J'ouvre les yeux, je suis dans un lit, les draps sont noirs. Je vois des placards en chêne et des vêtements un peu partout.
-Ah, enfin ! Putain, j'ai cru que tu ne te réveillerais jamais ! Peste une voix dans mon dos.
Je sursaute et je regarde dans la direction de la provenance de la voix. C'est encore Grayson.
Qu'est-ce que je fais là ?
Je me lève d'un bond, je porte un t-shirt, qui n'est pas à moi, et ma culotte.
Bon Dieu !
Je tente de couvrir mes jambes avec mes bras et je cherche des yeux mes vêtements.
Punaise, mais où sont-ils ?
-Doucement chérie, tes vêtements sont sur le bureau. Rigole Grayson depuis sa chaise.
-Rassure-moi, toi et moi, nous n'avons pas... tu vois ? Je demande en priant que la réponse soit négative.
-Non, je ne vois pas. Nous n'avons pas fait quoi ?
-Ne joue pas avec moi, Grayson. Alors ?
-Nous l'avons fait.
Je le dévisage avec stupeur.
Non, non. Non !
-D'ailleurs, ajoute-t-il, on était en centre-ville, tu m'as sauté dessus devant tout le monde et tu m'as supplié de te prendre sur le mur de la mairie.
Amusant.
-Très drôle !
-Ne fais pas ta mijaurée, tu en rêves, comme toutes les filles de cette ville.
-Pas du tout !
Techniquement si, foutu subconscient !
-Le rouge qui brûle sur tes joues me prouve le contraire, poupée.
Satané corps.
-Si tu le dis, en attendant, cela n'explique pas pourquoi je suis chez toi.
-Tu as fait une crise d'angoisse, je crois.
La mémoire me revient peu à peu et je le dévisage.
-D'accord, merci de m'avoir aidé.
-De rien, c'est normal. N'empêche tu m'en dois deux.
-Non, non, je t'arrête tout de suite, je ne te dois rien. Je m'en vais.
Je me dirige vers la porte et il ajoute.
-Sans vêtements ?
J'attrape les habits qu'il me lance et j'enfile mon pantalon le plus vite possible. Grayson est toujours sûr sa chaise, le sourire aux lèvres.
-Eh, Gray, arrête de me regarder comme ça, je vais commencer à croire que tu m'apprécies.
-Moi ? Jamais. Toi, en revanche, tu commences à m'apprécier.
-Moi ? Jamais. Enregistre bien ce que je vais te dire. Jamais je ne t'apprécierais, je te déteste.
-Baliverne.
Je lève les yeux au ciel et il continue à rire. Sans que je sache pourquoi, je me surprends à sourire à mon tour.
-Tu n'es qu'une petite froussarde ! Tu devrais assumer que tu m'aimes bien.
-Et toi, tu n'es qu'un petit con !
-Petit ? Crois-moi, rien chez moi ne peut être qualifié de petit, ma jolie.
-Évidemment, et ton égo est compris dans le lot, je présume ?
Il ricane quelques secondes avant de se reprendre.
-Effectivement.
-Bon, il faut que j'y aille, mon petit.
Cette fois, il éclate de rire. Ce rire, c'est la première fois que je l'entends depuis notre rencontre, il sonne doux à mon oreille malgré sa voix rauque.
-Et aussi, j'ajoute, on ne s'est jamais vu en dehors du lycée. Je ne suis jamais venue chez toi.
-Pourquoi ?
-Les gens adorent les rumeurs et je ne tiens pas à passer pour une infidèle.
-Infidèle ?
-Ouais, il faut que j'y aille.
-Oui, tu as raison, va-t'en.
Ses dernières paroles résonnent en moi comme un reproche dont j'ignore la raison. J'enfile ma veste et je lui adresse un dernier regard avant de quitter la maison à toute vitesse.
Je ne claque pas la porte.
Est-ce un geste plutôt amical ?
J'espère que non.
Je hais ce type.
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Like him (2022)
Romance"Je ne peux pas croire que vous vous ressembliez à ce point." "Si jamais je t'expliquais, je te perdrais" Esmée est une jeune fille dont le quotidien a été bousculé il y a quelques années par la mystérieuse disparition de son copain. Comment réagir...