𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝐅𝐎𝐔𝐑

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interne : Sunhi

Sans blague, j'avais le pressentiment que ça tomberait sur moi. Moi qui stressait déjà, me voilà maintenant au cœur de l'intention. Mon organe de vie n'avait jamais battu aussi fort de ma vie, et mes mains devenaient moites. Évidemment que non, je ne lui en veux pas à Seungcheol, il n'y est pour rien après tout. J'en veux à moi, et à ce que je dois raconter.

- Euh... Je...

Ma voix fébrile dévia, je n'étais pas prête à parler devant cette horde de gens. Pourquoi fallait-il que ce soit moi ? J'en suis incapable.

Je savais déjà ce que j'allais dire si ça tombait sur moi. J'ai toujours eu une vie plate et normale avant ce drame. Dont je suis ressortie avec bien des séquelles. Maintenant, je vais beaucoup mieux, mais c'est encore au dessus de mes forces pour en reparler. Néanmoins, je n'ai plus le choix, je dois essayer.

Ma bouche est comme cousue, et mes lèvres séchées. J'entendais des murmures non loin de moi, les autres et leurs paroles incompréhensibles, mais je ne pouvais comprendre. Trente yeux me regardaient, tous insistants. Ils voulaient que je parle et vite, pour pouvoir en finir. Mais je n'y arrivais pas.

Assise sur le canapé, la chaleur d'une main toucha discrètement la mienne, étant plissée et cachée sous les coussins canapé. Une main douce, chaude, réconfortante et bienveillante. Qui était-ce ? Joshua ? Impossible, celui-ci demeurait en face de moi, le visage compatissant. Paralysée par l'angoisse et tous ses souvenirs douloureux qui refirent surface, je n'eus le courage de regarder qui tenait actuellement ma main en guise de support émotionnel. Tandis que pour des raisons que j'ignorais, mon cœur ralentissait. Mon pouls et ma respiration aussi. Je pris une lente inspiration, tout en fermant les yeux. Retenant mes larmes, je me sentais soudainement reposée.

Certains me regardaient tandis que d'autres semblaient ailleurs peu attentifs à ce que j'allais pouvoir bien dire. Alors, une idée me vint en tête : Fallait-il que je dise la vérité ? Car oui, j'ai fauté. Mais est-ce vraiment nécessaire de le dire ici à tout le monde ? Serais-je punie pour ce que j'ai bien pu faire ? Je n'en sais rien.

Néanmoins, je pense qu'il faut prendre cette expérience au sérieux. Et si je venais à mentir, il pourrait y avoir de graves conséquences... Et que je n'en sortirai pas indemne. De plus, je ne connais personne ici et donc je ne leur dois rien.

- Alors... Euh... j'ai commencé. Ce n'est pas quelque chose de très amusant et dont j'aime parler, mais c'est bien la seule chose que je peux dire... j'ai dis, doucement. Je fixais pertinemment le sol baissant les yeux. Je vis à Séoul depuis que je suis toute petite. Dans un appartement propre à moi, bien entretenu. j'ai ajouté, Je n'avais absolument pas à me plaindre de ma vie, mes parents m'ont aidé à financer mes études et je me sentais plutôt bien. Seule, mais heureuse. j'ai soupiré, me rendant compte petit à petit de ce que j'allais dire, J'ai tendance à être quelqu'un de très bienveillant et mon père ne cessait de me dire que cela risquerait de me nuire. Je vous déclare qu'il avait bien raison. dis-je ironiquement

J'ai regardé mes pieds. Oui, je suis quelqu'un de très gentil et très expressif. J'ai besoin dans ma vie de confort et de soutien. C'est d'ailleurs pour cela que cette main mystérieuse me détends bizarrement. Je n'arrive toujours pas à croire ce que je suis en train de dire, je vais raconter la pire épreuve de mon passé. Celle qui m'a mis au fond du gouffre, celle qui a chamboulé ma vie.

- Il y a deux ans, j'avais rencontré un homme de mon âge. Un coréen, beau, charmant et romantique. Ce fût mon premier amour, un coup de foudre. Et je ne pense pas qu'il soit nécessaire que je dise son nom. j'ai déclaré, certaine en reprenant, après avoir soufflé sous pression, Je vais y aller cash, sinon cela risque d'être trop long.

𝐁𝐀𝐂𝐊𝐋𝐀𝐒𝐇Où les histoires vivent. Découvrez maintenant