme gagner. Sous-entendre qu'elle avait raison depuis le début.

Ce fut donc à Anne d'intervenir.

« Décidément, tu aimes vraiment tourmenter ma nièce, Élisa. Mais puisque tu y tiens tant, je vais reformuler. Il y a un peu plus de quatre ans, tu as volé à ma nièce un Pokémon, une Tylton à l'époque, nommée Lottie. Aujourd'hui, ma nièce aimerait la récupérer.

– Quelle désagréable personne tu fais, Anne. Toujours à m'interrompre quand je parle à ma fille.

– Ma nièce t'a fait comprendre à quel point t'appeler "mère" la mettait mal à l'aise, et plutôt que de l'accepter, tu la menaces avec son Pokémon que tu lui as volé pour la forcer à obéir à tes moindres demandes.

– Tu ne comprends pas, Anne... Cette Altaria, je ne l'ai pas volée ! Elle m'appartient.

– Vraiment ? Comment l'as-tu obtenue, dans ce cas ?

– Quelle question. Je l'ai capturée moi-même.

– Oh, vraiment ? Alors c'est une simple coïncidence si la carte de dresseur d'Hoenn de Béatrix montre qu'elle possède une Tylton, qui n'a plus jamais été vue avec elle à partir du moment où tu as commencé à montrer au monde que tu possédais une Tylton ?

– C'est... une pure coïncidence, évidemment. Ce n'est pas ma faute si ma fille n'est pas capable de prendre soin d'un Pokémon et a été capable de le perdre... »

Béatrix serra des poings en comprenant ce qu'elle sous-entendant. Que c'était de sa faute si sa mère lui avait volé son Pokémon. Une colère froide commença à gronder dans le cœur de la jeune fille. Elle était déjà énervée avant, mais cela ne faisait qu'empirer. Le regard noir et la voix glacial, la jeune fille s'adressa à Élisa avec un calme qu'elle ne se croyait pas capable d'avoir en face de cette femme.

Derrière son sourire [Pokémon Fanfiction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant