Les flammes ravageaient notre village. Personne n'avait prévu ce désastre, personne n'avait vu les chasseurs de prime pénétraient entre nos habitations. Personne, puisque nous dormions tous, la conscience tranquille, croyant qu'aucun homme ne viendrait troubler notre tranquillité. Mais ces flammes prouvaient le contraire.
La rancœur des hommes était palpable et intolérable. J'entendais encore les cris d'agonie des villageois piégés dans les flammes. Personne n'avait pu s'enfuir. Les portes avaient été scellé ainsi que les fenêtres.
Comment en avais-je échappé ?Je n'avais eu qu'une seule chance lorsque mes parents me frayèrent un chemin entre les décombres ardents et les flammes grondantes.
Le visage douloureux sur la partie droite, ils avaient réussit à me faire sortir par la cave qui contenait une porte s'ouvrant à l'orée de la forêt. Cette unique chance faisait de moi la seule survivante du village, écoutant avec souffrance les cris de douleur et les râles d'agonie.
Le visage en feu et l'œil droit fermé, j'essayai de contenir mes larmes, mais en vain. Mes parents ne m'avaient pas suivit comme ils me l'avaient promis et avaient accourut pour aider les habitants à sortir de chez eux. Mais les chasseurs de prime rodaient dans les ruelles, passant au fil de leurs lames chaque fuyards. Je regardai ce massacre avec peur.
Au loin, mes parents enfoncés les portes et extrayaient les survivants. Je priai la grande matriarche afin qu'ils survivent et me rejoignent rapidement.
Non loin d'eux, une habitation s'effondra dans un bruit fracassant et dans des cris de douleur. La chaleur de ce brasier m'atteint et me fit baisser derrière les fourrés.
Cet instant de terreur me fit perdre mes parents de mon champ de vision. La peur me prit aux tripes et je m'avançai pour rejoindre le village mais l'ordre de mon père m'empêcha de faire un pas de plus. Cette puissance qui me retenait me fit trembler puis je reculai, pleurant à chaude larmes à présent. Ou étaient-ils ? Les chasseurs les avaient-ils tué ? Ils ne faisaient pas de quartiers...
Des hurlements s'élevèrent ainsi qu'un bruit sourd provenant sur la gauche. Un groupe de villageois s'enfuyaient en direction de la forêt.
Un espoir naquit en moi lorsque j'aperçus mes parents aidant les blessés. Mes pas me guideront vers leur position, mais je m'arrêtai bien vite lorsque les chasseurs de prime quittèrent le village, arme à la main. Ceux qui tenaient des lances les envoyèrent sur les fuyards, transperçant les plus lent. Les râles de douleur s'atténuèrent lorsque les corps touchèrent le sol.J'apposai les mains sur la bouche, m'empêchant d'hurler de peur. Les larmes roulaient sur ma joue. Même en courant, ils ne parviendraient pas à atteindre la forêt. Mon père lâcha un blessé qu'il tenait et fit face aux chasseurs. Il leva sa main devant lui et érigea un bouclier bleuté. Une lance venait d'être tirée et traversa le bouclier sans résistance.
Je fus abasourdie par cet exploit. Rien à ma connaissance ne pouvait être plus puissant que la magie. La lance ce ficha aux pieds de mon père, tout aussi surprit par ce miracle. Il se retourna et hurla pour faire courir les survivants.
Un chasseur s'avança seul, laissant les autres derrière lui. Il était grand, musclé, portant une lourde cape noire, cachant son armure et son visage. Il dégaina son épée, suspendue à son dos et s'arrêta un instant. Une légère lumière violette brilla à son cou et il disparut en un claquement de doigt. Un sifflement strident me fit tourner la tête à gauche. Le chasseur venait d'apparaître et coupa la tête d'un habitant, d'un seul geste.
Le temps s'arrêta et un silence de mort s'installa. Je tremblai de la tête aux pieds, comprenant le macabre destin de mes parents.
En un éclair, les survivants encore vivant, tombèrent au sol sans un cri. Ne restait debout que ma mère, mon père était à genoux, tenant son bas ventre, tremblant de douleur.
La pointe de l'épée touchait la gorge de ma mère, pétrifiée de peur, les mains tachées de sang. Le chasseur retira sa capuche, laissant apparaître une chevelure ébène, ramené en queue de cheval, mais son visage était toujours caché, cette fois, par un masque noir uniforme. Comment pouvait-il voir ?Malgré la distance, j'entendis la conversation qui se déroulée.
"Ne joue pas avec moi et dis moi où est la gamine ?"
Ma mère déglutit péniblement, le regard fuyant et les mains tremblantes. La pression sur sa gorge lui fit relever les yeux. Le chasseur était impatient.
"Je ne sais pas..." répondit-elle difficilement.
Le chasseur pesta et enfonça légèrement la pointe dans la gorge, faisant trembler un peu plus ma mère.
Mon père se redressa et leva une main rouge vers le chasseur. D'un revers de main, il envoya valser mon père dans ma direction. Il était à quelques mètres de moi, inconscient. Je relevai le regard vers la chasseur, le poing serré.
"Où est-elle ?" dit-il calmement.
"Je ne sais pas...
-Tu l'auras voulu."
D'un geste précis et rapide, la tête de ma mère tomba dans un bruit effroyable. Son corps tomba en arrière avec lenteur. J'étais pétrifiée sur place, ma gorge me faisait affreusement souffrir et un hurlement de douleur pouvait s'échapper à tout instant.
Du coin de l'œil, je vis mon père bouger et relever la tête, la bouche en sang. Il me regarda droit dans les yeux, esquissant un sourire chaleureux malgré la situation.
"Cours Hazel, le plus loin possible et vis... Ne cherche pas à nous venger et vis..."
Le chasseur se dirigea vers nous, mon père se retourna pour lui faire face. Il tendit une dernière fois sa main, dans l'espoir de le blesser, mais le chasseur fut plus rapide et transperça mon père de son épée.
Je ne perdis pas de temps et exécutai ses dernières paroles.
Je me transformai en souris et déguerpis à toute vitesse, creusant l'écart entre le chasseur et moi. Je n'avais pas le temps de pleurer leur perte, mais des larmes incontrôlés roulaient sur mes joues poilues. Je n'aurais jamais penser que notre village, si paisible, aurait été attaqué, mais de tout les villages existants sur ce territoire, celui des sorcières était ciblé. Pourquoi autant de cruauté envers notre patrie ? Nous n'avions rien fait pour contrarier ces majestés. Nous vivions reclus de la société et ne sortions jamais de cette plaine. Nous vivions en paix et en harmonie, respectant la nature et les règles impériales.
Pourquoi tant de haine ? Et qui cherchaient-ils ?
Je trouverai ces réponses plus tard, je devais fuir le plus loin possible et trouver un endroit sûre pour vivre. Et dans ce monde que je ne connaissais pas, je devrais faire preuve de beaucoup de prudence car j'étais la dernière sorcière vivante de ce pays.

VOUS LISEZ
Hazel
ParanormalHazel a perdu ses parents lors d'un incendie, déclenché par les chasseurs de prime. Elle est la dernière sorcière encore en vie et vit à présent recluse dans une ferme isolée où elle fait la rencontre d'une fratrie de trois enfants. Elle se lie d'a...