18. Révélations.

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Avant même d'ouvrir les yeux, je ressens la douleur. En grognant, je me réveille complètement. Les évènements de la veille me reviennent en tête et je soupire.

Je tente de m'asseoir sur le lit sans me faire trop mal. Une fois assise, j'observe mon ventre bandé. J'ai sauvé Elias Espera. Jamais j'aurais pu imaginer ça.

Je jette un coup d'œil à la chambre où je me trouve et remarque des vêtements sur une chaise qui à été placée à côté du lit. Je tente de me lever, mais ressens immédiatement une vive douleur. Je me rassoie immédiatement, le souffle coupé.

La porte s'ouvre sur Alba qui a un sourire éclatant sur les lèvres.

— Tu es réveillée ! s'exclama-t-elle.

Elle s'avance doucement vers le lit, plusieurs objets dans la main.

— Comment tu te sens ? demande-t-elle. Je t'ai ramené ça.

Elle me tend une boîte de cachet et je regarde Alba, étonnée.

— J'ai le droit d'en prendre ?

— Bien sûr. C'est Elias m'a demandé de t'en apporter.

Elias ? Celui qui m'avait interdit tous médicaments auparavant ?

J'attrape la boîte avant que l'un d'eux change d'avis. Alba me passe une bouteille d'eau avec un sourire amical avant de partir vers une seconde porte. Je l'observe tout en prenant un cachet.

— Je t'ai apporté de quoi te doucher, il n'y avait rien ici, dit-elle.

Alba revient, les mains vides.

— Alors, tu ne dois pas trop mouiller ton ventre et il faudra changer ton bandage après ta douche. Tu vas réussir à te laver toute seule ? demande-t-elle.

— Je... je n'arrive même pas à me lever...

Je soupire, mais elle ne laisse pas tomber et s'approche.

— Est-ce que tu m'autorise à t'aider ?

— Tu veux m'aider ? demandé-je, surprise.

Elle hoche la tête sans hésitation alors je me résigne à accepter. Avec son aide, j'arrive à m'asseoir dans le bain.

Gênée, je n'ose pas la regarder dans les yeux. Elle fait couler l'eau au plus loin de moi, attendant qu'elle se réchauffe. Ensuite, elle prend un gant, le mouille et me le donne. Je le passe sur mon corps, évitant ma blessure et en attendant, elle s'occupe de mes cheveux.

— Merci, dit-elle soudainement.

Mes mouvements s'arrêtent et, les yeux plissés, je lui jette un regard rapide.

— Pourquoi ?

— Pour avoir sauvé Elias. Je te serais à jamais reconnaissante.

Je pose le gant sur le côté et me tourne vers elle.

— Mais ce n'est pas ta vie que j'ai sauvée.

— Non, c'est celle de mon frère.

Je cligne des yeux mais elle me tourne la tête pour pouvoir accéder à mes cheveux. Ils se considèrent tous comme une famille sans avoir une once de connexion entre eux. Une part de moi les envie pour ça.

— Je ne sais pas comment nous aurions fait si nous étions arrivés trop tard...

Je ne lui réponds pas. Je ne lui dévoile pas avoir pensé le laisser mourir. D'un côté, je déteste être entrée dans cette chambre pour l'aider, mais d'un autre, je sais que je n'aurais pu faire autrement.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant