Tout était allé très vite. Trop vite. Il y avait eu la détonation. Puis un cri. Le visage livide d'Evy. La tâche rouge sur sa poitrine qui s'élargissait à vue d'œil. Son sourire malgré la douleur. Du rouge. Toujours plus de rouge.
"Ça va aller, avait-elle chuchoté. Ça va aller."
J'avais secoué la tête et réprimé mes larmes en essayant laborieusement de la prendre dans mes bras pour l'emmener à l'intérieur afin qu'elle soit en sécurité. Trop tard m'avait hurlé mon esprit. Pour qu'elle puisse être soignée. Trop tard aussi avait-il répliqué.
— Non, non, avait-elle murmuré en fermant les yeux un instant comme pour se reposer.
À cet instant, j'avais réellement cru que mon coeur allait exploser tant j'avais peur qu'elle ne les rouvrent pas.
— Reste ici. C'est très bien. Très bien. Je suis avec toi. Tout va bien.
Mon cœur avait commencé à battre plus vite. Trop vite, j'en étais persuadée. Et le sien pas assez.
— Allez Evy, lève toi, il faut renter, avais-je gémis en sentant mes forces s'épuiser.
— Samantha ! avait-elle chuchoté le plus fort possible et avec le peu de forces qu'il lui restait.
Je m'étais écroulée dans l'herbe humide en serrant son petit corps tremblant contre moi.
— Evy... Oh Evy..., j'avais besoin de dire son nom encore et encore, dans l'espoir que ça la ferait tenir plus longtemps mais dans ses yeux vitreux, je pouvais voir qu'elle était déjà partie. Attends... ne t'en va pas... pas maintenant... j'avais étouffé un sanglot et tenté de sourire. Tu devais vivre 556 ans, tu te souviens ? Un an de plus que grand père. Tu t'en souviens pas vrai ?
Ses lèvres s'étaient mises à bouger mais aucun son n'était sortit de sa bouche.
Le monde tourbillonnait. Mon monde s'écroula. Ses petits yeux verts avaient papillonnés, puis s'étaient fermés. À jamais. Non.
"Non !"
Peut-être que je l'avais crié tellement fort dans ma tête que ce cri silencieux avait finalement fini par se faire entendre. Ou peut-être avais-je simplement rêvé. Je ne savais pas. Je ne savais plus. Il faisait froid. Trop froid. Dans mon cœur. Et dans le sien.
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Il Suffisait D'une Étincelle
RomanceToutes les histoires commencent par un début pas vrai ? Pourtant la mienne débute par une fin. La fin d'une vie. La fin d'un monde. Mon monde. Une flamme s'allume dans mon cœur. La rage. Parce qu'après la mort, les larmes et la douleur naissent la c...