Chapitre 3.

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31 Août, 1 an et 1 jour. 

La vitesse augmenta, mon pied enfonce la pédale d'acceleration, Aria se crispe à la vue de ma vitesse exubérante, elle ne me croyait pas capable de faire une route de six en moins de temps qu'il n'en faut. Je lui prouverais que je ne mentait pas. Pas cette fois. Tandis qu'Aria s'accroche fermement à la portière tétanisée par ma vitesse, j'accélère de plus belle. Ma meilleure amie avait toujours détesté la vitesse, pourtant elle était là avec moi, bon à deux doigts de vomir ces tripes sur le sol de ma voiture. Elle n'avait jamais su m'expliquer, cette peur irrationnelle, mais je soupçonnais que l'accident de sa famille y était pour quelque chose. Malgré ça, mon angoisse me faisait davantage presser l'accélérateur.

Les médecins avaient prévenu mes parents que je souffrais de stress post- traumatique et d'anxiétés chroniques, qu'ils devaient être vigilants face à mes réactions. Mon père ne les avait pas pris au sérieux. A quoi bon ? C'était moi la coupable. J'avais dû voir un psy durant quelques temps, pas parce-que mes parents le voulaient, mais parce-que le docteur qui m'avait à charge l'avait imposé.

Monsieur, madame, ce que j'essaie de vous ....

Je sursauta lorsque mon père se leva de son siège en frappant son poing contre le bureau du médecin, il n'avait pas aimé qu'on lui dise que j'avais un problème. Je devais en avoir aucun, puisque j'étais la coupable.

Ce que je comprend c'est que vous essayer de me faire croire que ma fille aurait un problème ? Elle n'en a aucun.

Sa voix avait tranché et décidé à la place du médecin, je n'avais pas de problème, je n'avais pas besoin de voir un psychologue ni aucun expert. Ma mère m'avait dit que j'étais alcoolisée et que j'avais pris le volant. Je devais la croire même si je savais parfaitement que j'était sobre et côté passagers.

Quand Aro était de la partie, jamais je ne touchais au volant de son bijoux, même bourré il me l'interdisait. Mais appart nous quatre, personnes ne le savaient, nos parents inclus.

Au bout de trois heures intensives la maison de mon enfance se dessine sous mes yeux, le quartier ou je vivais est comme à son habitude, calme sans aucune esclandres. Je stationne mon véhicule en face de cette maison en briques brune qui m'a vue grandir. Devant le garage il y a que la voiture de ma mère, contrairement à celle de mon père. Toutes les lumières de cette dernière étaient éteintes, sauf la cuisine, je conclus que c'était ma mère qui était en train de boire son thé avant d'aller se coucher.

一 Et maintenant ? Madame qui roule comme une grande malade ? Tu vois bien que tout est parfaitement calme ! Si ça avait été le contraire, tu penses vraiment que la veille Trish n'aurait pas rameuté tout le quartier ainsi que la police ? S'énerve Aria. D'autant plus que ton père n'est même pas là !

Je soupire, mon regard figée sur la maison, je savais au plus profond de mon être qu'Aria avait raison. Notre voisine, Trish, du haut de ces soixante-dix ans, était la commère attitrée du quartier, celle qui appelle la police pour une voiture stationnée de travers dans la rue. Mais je ne pouvais pas me résoudre, mon père était devenu le démon de mes cauchemars en l'espace de trois ans. Je devais m'assurer qu'elle allait bien. Juste pour apaiser l'élan impulsif qu'avait créé mon angoisse. Je détache ma ceinture sous le regard ahurie de mon amie.

一 Sauf que la veille Trish se fait acheter son silence avec des cookies. Je reviens.

Je m'apprêtais à sortir de mon véhicule lorsque la main fine et manucurée de mon amie s'enroulait autour de mon poignet, me stoppant dans mon élan. Aria était blême lorsqu'elle avait compris que je n'allais pas rester sagement dans ma voiture, elle redoutait ma prochaine réaction.

A vif.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant