Chapitre 15

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« Le gouvernement ne peut vivre sans l'armée et l'armée ne peut vivre sans le gouvernement » disait un vieux dicton à Nérobastal. Tel était le concordat, une complémentarité entre deux façons de diriger, deux façons diamétralement opposé de voir le monde. La première, ordonnée, pragmatique et efficace, la seconde était plus solidaire, ouverte et libéral. Ainsi, au sommet de ces deux extrémités siégeait un chancelier et un haut-général, Fawcett et Endicott. Anastazi lui n'était que le premier ministre, le chef du gouvernement de Nérobastal, le second du chancelier Fawcett. Lazareus avait rendez-vous avec lui. Personne ne savait pourquoi. D'ordinaire, il ne se déplaçait jamais en personne et encore moins accompagné d'un grand-général, Joachim Fenre, son protégé. Ils avaient donné rendez-vous à Lazareus dans une salle bien obscur au fin fond de la Forteresse. Le général avait bien eu du mal à les retrouver. Il traversa moulte obscurs couloirs dédaliques, salles sombres, pratiquement vides, escaliers et monte-charges délabrés. Plus aucune vie n'agitait cette partie de la forteresse. Lazareus et le soldat de la Kreel qui le guidait descendirent un énième petites escalier qui les conduisirent jusque dans une sombre petite salle carrée vide, dont le carrelages et le béton reflétaient à peine la fine lueur scintillante de la seule lampe de la pièce. Ça y est, il avait atteint le dernier sous-sol de la base. En face de l'escalier, une petite porte creusait un mur de béton. Fenre attendait apposé contre lui, sur le côté gauche de la porte. Il fumait, comme à son habitude. Le soldat de la Kreel ressortit l'attendre à l'extérieur de cette cellule.

- Des problèmes avec la Kreel, Dash ? Demanda Fenre sarcastique.

Le grand-général leva la tête pour observer avec un sourire moqueur son ami. Lazareus reconnu le carré de cheveux noir de son ami. Fenre était très jeune, comme la plupart des grands-généraux, une volonté d'Endicott. Les yeux verts de Fenre croisèrent ceux du général.

- T'as pas d'autres chats à fouetter, August ? Répondit Lazareus sarcastique.

- Je ne sais pas ce que t'as fait, mais Anastazi n'est pas content... Répondit Fenre en ignorant sa question.

- Qu'est-ce qu'il me veut ?

- Alors là...

Un soldat de la garde prétorienne, à l'uniforme rouge, ouvrit la porte à la gauche de Fenre. Il fit entrer Lazareus et l'amena auprès du premier ministre. Un homme de dos aux habits noirs longs et amples, attendait devant lui. Le soldat prétorien sortit et ferma la porte. Anastazi se tourna. Le général redécouvrit un homme âgé, marqué par les dures expériences qu'il avait vécues. De cours cheveux éparses gris siégeaient sur un large crâne imprégné de rides descendant jusqu'à un nez fin et long, en-dessous, une moustache en guidon et une légère barbe en bouc venait souligné un visage âgé et ovale. Ses yeux marrons dégageait un air noir.

- Vous me faites perdre un temps monstre Lazareus... Affirma-t-il rongé par la haine.

Le général mis un genoux à terre afin de s'incliner.

- Qui y a-t-il votre excellence ? Demanda-t-il en regardant le sol.

- Votre petit projet est en train de nous coûter du temps... Continua Anastazi.

Lazareus se releva et d'un air perplexe, fixa les yeux du ministres.

- Que ce passa-t-il ? Questionna le général.

- Ce matin, au parlement, votre ami, le vice-général Lamin a fait tout une plaidoirie, racontant comment l'armée comptait prendre le pouvoir en utilisant Arctis...

- Le fumier ! Il nous as trahi !

- Précisément... Heureusement, notre ami ne pouvait fournir aucune preuve, le parlement ne peut tenter aucune charge contre nous.

- Mais...

- Cependant... Notre offensive sur Arctis devra attendre.

- Mais nous y sommes ! La marche finale peut débuter !

- Non... Le parlement surveille désormais chacun de nos gestes... Attendez Le moment opportun pour frapper...

- Mais comment ?!

- Je ne sais pas moi... Attendez que le pouvoir centrale soit en crise pour pouvoir prendre le contrôle d'Arctis.

- Mais...

- Pour le moment gardez vos hommes... Nous prendrons Arctis en temps voulu. Attendez mes ordres Lazareus. 

Une alarme retentit, cassant l'élan du général. L'attention des deux fonctionnaires se figea, le son strident vint les horrifier. Le garde prétorien rouvrit la porte complètement paniqué.

- Monsieur ! La salle des machines est en feu ! 

The Frost Wall, Livre II : Au cœur des montagnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant